Je suis née à Wexford, en Irlande. Ma famille est assez ancienne puisqu’on retrouve des traces de sa présence sur l’île depuis le XIème siècle du côté de mon père.
Je suis issue d’une longue lignée de sorciers essentiellement irlandais eux aussi. Seuls mes arrière grands-parents maternels dérogent à cette règle. Ils étaient Ecossais :
les McSorley et ouvrirent un pub en 1854.J’ai passé une enfance heureuse, partagée entre plusieurs habitations.
Le joli manoir de mes parents, le petit appartement de mes grands-parents, au-dessus de leur boutique, et notre cottage à Cork.
Ma mère ne savait rien faire de pratique. Elle avait une soif infinie de romans policiers moldus. Elle s'appelle Berenice Lawrence. Je me demande si elle n'a pas épousé mon père à cause de son nom: Beresford. Ca ne vous rappelle rien? Ma mère entretenait quelques associations pour sorciers nécessiteux et a le don de se trouver dans des situations inextricables...
Mon père dirige les affaires de la famille. C'est un aristocrate, il ne travaille donc pas. Il a dix ans de plus que ma mère. Il a épousé Berenice envers et contre ses parents Cesair et Derdre Beresford.
J’étais une enfant comme les autres, choyée et aimée. J’avais pour habitude de passer l’essentiel de mon temps dans la nature où le vert dominait toute autre couleur de son éclat. J’avais même une jolie cachette fournie par un
vieux chêne du parc. Il avait déployé ses racines sur un rocher, et laissait une cavité devenant du coup mi-grotte mi-cabane.
A cinq ans, mon grand-père Cormac m’initia à la musique pour mon plus grand bonheur. Seule ma grand-mère s’occupait du pub. Cormac était musicien professionnel. Il m’apprit le violon et le piano assez rapidement.
Mes autres grands-parents Berestford n’aimaient guère
Cormac et Elizabeth. Ils se chargeaient de me le faire comprendre assez régulièrement. Mais la fantaisie et l’humour de ces gens-là faisaient davantage rêver la petite fille que j’étais que la rectitude et l’austérité dans laquelle vivaient les deux châtelains.
Je découvris mes pouvoirs magiques par hasard à sept ans. Je fis apparaître une crinière sur la tête du chat de ma grand-mère pour qu’il ressemble davantage à un lion !
Tout pour être heureuse…
Jusqu’au jour où mon intrépidité me conduisit à vouloir suivre un écureuil dans mon arbre. La rosée avait fait son œuvre et rendit les branches glissantes, ce que je n’avais pas remarqué dans mon insouciance. L’écureuil fut plus agile que moi, je perdis l’équilibre. Je devais me réveiller à Sainte-Mangouste, quinze jours plus tard, privée de ma vue à 90 %.
Après un long apprentissage et une phase de mutisme total de ma part, vint l’âge de mes dix ans. Je reçus, comme prévu, la lettre d’admission à Poudlard. La peur me gagna. D’être faible, de faire pitié, d’être l’objet de railleries, de ne pas me retrouver dans l’immense château qu’on m’avait décrit à plusieurs reprises.
Alors, lors des traditionnelles vacances à Cork, mes parents s’apercevant de la mélancolie qui m’entourait, me prirent pour une séance de shopping. Ils m’emmenèrent dans une ménagerie assez connue. Là, j’avais le choix, entre plusieurs animaux de compagnie.
Je n'avais que l’embarras du choix. La cécité m’ouvrit les portes d’une perception plus aiguisée que la plus part des humains. Ainsi, je ressentais l’humeur, les sentiments des divers animaux en présence sans avoir besoin de les voir. Contre toute attente, je choisis un hibou tout défraîchi. D’après la propriétaire de la boutique, on ne savait plus depuis combien de temps il était là tant il faisait partie des meubles. Moi, je m’en moquais. C’était lui. Lui parce qu’il était râleur, méchant, railleur, agressif, et qu’il avait perdu toute illusion sur la vie. Malgré l’âge, nous nous ressemblions beaucoup. Je le baptisai
Archimède. Rapidement je me mis à le détester malgré mon enthousiasme du début. Il me mordait tout le temps et n’arrêtait pas de hululer pour un rien. Je me dis que malgré tout, j’avais fait une bonne action, et que Merlin me le rendrait bien un jour.
Deux jours plus tard, j’étais sur le chemin de Traverse pour finir d’acheter tout ce dont j’avais besoin : baguette, chaudron, livres spécialisés…
De retour en Irlande, il fallut partir, comme d’habitude, en pèlerinage au
château de Blarney. Avant j’adorai ce rituel. A présent que je ne pouvais plus profiter des merveilles qu’offrait la vue du haut de la tour, je le haïssais. A proximité de la fameuse
Pierre de Bradley, Archimède, toujours sur mon épaule me donna un coup de bec. Je sortis ma baguette, fis tourbillonner mon poignet sans trop savoir ce qui se passerait, et le pauvre hibou fut projeté contre la pierre de l’Eloquence. Il se retrouva au sol, assommé. Lorsqu’il reprit ses esprits… il se mit à me crier dessus… en anglais… Archimède parlait.
J’étais la seule à le savoir. Après une semaine d’apprivoisement mutuel, nous devînmes amis. Cormac découvrit mon secret et me rassura sur Poudlard. Il m’acheta une plume à papote.
Mon arrivée à Poudlard se fit dans la discrétion grâce à Dumbledore. J’évitai les barques pour arriver en calèche avec les grands. Deux filles me prirent sous leur aile. Le Choixpeau m’envoya à Gryffondor :
« Difficile… Un esprit riche et revanchard… Beaucoup d’appréhension et un grand sens de l’amitié. Un grand amour des livres et de la musique… Beaucoup d’aigreur… Mais un grand sens des responsabilités et un cœur brave. Pour toi, ce sera : Gryffondor. »
Mes résultats étaient très bons dans les matières où il fallait réfléchir et imaginer. Mais la DCFM était mon point faible à cause de ma déficience visuelle. Je me révélai plutôt douée en potions et en sorts. Au final, l’école se révéla être un excellent facteur d’intégration sociale grâce aux personnes telles que Dumbledore et McGonagall. A tel point qu’éclata chez moi une vocation pour l’enseignement.
Je savais que ce ne serait pas une voie pavée d’or, que beaucoup d’embûches se dresseraient devant moi, mais qu’importe. J’étais sûre d’y arriver.
Je fis mes classes auprès d’un grand maître, le Professeur Iccham. Il m’apprit tout son savoir faire et ses secrets sans me prendre en pitié et sans a priori comme les autres. Il me fit voyager, participer à des congrès… Bref j’apprenais. En parallèle, je poursuivis même un cursus de sorts avancés, pour le plaisir.
J’obtins mon diplôme en étant seconde de ma promotion, un véritable exploit. J’étais donc « Maître » à mon tour. Il ne me restait plus qu’à trouver un emploi, ce qui se révéla particulièrement difficile tant mon idée sur la question était arrêtée. Je pouvais travailler au Ministère qui m’offrait un emploi, mais je rêvais d’enseigner. Aussi, lorsque Poudlard tomba, je devins préceptrice.
Je devais me charger de l’éducation de trois enfants de bonne famille à Dublin. Cela dura trois ans, jusqu’à ce que Beauxbâtons me fasse une offre qu’il m’était impossible de décliner. Je partis donc en France, enseigner les potions jusqu’à ce que Poudlard ne réouvre ses portes et que je dépose ma candidature…