TABLE 3

La soirée avait commencé depuis quelques heures maintenant et Alexander avait fait le tour de la salle en mondanités. Mais il avait, à chaque fois, l'étrange impression qu'il dérangeait, comme s'il venait interrompre un moment important, alors que ces gens ne faisait que dansait ou se murmurait des mots à l'oreille. Ce n'était pas non plus une affaire d'Etat.

Enfin, quoi qu'il en soit, il s'apporcha du comptoir derrière lequel un barman élancé et dont les postures rappelées à Alexander le maintien d'un théïère.
"Un Whisky Pur Feu, s'il vous plait." demanda-t-il d'un ton neutre mais néanmoins grave. Le barman acquiessa d'une voix légèrement aiguë et servit le vieil homme.
Ceci surpris quelque peu le Ministre des Jeux et Sports Magiques que ce fut un sorcier et non un elfe de maison à cette place. Mais après tout, peut être était-ce là une manoeuvre politique pour empêcher aux quelques membres récalcitrants du S.A.L.E. de venir ternir la soirée.

Il s'assit à la table sur laquelle une petite affichette comprenait son nom et regarda les gens présents dans la salle. Le temps où lui-même avait cette mine réjouie en présence d'une femme était tellement loin.

[ Bon bon bon, Mr Alexander Cunningham m'invitant à sa table, j'arrive de bon coeur ]

Cette soirée semblait ne jamais finir, et pourtant le repas n'avait pas encore commencé. Les soirées mondaines étaient une chose que Zacharias avait une grande difficulté à supporter. Probablement parce qu'il n'avait que peu de respect pour ses semblables, ou encore parce qu'il estimait n'avoir rien en commun avec la plupart des personnes présentes. Aussi, quand un serveur lui indiqua sa table, le journaliste ne perdit pas une minute et alla s'asseoir. A ses côtés, pas moins qu'un ministre, Alexander Cunningham pour être exact. Il avait eu l'occasion de parler avec quelques ministres depuis le début de la soirée, peut être Cunningham serait il le prochain.

Il leva sa main d'un air impatient et commanda au serveur un whisky pur feu. Alors que le verre arrivait sur sa table, il se décida à faire les civilités nécéssaires à son voisin de table. Il leva son verre en signe de salut et but une gorgée, avant de s'éclaircir la voix par un bref toussotement.

-Bonsoir Cunningham. Comment se passe votre soirée ?

Alexander buvait tranquillement son whisky pur feu, accoudé à sa table. Les moldus avaient bien une qualité, il fallait le reconnaître, leur whisky était excellent. Et Alexander en aurait volontier commandé car rien n'était comparable à cela, même pas un whisky pur feu vieilli en fut de chêne durant 30 ans. Mais il ne souhaitait pas attiré l'attention, surtout étant donné le nombre de journalistes présents dans la salle ce soir-là. Il imaginait déjà les gros titres le lendemain matin dans le Chicaneur ou la Gazette du sorcier si un Ministre sorcier se permettait de préférer un breuvage moldu au Célèèèèbre Whisky pur feu.

"Cunningham ; Bébé loup. Un moldu dans l'âme élevé par les sorciers."
"Alexander Cunningham trahit les siens."
"Le Ministre des Sports et Jeux Magiques préfèrerait-il le Football au Quidditch."

Non, pour éviter les ennuis, mieux valait-il s'en tenir au whisky pur feu. Il en avala une nouvelle gorgée. Décidemment, les moldus étaient réellement meilleurs que les sorciers sur ce point.

C'est alors que l'interrompit un jeune homme. Se tournant vers son nouvel interlocuteur, Alexander répondit :
"Oh, ce n'est pas ma soirée. Loin de là.
Ce serait plutôt celle..."
Du ministre allait-il dire mais il se retint, regardant son confrère et ami Alistair se déchainer sur la piste de danse.
"... celle de tous les amoureux."
Il posa son verre et ajouta :
"Après tout, ne sommes nous pas là pour cela. Cette soirée est faîte pour rapprocher les coeurs, et assurer sa descendance."
La dernière partie de la phrase, Alexander l'avait prononcé en baissant quelque peu la voix.
"Vous êtes Zacharias Wilson, n'est-il pas ?" dit-il enfin en lui tendant qui se voulait le plus amicale possible

Shay venait de discuter avec la mère d'un élève qui n'admettait pas que quelqu'un "comme elle" puisse être professeur de potions à Poudlard. "C'est un scandale pour cette prestigieuse école". Cette brave dame tournicotait des bras et gesticulait dans tous les sens de sorte qu'elle ressemblât à une marionnette.

La jeune femme eut toutes les peines du monde pour retrouver Hope et leur table. C'est finalement le petit elfe de l'entrée qui la conduisit. A proximité de la table, elle entendit quelques voix dont celle assez grave d'un homme, et celle de Hope. Manifestement, une autre personne était présente.

- Merci. dit-elle a l'elfe qui lui avait rendu cet incommensurable service.
Monsieur Fallangell m'aviez-vous abandonnée? lança-t-elle dans un sourire.

