TABLE 2

Aleck et Arwen étaient assis à leur table et discutaient depuis de longues minutes déjà. C'est alors que les interrompit une femme d'un certain âge, pour ne pas dire d'un âge certain.
Le jeune homme fut légèrement déçu. Il avait vu, dans la pièce, de nombreuses personnes de leur âge, même certains étudiants de Cymru, et avait imaginé que le plan de table les aurait mis ensemble. La conversation aurait été plus à l'aise entre jeunes du même âge qu'avec... eux...

Il jeta un rapide coup d'oeil aux petites cartes présentes dans les assiettes et vit le nom de Penelope De Luxley. C'était donc elle. Aleck en avait souvent entendu parlé par l'infirmière de Cymru, qu'il voyait régulièrement en sortie de match, et qui en parlait toujours avec un grand respect. De ce qu'Aleck en avait entendu, jamais il ne se serait attendu à la voir assister à une telle soirée, et aussi bien habillée.

Il se leva, accueillant d'un grand sourire la nouvelle venue, et répondit :
"Je vous remercie, Miss De Luxley. Vous êtes charmante également." Il se tourna vers Arwen.
"Miss De Luxley, je vous présente Arwen Evans, étudiante à Poudlard.
Arwen, je te présente Penelope De Luxley, la directrice de Ste Mangouste, et probablement le prochain Prix Merlin de la Médecine Magique."

Les trois convives de rassirent et Aleck demanda à Penelope :
"Mais ne me dîtes pas que vous êtes venue seule."
Manquerait plus qu'elle soit là pour tenir la chandelle et ce serait le pompom...

Le marron lui va plutôt bien.

Effectivement, ce soir, il avait beaucoup plus de classe que dans la vie de tous les jours où, pour ce que j'en avait vu, il semblait beaucoup plus défraichi et vieillot. A cet instant, je lui trouvai même du charme.

Ma pina colada venait d'arriver. Je fis rouler la paille entre les doigts, puis, approchai ma bouche pour aspirer un peu de ce divin cocktail sucré: noix de coco, rhum, ananas, jus de citrouille... pour ce que j'en avais reconnu.

« Ai-je le droit de vous inviter à danser, ou vous préférez la compagnie de votre pina colada magica?»

- La pina colada est un peu froide à mon goût. J'aime la compagnie un poco mas caliente .

Toujours cette manie de provoquer quand la situation s'y prêtait volontiers. Je me levai de la chaise et pris sa main.

- A tout à l'heure jeunes gens... ou pas.

J'ai dit ça tout haut? Oui. J'avais fichtrement envie de m'amuser ce soir. J'entraînai mon cavalier vers la salle de bal, ou plutôt la pièce aménagée à cet effet. A la base, pour avoir un peu fréquenté ce lieu, il s'agit d'un couloir, une pièce de passage. Je dois dire que les ensorceleurs du Ministère ont fait des merveilles ce soir. Elle ressemble à la salle de bal de Shunbrun...

Et pour 'linstant une superbe pianiste à la robe rouge y jouait un grand air classique. Grande valse brillante, opus n° 18 d'un moldu nommé Chopin.

La réponse de sa cavalière lui tira un mince sourire amusé, alors que, d'un bref coup d'oeil satisfait, il saluait les deux plus jeunes d'un signe de tête avant de s'éclypser avec Madame De Luxley. Elle l'entraîna vers la piste de danse où une pianiste les gratifiait d'un magnifique morceau. Du Chopin, si Dresde ne se trompait pas...

Sans dire un mot, il fit tourner sa cavalière vers lui, la regardant droit dans les yeux d'un air calme, amusé... charmeur? Là, c'était à elle de décider, à elle de savoir. Il la rapprocha de lui, la plaquant presqu'un d'un simple geste contre son corps, épousant à merveille les pas et les rythmes de cette valse.

« Vous dansez très bien, Madame. J'ose espérer me montrer à la hauteur de Chopin...»

Il avait dit cela très doucement, à l'oreille de la jeune femme, effleurant l'espace d'un instant sa joue avec la sienne. Jeu de séduction? Il s'amusait en tout cas, ça, c'était certain.

- Soyez-en sûr.

Pour l'instant, le quart d'heure valse viennoises me comblait largement. Ah Vienne! Ses palais, sa musique, son romantisme. Mon esprit se délectait des évocations historico-romantiques que me prodiguait mon corps. Pour l'instant, Dresde n'était qu'une pièce étrangère à ce processus extérieur.

Les danses des souvenirs était révolue. La soirée passée sur les toîts avec le jeune Roy y avait été pour beaucoup. Grâce à elle, elle avait compris que Yacine serait toujours là, qu'il faudrait composer avec sa présence étrange et son souvenir.



Voilà que c'est ce moment que choisit l'orchestre pour changer de série. En matière caliente, j'allais être servie. Les percussions s'emballèrent, les corps se rapprochèrent et nous partîmes pour un voyage caliente en Amérique du sud... Salsa!

- Vous y connaissez-vous aussi bien en matière latina?

Valsant avec une certaine classe, Dresde semblait ailleurs, comme se perdant dans ces quelques pas. Il y avait une certaine nostalgie, dans ces mélodies, qui se retrouvaient, l'espace d'un instant, figée dans son attitude. Il revoyait Berlin, Kiel, Münich... Rosamund et Elizabeth. C'était des souvenirs. De bêtes souvenirs qu'il valait mieux oublié, il le savait. Mais des souvenirs qui restaient, malgré tout, ancrés dans son esprit, et dont il ne se défesait jamais complétement...

L'Allemand ne remarqua même pas que l'orchestre avait changé de registre. Il fallut que Pénéloppe le lui fasse remarquer, pour qu'il s'en rende compte. Un voyage en Amérique du Sud? Hein? Pourquoi était-elle si proche de lui, soudain? Il la regarda, un peu surpris -et surtout perdu-, mais entamma avec un mince sourire la salsa que commençait à jouer l'orchestre.

« Que ne ferait-on pas pour sa cavalière? »

Son sourire s'élargit vaguement, alors que ses yeux sombres sondaient ceux de la médicomage, avec un certain amusement. Entre deux embardées, il haussa les épaules, résigné:

« J'avoue préférer un registre un peu plus... classique. Je me retrouve mieux dans de douces mélancolies que dans des effusions de joie aussi pitoresques... »

La fête battait son plein lorsque trois hommes apparurent dans la salle
à manger. La musique avait couvert le bruit de leur arrivée, teintée de
sang et d'horreur. A l'extérieur, trois aurors avaient été tués
lorsqu'ils détectèrent en eux des ondes maléfiques. Les cris des
pauvres malheureux se perdirent dans l'esprit de félicité qui baignait
les lieux.

Les gens ne s'aperçurent de leur présence que
lorsqu'ils lancèrent des sorts d'avertissement et de sommation en
pointant leur baguette au plafond. Ils inondèrent ainsi la pièce d'une
lumière blanche aveuglante qui obligea l'ensmble des invités à se
tourner vers eux.

A l'extérieur, le Ministre était protégé
sans même le savoir. Après l'esclandre qu'il avait provoqué par son
comportement d'adolescent attardé, sa fuite dans le patio était passée
inaperçue.

Les intrus portaient de longues capes noires et des
masques qui n'étaient pas sans raviver les douleurs et les fantômes du
passé.

- La fête est terminée. lança l'un d'eux à la cantonade.

De nouvelles forces se lèvent. Bientôt un vent nouveau soufflera sur notre communauté, celui d'une nouvelle ère...


hj: Les méchants prendront le relai... Ceci était un post d'annonce.