A la recherche d'un livre rare

La première fois quil était entré dans cette boutique, elle était encore tenue par messieus Fleury et Bott. Mais à cette époque, Alexander n'était qu'un petit garçon et beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts depuis.

Alexander marchait droit devant lui. D'un pas assuré et rapide, il savait où il allait et sa trajectoire était rectiligne. Les yeux rivés sur la librairie, personne ne pouvait le faire dévier d'un millimètre. Poussez-vous, je passe.
Bien que le Professeur Cunningham possédait déjà un bibliothèque impressionnante, il n'en avait jamais assez et ne cessait de farfouiller dans toutes les librairies qu'il croisait pour dénicher à nouveau un exemplaire d'un ouvrage qu'il n'avait pas encore acquis. Avait-il lu tous les livres, grimoires, parchemins et manuscrits que renfermait sa bibliothèque ? Personne n'aurait pu le dire. Mais à cet âge, les gens on parfois des lubis étranges. Pour Alexander Cunningham, c'était les livres, ça et le Quidditch bien sûr. Mais s'il se trouvait à cet instant, dans cette rue, ce n'était pas pour chercher le dernier exemplaire de la Saga de Florina Tadlatère sur la meilleure façon de débarasser son jardin de Veracrasses. Non. Il avait commandé, quelque temps plus tôt, un livre très spécial. Et visiblement, d'après le hibou qu'il avait reçu le matin même, Calum l'avait enfin déniché.

Il entra dans la boutique sans même un regard aux autres clients. D'ailleurs n'y en avait-il peut être pas... Ses yeux n'étaient fixés que sur une choses, le comptoire et le vendeur qui se trouvait derrière.
Arrivé devant le gérant de la boutique, un sourire s'esquiça sur son visage.
"Vous l'avez !"

Perdu au beau milieu d'un rayon dans lequel il rangeait les derniers exemplaires de la sage de Florina Tadlatère, Calum n'entendit pas entrer Mr Cunningham. Il n'était ouvert que depuis quelques jours mais il avait déjà vendu une vingtaine du dernier tome de cette saga jardinière.
" A croire que les gens n'ont aucune culture!"pensa-t-il alors qu'il garnissait ses étagères.
Et puis tout à coup, Mr Cunningham se fit entendre.
- Vous l'avez!

" Il a de la voix, pour sûr. Et puis, quand il entre quelque part on n'entend que lui. Il dégage une aura assez spéciale ce type."

Calum se releva et se dirigea promptement vers son comptoir. L'ouvrage que lui avait commandé Cunningham, il n'avait pas eu de mal à le trouver. Pas comme ce satané stock de l'invisible livre sur l'invisibilité! Il s'était bien fait avoir sur le coup!

- Bonjour Mr. Cunningham. dit-il en glissant le livre dans une poche en papier.
Oui, je l'ai trouvé sans problème, je savais qu'il était dans la réserve. Nous possedons pas mal de livres très rares dans la réserve. Cependant, comme je ne suis pas là depuis longtemps, je n'ai pas fini de tout réorganiser et de tout répertorier.

En disant cela, un air soucieux s'était emparé de son doux visage. Calum n'était pas bien riche. Il avait contracté un prêt chez Gringott's, prêt qui ne lui avait été accordé que grâce à l'intervention de sa mère (Madame la Ministre), ce qui l'avait beaucoup contrarié. Mais en plus, le stock de livre d'invisibilité lui avait été facturé très cher dans le contrat de reprise du stock. A ce moment là, Calum ne savait absolument pas que les anciens propriétaires n'avaient jamais réussi à mettre la main dessus.

Alexander était devenu aussi espiègle qu'un écolier lorsqu'il vit le vendeur mettre l'ouvrage dans la poche en papier. Il n'avait aperçu qu'un fragment de couverture mais cela suffisait à raminer sa curiosité et sa passion pour les livres.

