Drôle d'oiseau #Mademoiselle Smith#

Nombre de messages : 43 Age : 32 Date d'inscription : 11/11/2007

Nombre de sorciers et sorcières se faufilaient dans la Diagon Alley, certains disparaissant soudain dans un magasin ou un bistrot, d'autres s'arrêtant pour admirer le dernier balais dans une vitrine... Dresde ne faisait pas partie du nombre. Marchant d'un pas vif et impérieux, il ne prêtait pas la moindre attention à ce spectacle dérisoir, son esprit bien trop occupé pour se concentrer sur autre chose que...

« Serait-il possible que le passé ressurgisse, plus écrasant encore...? Après tout, il ne faut pas imaginer ses rêves, mais les réaliser; ça se fera, tôt ou tard. Question d'équilibre... »

Il parlait à voix haute, sans se soucier d'être entendu. Qui donc pourrait bien comprendre, faire un quelconque rapprochement, hein? Et puis... Même si par hasard c'était le cas, on ne lui poserait pas de questions. On ne le se permettait jamais. Personne, non, car Dresde effrayait les foules. Directeur du C.I.S, il était bien connu de la population sorcière. Enfermé durant de longues années pour divers crimes, atroces et sans regrets, son nom était passé de main en main, sur la Gazette du Sorcier. On ne savait trop ni comment il avait été libéré; la question demeurait dans les esprits, mais personne n'osait la formuler. On disait simplement qu'il s'était repentit, qu'il avait été jugé comme étant, à l'époque, 'sous influence d'un tiers', et psychologiquement parlant 'au plus bas', ce qui l'aurait poussé à commettre tant de... choses. Soit. Que les gens croyent ce qu'ils veulent, après tout, car l'Allemand s'en moquait. Non, il n'avait aucun regret. Oui, il en riait encore. Oui, il était fou, et oui, ce n'était qu'une erreur de plus de la part du Ministère que de le laisser sortir...

« Ils sont si naïfs... Un jour, peut-être, comprendront-ils que... »

Il fut stoppé dans ses réflexions par une chouette qui, visiblement complétement paniquée, manqua de lui rentrer dedans, en pleine face. Une chance que ce n'ait pas été le cas, car sinon, l'on n'aurait retrouvé qu'un tas de plumes en guise de souvenirs du volatile; Dresde détestait ce genre d'événements riddiculisants. Enfin... Avec sa prestance et sa classe, il n'était que rarement touché, il va de soit, par le riddicule.

L'oiseau fit demi-tour, frolant ses cheveux bruns, alors que le sorcier se baissait légèrement, exaspéré, cherchant des yeux le ou la propriétaire de cette... immondice volante. Avait-on idée de se promener avec pareil animal? C'était de la torture au sens de l'esthétique, Merlin!

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Ah la la, que la vie était cruelle parfois! Passer Noël seule, ce n'est jamais facile surtout à mon âge, sans réels amis, sans rien, bref, encore un Noël à travailler... Hourra! J'en ai de la chance.

Mes parents partaient en croisière en Europe et emmenaient avec eux ma grand-mère. Je ne suis pas très famille d'habitude. Mais à Noël, c'est quand même agréable. Quoi que, à bien y repenser... Entendre son père qui se lamente chaque année parce que vous n'emmenez aucun heureux élu, voir ses chances de devenir grand-père s'amenuiser, ça n'avait rien de bon pour le moral.

- Merlin les bénisse.

Je ne regardais pas trop ce qui pouvait bien se passer autour de moi. Mon esprit torturé préférait plutôt s'enfoncer dans sa mélancolie hivernale.

Tout ça jusqu'à ce qu'un hibou crétin pique droit sur ma tête sans que je ne puisse l'éviter. Le choc n'était pas d'une violence inouïe, mais le bec de la bestiole heurta mon front pour provoquer une belle hémorragie. La peau du crâne est très fine et saigne abondamment. Je sentis mon corps chuter au sol. Le hibou fit de même.

- Sale bête! dis-je méchamment en touchant mon front ensanglanté. On n'a pas idée d'avoir un hibou aussi bête!