L'elfe termina son travail en l'aidant à s'asseoir, puis il repartit discrètement.

- Bonsoir à tous.

Ainsi ne prenait-elle pas de risque. Elle espéra vivement qu'Hope ferait les présentations.

HJ: puisque papy n'est pas là on peut en profiter non?

DJ: Evidemment qu'il ne l'avait pas abandonnée, elle le savait bien. Ces quelques paroles s'étaient voulues taquines et apparemment, elles avaient réussi. Aussi, Shay laissa échapper un sourire.

Elle étendit ses bras vers la droite pour essayer de toucher Hope. Toucher, dans le bon sens du terme... évidemment. Lorsqu'elle parvint à saisir ses mains, elle fut enchantée qu'il n'ait pas entendu l'esclancdre provoquée par la mère de son étudiant. Bien qu'il l'eût défendue à coup sûr, elle avait préféré se débrouiller seule.

Shay prit la mesure de ces mains. Fines mais fortes, douces. Les mains apprenaient beaucoup sur une personne. Mais moins qu'un visage et la réaction de leur propriétaire lorsqu'on l'éffleure.

Elle se pencha vers lui et lui chuchota ces quelques mots empreints d'une curieuse envie.

- Et si nous profitions de leur sombre discussion pour faire quelques pas de danse?

On peut être aveugle et avoir le sens de la danse. Il suffit pour cela d'être bien conduite...

Calum et Sybille arrivèrent apparemment les derniers à leur table. Le jeune libraire fut très heureux et presque soulagé d'y reconnaître Alexander. Les deux hommes avaient noué une relation particulière et ils n'allaient pas tarder à partager une aventure en France pour récupérer le fils de Calum.

A la table se tenait un homme blond, une jeune femme blonde avec un regard étrange qui était en train de demander à son cavalier de la faire danser. Son cavalier était aussi inconnu au jeune homme. Bien, ce sera l'occasion de faire des rencontres.

- Bien le bonsoir à tous. Je m'appelle Calum De Beaumarchais, et voici ma cavalière, la ravissante Sybille Trelawney.

Calum tira la chaise de Miss Trelawney et l'aida à s'asseoir en galant homme qu'il était. Il n'en revenait toujours pas de la voir comme ça. Un tas de grossiers personnages auraient même dit d'elle qu'elle était...b.... Enfin bref, cette pensée fit rougir le libraire qui s'assit tout gêné.

Alexander conversait avec le jeune journaliste quand un couple fit son apparition à la table. Il reconnut rapidement Miss Beresford, dont la nomination en tant que Professeur de potion à Poudlard malgré son handicap avait fait des remous jusqu'au Ministère et ne pouvait néanmoins que forcer le respect. Mais s'agissant de son cavalier, Alexander se trouva extrêmement mal à l'aise de ne pas le connaître. En effet, en tant qu'ancien commandant dans la marine, il avait gardé la vieille manie de collectionner les dossiers, notamment sur les sorciers, et s'en flattait mais la tête de l'homme au bras du Professeur de Potions ne lui rappela rien du tout.

Il se leva à leur arrivée et les salua comme il se devait, les invitant à s'asseoir. Mais ce ne fut que de courte durée car rapidement le couple s'en alla en direction de la piste de danse, laissant la place à un autre couple.
*Décidément, ce n'est pas une table mais le quai de King Cross ici.* beugla-t-il intérieurement. Mais son visage se fit moins crispé quand il vit qui arrivait à la table ; Calum et sa compagne d'un soir.
Alexander, qui s'était tout juste réinstallé, se releva de sa chaise pour accueillir les nouveaux venus. Il serra fermement la main du jeune libraire, geste accompagné d'un large sourire, et se tourna vers sa cavalière. Alexander se retint de siffler, ce qu'il aurait surement fait quelques années auparavant avec ses collègues marins, mais il n'en était néanmoins pas moins impressionné par tant de beauté réunie en une seule femme.
"Calum, mes félicitations..." lui glissa-t-il discrètement à l'oreille.
Il prit la main de la ravissante cavalière et la lui baisa avant d'inviter les nouveaux venus à s'asseoir. Mais c'est alors que Calum présenta celle qui l'accompagnait ce soir. Alexander, qui buvait son whisky pur feu, manqua de s'étouffer en entendant le nom.
*Sybille Trelawney*
Il reposa son verre et en regardant le comportement de la femme, il ne faisait aucun doute, c'était elle, en effet.

D'après les remarques de Zacharias, Alexander n'était pas le seul à être étonné de voir le Professeur Trelawney, bien que dans le cas du vieil homme, c'était surtout son allure qui l'interpelait plus que sa simple présence.
Néanmoins, une étrange curiosité le piqua au coeur et il aurait bien aimé savoir comment Calum en était arrivé là. Pourtant, la dernière fois qu'ils s'étaient parlés, le jeune libraire avait l'air d'aller bien. Pas du tout au bout du rouleau ou à ce point desespéré.
Mais il ne lui posa guère la question, trouvant de toute façon cela trop déplacé. Alexander jeta tout de même un regard vers la table du Ministre de la Magie, pour voir si ce dernier avait entrevu son fils et sa compagne d'un soir. Mais visiblement, il était en grande conversation avec Miss Oolong qui avait l'air de s'être très bien remis de sa dernière chute à en voir le rire qui illuminait son visage.