Il ne pensait plus qu'à une chose, l'ouvrage que Calum glissait doucement dans la poche en papier. Alexander ne perdait pas une miette de cet instant qu'il espérait depuis plusieurs jours déjà.
Le vendeur avait prit une poche en papier. L'avait fait claquer dans l'air pour l'ouvrir. Avait prit de son autre main l'ouvrage en question. L'avait amené à la poche en papier avec une telle facilité qu'il ne regardait même pas ses mains effectuer un travail qui devait tenir plus de l'habitude, après ses quelques semaines de boulot. De Beaumarchais parlait mais Alexander ne l'écoutait pas. Il ne l'entendait pas. Il était comme dans une bulle de coton. Les sons ne l'atteignaient pas. La seule chose qu'il voyait, s'était la forme rectangulaire de l'ouvrage s'enfoncer doucement vers le fond de la poche en papier.
Alexander était devant cette scène comme un enfant devant la vitrine de Honeyduke. Il allait pouvoir, dans quelques instants, dévorer ce livre. En déguster chaque page. Se délecter de cette lecture... Il se serait presque léché les babines si la dernière phrase du vendeur ne l'avait pas interpelé.

"Vous avez bien du courage." dit-il, sans pour autant quitter du regard la poche en papier.
Il était facile de s'imaginer l'importance du stock qu'avait pu laisser Fleury et Bott en partant. Cette librairie était la plus grande de toute l'Angleterre.

"Je vois que vous avez les derniers topus de Florina Tadlatère." ajouta-t-il en pointant du doigt l'étalage d'ouvrages à la couverture multicolore.

- Je ne sais pas si la folie à un quelconque rapport avec le courage, si Gryffondor qu'il soit, M. Cunningham. Enfin, je me considère plus comme un passioné, un amoureux des belles lettres. Je crois que j'ai ça dans le sang.

Calum finissait de préparer le sac et la note lorsque son client lui parla du fameux ouvrage de Tadlatère, qu'il considérait lui comme un navet du genre, si l'on peut parler ainsi quand on parle d'un livre de jardinage sorcier. Un style lourd et redondant, aucun relief... Bref un manuel pour jardiniers en mal d'aventures véracrissiques.

- Oui, d'ailleurs, il se vend plutôt bien.

Une fois le paquet terminé, il lui présenta la note. Pour une personne aussi riche ou supposée telle par le jeune libraire, la somme ne devait pas être extraordinnaire.

- Voilà, ça vous fera 2 gallions. Vous pouvez jeter un coup d'oeil au bouquin de tadlatère si vous voulez, mais je dois descendre à la réserve. Elle me pose bien des soucis en ce moment. fit-il en soupirant.

Calum, mit un peu d'ordre sur son comptoir et commença à s'enfoncer dans son rayon en direction de l'esclaier lorsque la voix de son client le rattrapa.

HJ: Sorry de faire jouer ton perso, mais c'est le meilleur moyen pour qu'il le rejoigne.

Le libraire parlait de passion du livre...!!! Alexander ne put alors que détacher son regard de l'ouvrage qu'il allait acheter pour fixer d'un oeil pétillant son interlocuteur.
"Et je suis fait pour vous comprendre." dit-il avec un sourire malicieux tout en cognant amicalement du poing l'épaule du vendeur.

La passion, c'est ce qui guide la vie pensait le Professeur Cunningham. Tout du moins était-ce son cas. En effet, certains sont ce qu'on appelle de vrais passionés et il en était un.
"La passion..." disait-il souvent [color:cc50=black:cc50]"vous fait faire des choses insensées. Elle vous fait perdre le sens des réalités. Vous fait passer pour prioritaires des choses qui pour d'autres ne le seraient pas. Ces derniers vous prennent alors pour un fou, à moins qu'ils comprennent votre état, ce qui est plutôt rare.
C'est bien pour cela que l'on confond souvent la passion et l'amour. Une grossière erreur que pourtant peu de gens acceptent comme telle car si l'amour peut être passioné, jamais une passion ne pourra revêtir l'habit de l'amour. Ce sont là deux choses bien différentes, qui ne jouent pas sur le même plan... C'est un peu comme si l'amour faisait parler le coeur et la passion laissait la parole à l'esprit..."
le Professeur pouvait disserter sur l'amour et la passion pendant des heures. N'avait-il pas était rémunéré pour ça par le passé...? Mais l'endroit n'y était pas propice.