Nombre de messages : 43 Age : 32 Date d'inscription : 11/11/2007

L'étrange hibou fit une nouvelle victime. Une jeune femme qui n'avait pas eu le réflex de se baisser à temps, et qui, à présent, gisait par terre, le front en sang. Comme c'était à prévoir, bon nombre de passants se ruèrent sur elle, pour voir si tout allait bien, l'aider. Dresde, lui, ne bougea pas. Il s'était arrêté, un sourire cupide aux lèvres, passant sa langue dessus dans un tic, alors que son regard sombre et glacé fixait la victime d'un amusement cruel. Quelle beauté macabre, que ce liquide rouge, sur cette peau pâle! Le contraste était parfait, attirant sauvagement l'oeil. Combien de fois avait-il vu pareille scène, où alors, le rouge était plus envahissant encore?... Pas assez, à son goût.

« Dégagez, vous voyez bien qu'elle n'est pas morte... »

Sa voix était dure, sêche, sans appel. Les interpelés se tournèrent vers lui, prêts à répliquer, mais à la vue du personnage, se turent et reprirent leur chemin en murmurant. Un mince sourire satisfait, n'enlevant pourtant pas pour autant cette lueur inquiétante dans son regard, se dessina sur les lèvres de Dresde. Il s'avança vers Pénéloppe, reconnaissant immédiatement en elle la directrice de Sainte-Mangouste. Elle aussi, devait le connaître. Qui ne le connaissait pas, lui, Dresde Hesse, celui qui était sortit d'Askaban sans que l'on sache pourquoi, et dont les crimes dépassaient de loin l'imaginable.

« Madame de Luxley... Croyez-bien que c'est un honneur pour moi que de rencontrer un tel personnage; ce rouge vous siet à merveille... »murmura-t-il amusé, avant de la relever en lui prenant la main.

D'un autre geste tout aussi habile, il sortit un mouchoir d'un blanc de nacre d'une poche, essuyant le sang sur le front de la médicomage, son regard calme, troublant et quelque peu dérangeant fixé sur sa blessure avec une concentration digne d'un connaisseur. Pourquoi ne l'aurait-il pas été, après tout? Parce que lui-même, n'était pas guérisseur? Il était l'auteur de meurtres atroces, et par ce biais, s'y connaissait un tantinet. Mais heureusement, le Ministère n'avait pas révélé ces informations-là au grand public. Croyez bien, sinon personne n'oserait plus sortir dans les rues en sachant qu'il pouvait s'y trouver!

« Dresde Hesse. C'est un réel plaisir... »ajouta-t-il, souriant doucement, une lueur quelque peu démente au fond de son regard.

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

C'était parfaitement vrai, je n'étais pas morte. Circulez, y a rien à voir. Merci pour moi. Ce n'était pas une petite coupure de rien du tout qui allait me laisser sur le carreau. J'en avais vu d'autres.
Je pris délicatement le mouchoir des doigts de M. Hesse et fit ce qu'on appelle un point de compression sur la blessure. En appuyant, on bloque l'hémorragie, le sang coagule et tout rentre dans l'ordre.

Cet homme et ses manières me rappelaient vaguement quelqu'un jusqu'à ce qu'il se présente. Oui, effet, j'avait déjà vu sa tête souriante sur la Gazette, un peu moins souriante dans le Chicaneur.

- Le plaisir aurait été davantage partagé si j'avais été sur mes deux jambes. Mais monsieur, je vous remercie de votre sollicitude.

Le hibou était toujours au sol visiblement mal en point. Lorsqu'il s'envola, la courbe de son vol était à peu près aussi gracieuse que celle d'un troll en tutu.

- On n'a pas idée d'avoir un hibou bon pour l'hospice. Il est plus défraîchi que ma grand-mère.

La colère me faisait exagérer. Il faut dire que je déteste ce genre de situation. Me retrouver en situation d'infériorité devant la foule n'était pas socialement valorisateur et encore moins en adéquation avec mon rang.

L'idée de Noël passa son chemin et s'envola aussi avec ce vieil hibou. Que faisait ce monsieur d'une telle importance ici? Me relevant avec toute la dignité dont je pus être capable en une telle situation, je me décidai à remercier mon "sauveur" comme il se devait.

- Monsieur, je n'aurais jamais cru rencontrer quelqu'un de cette importance sur le Chemin. Voudriez-vous boire un thé pour que je puisse vous remercier convenablement.