L'attention du vieil homme revint vers sa propre table et il ne pouvait s'empêcher d'observer, un peu comme quand on va au zoo, l'étrange couple.
"Décidément, j'ai vu bien des choses dans ma vie." dit-il d'un ton qui se voulait rempli d'humour.
"J'ai été invité au mariage d'un loup garou et d'une métamorphomage.
Vous vous souvenez, ce Remus Lupin et Nymphadora Tong...!!!" il avait ajouté cette dernière phrase en se tournant vers Zacharias, comme si celui-ci était du genre a écrire les potins mondains et donc à se souvenir de tous les mariages un peu incongrus.
"J'ai été invité à boire le thé chez un semi-géant." un sourire lui vint quand il repensa à cette promenade dans le parc de poudlard avec Albus qui les avaient mené, malgré eux, chez l'imposant garde-chasse.
"Et aujourd'hui, je dîne en compagnie du célèbre Professeur Trelawney et du fils du Ministre de la magie."
Bien entendu, Alexander savait à quel point Calum detestait qu'on lui rappelle ses origines mais cela était trop tentant.

La fête battait son plein lorsque trois hommes apparurent dans la salle
à manger. La musique avait couvert le bruit de leur arrivée, teintée de
sang et d'horreur. A l'extérieur, trois aurors avaient été tués
lorsqu'ils détectèrent en eux des ondes maléfiques. Les cris des
pauvres malheureux se perdirent dans l'esprit de félicité qui baignait
les lieux.

Les gens ne s'aperçurent de leur présence que
lorsqu'ils lancèrent des sorts d'avertissement et de sommation en
pointant leur baguette au plafond. Ils inondèrent ainsi la pièce d'une
lumière blanche aveuglante qui obligea l'ensmble des invités à se
tourner vers eux.

A l'extérieur, le Ministre était protégé
sans même le savoir. Après l'esclandre qu'il avait provoqué par son
comportement d'adolescent attardé, sa fuite dans le patio était passée
inaperçue.

Les intrus portaient de longues capes noires et des
masques qui n'étaient pas sans raviver les douleurs et les fantômes du
passé.

- La fête est terminée. lança l'un d'eux à la cantonade.

De nouvelles forces se lèvent. Bientôt un vent nouveau soufflera sur notre communauté, celui d'une nouvelle ère...


hj: Les méchants prendront le relai... Ceci était un post d'annonce.

« De nouvelles forces se lèvent. Bientôt un vent nouveau soufflera sur notre communauté, celui d'une nouvelle ère... »

Cette phrase résonnait dans l’esprit de Zacharias à la manière d’un écho. Il savait comme tout le monde ce que cela signifiait. Les mages noirs avaient réussi à se rassembler, et se sentaient désormais suffisamment puissants pour tenter une approche. Et Zacharias dans tout cela ? Où était sa place ? S’il avait la conviction qu’il se sentirait à l’aise parmi les mages noirs, il fallait admettre que cela représentait une quantité de risques et de privations qu’il n’était pas certain de vouloir. Sa petite vie de bourgeois risquait fort d’être complètement chamboulé. Et puis, si ça se passait mal ? Voyons Zach, tu peux toujours feindre l’ignorance et prétendre qu’on t’a lancé un sortilège d’Imperium… Il hocha alors la tête d’un air rassuré, avant de faire glisser discrètement sa main dans la poche où se trouvait sa baguette.
Son regard se porta alors sur ses voisins de table, puis sur les tables voisines. Le ministre avait mystérieusement quitté la salle, ce qui le mettait certainement hors de danger. Au fond de lui, Zacharias se demandait si le ministre, un être qu’il voyait comme le plus détestable de tous les politiques, était vraiment une personne appréciable, ou s’il n’était pas plutôt comme ces Mangemorts. Mais ça n’était pas le moment de faire ce genre de réflexions.
La lumière aveuglante qu’avait propagé les mangemorts fut pour Zacharias une aubaine inespérée. Il n’eut aucune peine à aller jusqu’au fond de la salle, et ceci sans que personne ne le remarque. Dos au mur, le souffle court, il pointa sa baguette sur lui, et ses habits élégants devinrent aussi sobres que ceux qu’affichaient les mangemorts.
Zacharias respira doucement, avant de mettre un pied en avant, pour se montrer aux autres sorciers. Décidé à faire comprendre aux Mangemorts qu’il était avec eux, il pointa sa baguette sur un sorcier tout proche, et prononça froidement, d’une voix qui n’était plus la sienne, un sortilège impardonnable :

-Endoloris !