Calum répondit à Alexander à propos du bouquin de Tadlatère en disant que le livre se vendait comme des petits pains.
"C'est regrettable..." réagit Cunningham.
Il donna au vendeur le prix qu'il demandait, qui pouvait paraître élever pour un livre ordinnaire mais qui paraîssait si peu pour Alexander en considération de ce qu'il avait maintenant entre les mains.
"Soit les gens ne lisent plus, soit ils n'ont plus de cervelle..." continua-t-il en jetant un regard daidégneux vers l'étalage qui regorgeait de l'ouvre en question.

"Qui vous pose des problèmes ? Tadlatère ou votre réserve ?" demanda-t-il en se retournant vers le comptoir mais Calum avait disparut.
Alexander s'avança vers la trappe ouverte derrière le comptoir et qui devait probablement mener à la fameuse réserve.
"Mr. De Beaumarchais...?" appela-t-il en descendant la première marche.
"Mr. De Beaumarchais..." répéta-t-il alors qu'il appuyait maintenant son pied sur la quatrième marche.
c'est alors que sa bouche s'ouvrit pour ne plus se refermer. Il découvrit, devant ses yeux ébahis, la réserve de Fleury et Bott. Jamais il n'aurait pu imaginer que la boutique, même si elle était la plus grande d'Angleterre, pouvait posséder autant d'ouvrages.

- Oui? Par Merlin, je vous ai oublié. Je suis tellement soucieux!

Le jeune libraire pensait que son client avait laissé l'argent sur le comptoir et qu'il était parti. Il ne s'était pas rendu compte qu'il l'avait planté comme ça, au beau milieu de la boutique, sans même lui dire au revoir. Quand je vous disais qu'il était soucieux en ce moment! Ce n'était ps le genre du garçon d'oublier la moindre marque de politesse, surtout envers un homme à qui il devait le respect.

Au moment où il entendit la voix du Sir, il était entrain de chambouler un arrivage de Monstrueux livre des monstres qui semblaient affamés. Cunningham allait se perdre s'il descendait comme ça tout seul. La réserve disposait de différents niveaux, classés selon le genre littéraire. Cunningham ne venait de voir qu'un seul niveau... Calum avait déjà rangé les deux premiers niveaux, mais là, ces livres de l'invisibilité le rendaient fou. Il se demanda s'il arriverait à poser la main dessus un jour.

- Je suis au troisièmme sous-sol M. Cunningham. Vous pouvez descendre si vous voulez, cria-t-il. Deuxième rangée à gauche quand vous sortez des escaliers.

Alexander entendit la voix lointaine du commerçant.
"Au troisème sous-sol..." répéta le vieil homme comme pour ne pas l'oublier.
Il descendit les dernières marches de l'escalier qui menait au sous-sol, visiblement le premier d'une longue série d'après les dires de Calum. Le vieil homme semblait aussi espiègle qu'un collégien. Lui qui appréciait plus que tout se retrouver seul dans son immense bibliothèque, il était là maintenant comme un élève de Poudlard entrant pour la première fois chez Honeyduke.

Il faut dire que le Pr. Cunningham et les livres était une longue histoire d'amour.
En effet, une des premières choses qu'il fit en héritant du manoir Cunningham en Ecosse, ce fut d'abattre les murs des pièces adjacentes à la bibliothèque, déjà bien garnie, y compris les pièces de l'étage supérieur, pour permettre de créer une seule et grandissime salle regorgeant d'ouvrage de toutes sortes.
Le centre de l'immense pièce était aujourd'hui occupé par des bureaux, placés ici et là, éclairés par des chandeliers enchantés par les soins du maître de maison pour s'allumer dès qu'une personne passait à proximité.
Les murs était quant à eux couverts d'étagères regorgeant de livres, telle un tapisserie multicolore. Pas un centimètre carré n'était pas recouvert de ces planches de bois sombres sur lesquelles reposaient, dans l'attente d'une lecture, des milliers d'ouvrages.
La hauteur sous plafond étant devenue, au fur et à mesure des travaux effectués, impressionante. Sir Cunningham avait fait construire un balcon, tous les deux mètres en hauteur, qui permettait de faire le tour de la pièce. un escalier circulaire permettait de grimper les cinq paliers qui menaient jusqu'au plafond, à plus de 10 mètres du sol.