Nombre de messages : 43 Age : 32 Date d'inscription : 11/11/2007

L'avait-elle reconnu? Si oui, il était bien étrange, mais agréable malgré tout, de ne pas voir la jeune femme secouée d'un mouvement de recul. C'était en effet les réactions auxquelles Dresde avait généralement droit, face à sa personne. Certes, il avait passé de longues années à Askaban, mais... était-il repoussant? Il avait peut-être un peu perdu de sa superbe, pour gagner un charme plus sombre, plus macabre, mais... n'en restait-il pas beau? Une beauté certes, sauvage et inquiétante, mais une beauté quand même...?

La remarque de son interlocutrice, à défaut de le faire rire, esquissa un bref sourire sur ses lèvres, aussi éphémère que la pâle lueur d'humanité qui brillait parfois au fond de ses yeux. Une lueur qu'il condamnait, et qui, au fil des ans, s'étiolait jusqu'à ce qu'un jour, pour son plus grand bonheur, elle disparaisse complétement. L'idée qu'on puisse avoir un hibou dans cet état lui paraissait étrange, d'une insolence intolérable face au bon sens... Et c'était lui qui disait ça? Lui, le maître de l'illusion et de l'illogique? Enfin... Ce surnom, il le devait à la Gazette du Sorcier. Il s'en amusait, mais ça n'allait pas plus loin. Ces journalistes voyaient-ils qu'avec pareil article, ils jouaient avec le feu...? Non, comme beaucoup, ils ne voyaient pas. Dresde soupira à cette idée, quelque peu perdu dans ses pensées...

Ce fut le compliment de Pénéloppe qui le disait "quelqu'un de cette importance", qui le ramena à la réalité. Son regard sombre plongé dans le sien, il resta un moment silencieux, un sourire étrange aux lèvres. Elle lui proposait d'aller boire un verre avec elle? Et si il refusait, quelle serait sa réaction? L'idée lui traversa l'esprit, semant sur son passage une traînée de désir. Oui, Dresde avait toujours aimé agir à l'inverse de ce que l'on attendait de lui. Il adorait surprendre, depuis toujours... Mais là, il ferait une exception. Là encore, c'était surprenant.

« Je n'irais pas jusqu'à accepter votre flatterie, contrairement à votre invitation, madame... »

Sa voix était calme, alors qu'un mince sourire malsain naissait gentiment sur ses lèvres. Un homme d'importance, hein? Oui, il l'avait été, il y avait de ça quelques années... mais à présent, ce poste de directeur du C.I.S n'était fait que de minces privilèges, à côté...

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Gné?

Le regard de cet homme me laissa perplexe, pour ne pas dire surprise.

C'est à peu près la tête que je fis après les paroles prononcées par M. Hesse. Pourquoi m'accuser ainsi alors que je n'ai fait que dire la vérité. Le tout sans sarcasme! Mais quel est donc se drôle d'oiseau?

Une fois ma robe époussetée, je m'hasardai à scruter mon bonhomme assez dubitative. Son regard était étrange, certes.
Bon d'accord, il y avait même à l'intérieur des choses qui pouvaient effrayer un Gryffondor de première année. Mais à part ça...

- La flagornerie, si je l'utilise de temps à autres pour gonfler les corbeaux, était totalement absente de mes propos monsieur. Lorsque je parlai d'homme d'importance, c'était par référence au rôle que vous occupez au sein du CIS.

Le Chaudron Baveur n'était pas si loin que ça. Autant s'y réfugier pour un peu de chaleur et un bon thé.

- Venez, nous serons très bien à l'intérieur. dis-je en désignant le fameux pub et en amorçant la marche pour s'y rendre.

Monsieur Hesse était précédé d'un passé sulfureux. Peut-être pensait-il que mes mots lui était liés? C'est là la preuve qu'il ne me connaissait pas. Je n'irai pas jusqu'à dire que les assassins ne me font pas peur. Je ne suis pas assez rouge pour cela. Mais avec tout ce que je vois à l'hôpital, je commence à relativiser les choses, surtout celles écrites dans la Gazette.
Sans doute l'homme avait-il appris à jouer avec sa réputation pour parvenir à certaines de ses fins.

Qu'à cela ne tienne!