Mais Alexander, qui avançait pas à pas en jetant un regard curieux dans toutes les directions, voyait sa bibliothèque ridiculement petite face au spectacle qui s'offrait à ses yeux.
Il avançait toujours, suivant les instruction directionnelles que lui avait crié Calum, et eut l'impression de passer sous le Chemin de Traverse. Il arriva à la deuxième rangée et, avant de tourner à gauche et descendre un second escalier, regarda le bout de la pièce, qui paraissait encore loin, en se disant que le sous-sol devait probablement se terminer sous la boutique d'Ollivander.

Il descendit l'escalier jusqu'au second sous-sol puis jusqu'au troisème. A chaque fois, le même spectacle... Des livres, des livres, des livres... Certains rangés sur des étagères, certains en piles, certains encore dans d'immenses caisses en bois...
"Et vous arrivez à vous y retrouver dans tout ce fatras ?" demanda-t-il, interloqué par tant d'ouvrages.

S'y retrouver? Un gnôme n'y retrouverait pas ses eptits alors comment aurait-il pu s'y retrouver? Calum prenait toujours la situation avec philosophie, aussi, il répondit avec le sourire qu'il avait joli.

- M'y retrouver, je ne pense pas. Je m'adapte.

Au milieu de ses caisses, il se sentait tout petit et idiot par rapport à M. Cunningham. Alors, il se releva, et s'assit sur la plus grosses d'entre elles. Il se mit les mains sur la tête et jeta un regard circulaire autour de lui. Pourquoi avait-il entrepris ce travail maintenant?

Il y avait sa fierté personnelle qui lui avait fait dire: "Si je range tout à ma façon, je m'y retrouverai aisément, et je mettrai forcément la main sur ces livres capricieux." Et puis, il y avait la raison qui avait considérablement rabattu son anthousiasme. "Comment ranger et classer ça à moi tout seul?"


- En fait j'ai un souci qui m'est tombé dessus sans crier gare.

Calum baissa les épaules et regarda le sol avec un regard triste.

- Lorsque j'ai acheté la boutique, l'ancien propriétaire m'a fait payé une somme que je qualifierai d'exponentielle par rapport à ce que j'aurais dû payer, car dans le stock vendu, il y avait tout un lot de l'invisible livre de l'invisibilité... et comme ils sont invisibles, je ne les ai jamais trouvés, comme l'ancien proprio d'ailleurs.

Sophie cherchait son père. Les talons de ses chaussures roses claquaient contre les pavés du Chemin de Traverse. Tout comme son Alexander, elle marchait droit vers la boutique de Fleury et Botts. Elle en poussa la porte et ouvrit la bouche pour entretenir son père d'une affaire de la plus haute importance quand elle s'aperçut que la boutique était vide. La bouche bée, elle scruta les moindres recoins du magasin et referma derrière elle la porte, ce qui fit tinter une petite clochette, son qu'elle appréciait particulièrement.
Elle arpenta les rayons d'ouvrages en la recherche d'Alexander.
"Père..." appela-t-elle d'une voix timide. "Père..." cria-t-elle un peu plus fort.
"Je suis en bas." s'écria Alexander d'une voix puissante.
Cette voix semblant tout droit sortie des entrailles du sol la fit sursauter. Un "Hou Hou..." sonore s'échappa de la bouche de la jeune femme. Elle passa une main sur son manteau rose pour le lisser, soutint légèrement son chignon et se dirigea vers une trappe béante d'où s'échappait des voix. D'un pas timide, la tête en avant et le regard méfiant, elle approchait de la trappe.
"Père ?" demanda-t-elle.
"Descends." lui cria Alexander.
La jeune femme descendit le premier sous-sol, faisant attention à éviter les étagères sur lesquelles s'accumulaient des livres en vrac. Elle descendait maintenant vers le deuxième sous-sol puis le troisième sous-sol.

Elle voyait maintenant les visages de son père et d'un jeune homme qu'elle ne connaissait pas.
"Bonjour." dit-elle en souriant niaisement et en secouant la main. Mais alors qu'elle descendait la dernière marche, son pied ripa, son corps bascula en avant et sa tête heurta une des étagères.
Elle se releva tant bien que mal, épousta ses épaules et ses chaussures mais sentit quelque chose lui écraser le haut du crâne.
"Aïe..."
Elle se retourna sur elle-même, s'assurant de la perfection de son chignon que même une tempête n'aurait décoiffé, et regarda ce qui avait pû l'attaquer. Mais rien. Elle ne vit rien. Les étagères étaient vides. Rien n'était tombé au sol.
Elle se retourna vers son père et lui tendit la main.
"Bonjour père..." dit-elle avant de tendre la main à Calum.
"Mr Fleury je présume..."

Qu'est-ce-que...

Une voix retentit en haut, dans la boutique. Etant donné qu'il n'était pas père lui-même, Calum se doutait bien qu'on ne l'appelait pas à lui. Néanmoins, le son même de cette voix, cette tessiture trahissait un comportement, une manière de se comporter... Comment dire?

... c'est...

Et la répétition de cet appel à une fréquence rapide laissait deviner à Calum qu'un personnage allait bientôt faire irruption. Une femme, certes. Un "hou hou" et un "Père?" plus tard, le jeune libraire sentit l'envahir une inquiétude dont il n'avait pas l'habitude. Un de ces sentiments annonciateurs...

...que...

Deux niveaux plus bas, elle arriva à s'offrit à sa yeux dans toute sa, comment dit-on? Splendeur ou décadence? Quand il l'aperçut, il pensa immédiatement à une dragée de Bertie Crochue des plus roses. Fuschia? Non rose, simplement rose. Calum se demanda qui de nos jours pouvait bien oser porter ce genre de choses sans honte...

Puis, l'expression de son visage lorsqu'elle leur adressa son bonjour le renseigna un peu plus sur elle, et plusieurs adjectifs lui vinrent à la bouche: empotée, niaise, ingénue, bête. Comment quelqu'un d'aussi cultive que monsieur Cunningham avait-il pu donner naissance à ...

Boom, badaboom. Le bonbon dégringola.

... ça?

à ça. Oui. Comment était-ce possible? A l'évidence,ce que les moldus appellent la génétique recélait les plus grands mystères pour Calum. D'habitude il n'avait pas de préjugés sur les gens, mais là, cette femme était un préjugé ambulant. C'était...

Etrange.

Lorsqu'elle se releva et qu'elle se retrouva à moitié assomée par une intervention de Merlin, un immense sourire naquit sur le visage de Calum. Apparemment, un mystérieux livre de l'invisibilité lui était tombé dessus!

- Non, Calum de Beaumarchais. s'empressa de dire Calum en lui serrant la main. Je crois madame, que vous venez de me rendre un service incommensurable.

Il se baissa, se mit à quatre pattes et tata le sol de ses mains. Il remua beaucoup de poussière avant de saisir le précieux objet.

"De Bômarchè..." refléchit-elle, même s'il fallait bien l'avouer, cela pouvait paraître de prime abord une tâche difficile pour cette femme. Mais elle n'eut pas le temps de lui demander s'il était de la famille de Fleury ou de Botts que le jeune homme fondit sur l'endroit où elle avait chu quelques secondes plus tôt.
Sophie suivit du regard le libraire qui se mit à quatre pâtes et explora à taton le sol. La jeune femme s'approcha de son père, sans quitter du regard Calum qui rempait parterre, visiblement à la recherche de quelque chose, et lui glissa à l'oreille :
"Mais que fait-il ?" les mots échappant du coin de sa bouche, comme si cela lui permttait d'être discrète.
"Quel étrange personnage..." ajouta-t-elle en se redressant.

Sophie fut prise de pitié pour cette créature qui rempait au sol tel un elfe de maison ayant perdu sa serpière.
Elle s'approcha de lui en lui proposant son aide mais les derniers mots de la phrase furent avalés par une perte d'équilibre. En effet, son pied venait de heurter quelque chose au sol, quelque chose qu'elle n'avait pas vu, et setrouva le nez contre la surface lisse et froide du béton qui couvrait le sol.
"Aïe"

Finalement, cette femme était peut-être sympathique... Son empathie surprisit Calum qui arrêta de charcher au sol. Il garda son ouvrage invisible sous le bras et allait se relever lorsque...