Nombre de messages : 43 Age : 32 Date d'inscription : 11/11/2007

La réponse fut immédiate, et n'étonna pas plus que ça Dresde. Comme beaucoup, elle ne savait pas de quoi le sorcier parlait, ne connaissait ni ne comprenait le pourquoi du comment de ses paroles. Il ne lui en voulait pas, non, au contraire; cela le confortait dans l'idée qu'il avait encore quelques années de liberté devant lui. Bien sûr, il avait fait grâce à quelques sorciers, ayant eux, une réelle importance selon lui, de lui-même. Les personnes pouvant se vanter de vraiment connaître ce drôle d'oiseau, tombé du nid, lequel avait dû apprendre à voler seul, se comptaient sur les doigts de la mains. Et depuis, plusieurs étaient mortes. Enfin... L'heure n'était pas aux souvenirs. Il avait eu assez de temps pour se souvenir, en prison...

Laissant passer la première remarque de la médicomage, comme si de rien n'était, se contentant d'afficher un sourire entendu, il acquiessa d'un bref signe de tête lorsqu'elle lui affirmait qu'ils seraient très bien, à l'intérieur. Ce froid saisissant ne lui plaisait donc pas? Devait-il être le seul passant à sentir son coeur crier, hurler à la mort, enserré par les températures glacées, et de ce fait, prendre conscience d'être vivant, bien vivant? Visiblement, oui.

Passant le seuil du pub, il dénota avec un soupire que, face à son visage, venait un mince instant de flottement, durant lequel personne ne savait trop comment réagir. C'était une chose que Dresde avait toujours eu un certain mal à comprendre; pourquoi ces gens se figeaient-ils, alors qu'il ne leur avait rien fait? Si l'Allemand avait jamais souhaité les voir disparaître, ce serait fait depuis longtemps, non? Décidément, les gens ne le comprendraient sans doute jamais...

« Une table pour deux, Tom. »

Le barman s'exécuta, les dirigeant vers un coin du pub, en leur demandant ce qu'ils désiraient. Gentleman malgré tout, Dresde se tourna vers Peneloppe. Honneur aux dames, voyons!

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Tom désigna une table près de la fenêtre.
Dresde me laissa prendre les devants, à moi de me frayer un chemin au milieu de ce labyrinthe de tables.
Bien que le pub ne souffrît pas d'une mauvaise publicité relative à sa propreté, j'avais remarqué à plusieurs reprises qu'il y avait du laisser-aller dans le ménage. Cette table ne faisait pas exception à mon observation. Mie de pain, traces de sauce, il faudrait un jour que je demande à Tom ce qui ce passait dans cet établissement pour qu'il change à ce point.

Je sortis ma baguette pour nettoyer tout ça. Manie de médicomage. Tout doit être parfaitement propre.

- Recurvite... murmurais-je.

Et voilà. Nous pouvions nous installer tranquillement. Une fois ma cape et mon écharpe enlevées, je passai deux doigts sur mon front. Il ne saignait plus mais il me faisait bien mal. Il me faudrait suturer ça, mais sans l'aide de quelqu'un, ce ne serait pas évident.

- Un Whisky Pur Feu pour moi Tom comme d'habitude, avec beaucoup de glace.

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Les lèvres de l'Allemand se soulevèrent vaguement en un sourire ironique, à la vue de la médicomage, nettoyant la table. Une manie de médecin, sans doute, pensa-t-il, ravalant les sarcasmes qu'il aurait pu sortir. S'asseyant sans prêter attention à la saleté environnante et sans commenter le geste de Peneloppe, il attendit qu'elle commande, avant d'en faire de même. Un Whisky Pur Feu, hein? Haussant légèrement les sourcils, Dresde se tourna vers le barman qui, attendant qu'il parle, avait cet air mal à l'aise que nombre de gens prenaient en sa présence...

« Un lait de chèvre. »

Si venant d'un tel personnage, on s'attendait à voir arriver l'alcool le plus fort, il n'en était rien. L'ancien détenu n'avait eu droit qu'à un peu d'eau impure, durant ses années de prison, et s'en était accoutumé, à force. A présent, même s'il ne crachait pas sur un bon verre de schnaps, il affectionnait particulièrement les boissons toutes simples. Ce qui n'allait pas sans surprendre le beau monde qui l'accompagnait. Mais... n'était-ce pas le propre d'un Hesse, que de surprendre les gens et de les dérouter?

« Et avec un sucre, merci. »

Tournant alors ses yeux sombres, brillant d'une joie malsaine vers la directrice de Ste Mangouste, il murmura doucement, au bout d'un moment:

« Vous êtes une femme bien étrange, Madame de Luxley. »

Un mince rictus franchit ses lèvres diaphanes. Regardant un bref instant les carreaux poussiéreux, passant sa main dessus dans une douce caresse empreinte de nostalgie, il poursuivit:

« Il est rare de voir une Médicomage prendre un tel breuvage. L'alcool étant un des nombreux poisons qui régissent notre Monde, ne craignez-vous pas pour la santé de votre foie? »

Hj: Oui, Dresde est déchaîné, aujourd'hui! xD

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Sans y prêter grande attention je haussai un sourcil interrogateur à sa remarque. "Etrange", ce n'est déjà pas très aimable envers une femme, mais alors, le "bien étrange" contenait une connotation assez péjorative qui m'agaçait.

Lorsque le whisky arrive, je ne fus pas plus contrariée que ça. Encore moins culpabilisée. Je saisis le verre et y trempa les lèvres. J'aime sentir l'alcool picoter ma bouche et sa chaleur envahir ma gorge, surtout après une journée harrassante. C'est mon péché mignon.

Ce n'est qu'au bout d'un petit moment que je pris la peine de lui répondre d'un ton tout à fait charmant et ironique. L'alcool m'avait-il adoucie?

- Voyez, je me considère un peu comme l'héritière de Mithridate. S'inoculer du poison tous les jours pour s'en vacciner...

Beaucoup de choses trottaient dans ma tête à ce moment précis. Que faisait-il ici? Pourquoi? Se passait-il quelque chose avec le Ministère? Autant de choses que je brûlai d'envie de lui demander, mais que la bienséance m'empêchait de faire.

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Non que Dresde ait voulu voir Penelope prendre sa remarque comme péjorative, mais l'avis de la médicomage sur la question lui importait peu. Si c'était ainsi qu'elle voyait les choses, c'était son droit. Tout comme lui-même avait sa propre vision du Monde, du bien ou du mal qui, pour lui, n'étaient qu'un vaste ensemble... Soit. Etrange était médisant, pour elle. Tant pis.

Sa réponse tira un mince sourire ironique à l'Allemand; ainsi, elle ne se privait pas de poison, pour mieux s'en vacciner. Une méthode intéressante, il était forcé de l'avouer, mais qu'il n'avait jamais testé, à sa connaissance. Lui-même avait été vacciné sans vraiment le vouloir, en soit. Il faut dire que plusieurs années à Askaban vous vaccinait contre bien des choses...

Dôté d'une perspicacité presqu'effrayante, le sorcier remarqua bien les questions qui, comme le whisky, brûlaient les lèvres de son interlocutrice. Lui lançant un regard sauvage et amusé, il murmura doucement, un sourire où l'on voyait le sarcasme briller sur chacune de ses dents, se dessinant lentement sur son visage:

« Ne retenez pas vos questions, vous allez vous étouffer... »

A quoi bon prendre des gants? Il n'avait jamais agi ainsi, après tout...

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Tom apporta les deux boissons toujours intrigué par le personnage assis à ma table. Les verres tremblaient sur son plateau, et lorsque je sortis l'argent pour le payer, il ne demanda pas son reste et repartit aussitôt derrière son bar.

Soudainement, la compagnie de cet homme était oppressante. Etais-je si lisible dans mes expressions? Il ne me semblait pas pourtant. Loin de là? Poiuvait-il lire dans mes pensées? Certainement pas, je n'avais pas ressenti la moindre intrusion dans mon cerveau. Alors?

- Bien, dis-je en portant le verre à mes lèvres.

- Que faites-vous ici?

L'atmosphère oppressante fut balayée par l'entrée dans le bar d'un troupeau d'étudiants en vacances. Ils riaient, chantaient très fort. Ils furent salués par des sourires. Apparemment, Tom les connaissait.

Nombre de messages : 43 Age : 32 Date d'inscription : 11/11/2007

Que faisait-il ici. La première question, et sans doute l'une des plus basique, mais des plus louables, cependant. Que voulait-elle, exactement? Savoir pourquoi, comment il avait réussit à sortir d'Askaban? Ou connaître la raison qui faisait que, un homme aussi sauvage que lui, avait accepté son invitation. Y avait-il un sens à tout cela? Non. Pas le moindre. C'était comme un événement mis hors-réalité, décousu de la vraie vie... Un élément dont seul l'Allemand comprenait le sens, le pourquoi, le comment...

« Vous vous montrez bien réservée, Madame. J'aurais espéré une quelconque restriction dans votre question; on m'y a tant habitué, ces dernières années... »

Un mince sourire, légèrement dédaigneux se peignait au coin de ses lèvres, alors qu'il buvait quelques gorgées de son lait de chèvre, laissant la Médicomage prendre son mal en patience.

« Mais pour vous répondre, et bien... Comme toute personne normalement constituée, pour survivre, j'ai besoin d'avoir une plume, de quoi écrire, du papier. J'allais donc en acheter sur le Chemin de Traverse. Pourquoi? Cela vous étonnerait-il donc tant? »

C'est vrai quoi, n'était-il pas normal? Non? Oui, d'accord, il n'était pas normal. Mais quoi qu'il en soit, Dresde restait un homme, et il avait ses propres besoins, bien que ceux-ci diffèrent de ceux de la majorité des gens...

« Pourquoi je suis ici, pourquoi... je ne suis pas encore enfermé, comme je devrais sans doute l'être, pourquoi ai-je accepté votre invitation, pourquoi ai-je fait tout cela, pourquoi, comment fais-je pour devancer vos questions, sans y répondre... Serais-je donc une personne si passionnante? Ce serait trop bon pour moi, savez-vous? J'aurais peine à croire que toutes ces années de prison mon laissé totalement indemne; je ne suis qu'un homme, après tout.»

Il arborait une mine pensive, souriant légèrement, avant de reporter son verre à ses lèvres, d'un geste calme et sûr.

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Je pris soudainement conscience de la personnalité assez complexe et dangereuse de cet homme. Cependant, sans rien en laisser paraître, je finis mon whisky et sortis ma bourse en souriant également.

- Pour votre plume, sachez que notre jeune libraire, Calum de Beaumarchais propose dans son échoppe toute une collection de plumes assorties. Vous y trouverez sans doute votre bonheur. C'est quelqu'un de passionné et consciencieux.

Quelques mornilles et quatre noises suffiraient amplement pour la note et le pourboire. A côté d'eux, les étudiants chantaient toujours aussi fort. Apparemment, ils étaient bien partis pour prendre une belle cuite de vacances.
Ils étaient jeunes et avaient bien de la chance.

- Je ne pense pas que vous soyez une personne particulièrement passionnante. Les médias ont surtout fait de vous un objet de curiosité. Le reste concerne votre vie privée et je ne tiens pas particulièrement à céder aux inconvenances.

Je préparais mes affaires pour partir tranquillement après cette curieuse rencontre.

Nombre de messages : 43 Age : 32 Date d'inscription : 11/11/2007

Elle terminait son whisky et sortait sa bourse, souriante, comme si de rien n'était. Mais Dresde n'était pas dupe, non, loin de là. Il voyait bien là qu'elle ne supportait plus sa présence, et étonnament, s'en amusait. Il n'y avait là que trop peu d'importance pour s'en émouvoir, non?

Elle lui conseilla le magasin d'un certain Calum de Beaumarchais, qui, d'après elle, aurait certainement de quoi le satisfaire, niveau plume. Il irait voir, peut-être... Terminant son propre verre, une joie malsaine flottant à l'ombre de son regard, il l'observait sortir son argent, ainsi que le petit pourboire... C'était donc ça, la femme moderne?

Elle lui répondit alors qu'elle ne le trouvait pas particulièrement passionnant. Les médias l'avaient mis sur un piedestal, en tant que curiosité par excellence, mais ça s'arrêtait là. "Le reste concerne votre vie privée et je ne tiens pas particulièrement à céder aux inconvenances." Il laissa échapper un petit rire, bref, froid, distant.

« Moi qui commençais justement à vous estimer, vous m'en voyez déçu, Madame de Luxley. Je vous pensais pourtant différente; je me suis visiblement trompé... »

Sa voix était calme, mais dénudée de toute chaleur, de toute trace d'humanité. Il ne la regardait même plus, fixant d'un air résigné le groupe de jeune qui chantaient et riaient, insouciants... stupides.

« Au revoir. »

Qu'ajouter de plus? Il devait d'abord digérer cette déception. Immense, impitoyable... Il pensait y être habitué, depuis le temps, pourtant... Comme quoi, un mince espoir l'avait rendu, l'espace de quelques secondes, d'une naïveté puérile...

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