Boom badaboom.

La pauvre dame se rétama au sol et se retrouva étalée de tout son long en laissant échapper un misérable AÏE. Le jeune libraire se demanda quelle serait la prochaine étape caractérisant sa maladresse. Mais il ne pouvait pas être cynique, ça ne lui allait pas. Alors, il se précipita vers elle et l'aida à se relever tout confus. Il pensait que c'était à cause de lui qu'elle avait chuté cette fois, et était fort embarrassé.

- Vous allez bien? Vous m'avez aidé à retrouver deux livres invisibles. J'en ai tout un stock à retrouver. Grâce à vous, je sais qu'ils existent. dit-il en se penchant pour ramasser celui qui avait fait tomber la fille de Cunningham.

Il y ramassa le second ouvrage. En se relevant, il serra bien fort ses précieux livres contre son torse et tourna son regard et son sourire vers M. Cunningham.

- Votre fille est tout bonnement... surprenante. Voudriez-vous que nous remontions? J'aimerais vous offrir une tasse de thé à tous les deux.

Alexander vit arriver sa fille dans le sous-sol et ne s'étonna guère de la voir chuter sur la dernière marche. Il ne fit même aucun geste pour l'aider à se relever.
La pauvre fille ne comprenait décidement rien à rien, elle serait parfaite pour la mission que le Ministère voueur confier. Sa remarque était même ironique, voire déplacée compte tenue de la bouche de laquelle elle était sorti.

Quand il vit qu'elle s'approchait pour aider Calum, le vieil homme s'attendait déjà au pire et se tapa le front de la paume de la main quand elle s'affala à même le sol.
*Je me demande si Maxwell accepterait que je change l'acte de naissance...* se demanda-t-il intérieurement.

Calum les invita à remonter au res-de-chaussée pour boire un thé, ce à quoi Alexander s'enquit de répondre positivement, trop heureux de ce changement de conversation et de pouvoir quitter ce lieux de désastre.
*Avec une tarte pareille, les séparatistes ne sont pas prêt de passer à l'action.* continua-t-il intérieurement alors qu'il fermait la marche et venait de relever puissament sa fille qui avait coincé un des talons de ses chaussures roses dans un trou du plancher.

Une fois arrivé au res-de-chaussée, Alexander suivit le libraire. La boutique était déserte.

- Au revoir mademoiselle, à une prochaine fois j'espère.

Si elle avait d'autres amies aussi roses et qui le débarrasse de ces immondices de Tadlatère, il ne demanderait pas mieux que la revoir.

- M. Cunningham, il faudrait que je vous parle de quelque chose d'important. Malheureusement, je ne peux pas vous en parler tout de suite. Je dois recevoir quelques papiers avant de le faire.

Calum laissait son index courir sur les rebords de sa tasse thé, trahissant quelque peu l'inquiétude qui le gagnait en repensant à tout cela. Tadlatère était bien loin de ses préoccupations à présent.

De cette affaire, il se serait sans doute confié à un père s'il avait eu une relation normal avec lui. Hélas, ce n'était pas le cas. Calum pensa que M. Cunningham pourrait lui apporter un peu de soutien.

- Voudriez-vous me retrouver sur Piccadily Circus mardi prochain?

Alexander avait engagé la conversation et les deux hommes discutèrent un moment. Parfois ils se trouvaient interrompus par Sophie s'excitant toute seule, ce qui provoquait un long soupir et un regard jeté vers le ciel de la part de son père.
Elle revint enfin à la table pour informer de son départ. Alexander sortit alors une bourse de cuir d'une des poches intérieures de sa robe de sorcier et posa quelques pièces sur la table. Alexander écoutait sa fille s'élogner, s'étonnant de n'entendre qu'un bruit de talon sur deux et attendit le tintillement de la clochette d'entrée pour reprendre la conversation.

La discution continua de longues minutes et enfin Alexander se leva, acceptant l'invitation de son ami libraire.
"Très bien. Je dois justement vous entretenir de quelque chose d'important."
Il n'ajouta rien de plus, salua Calum et se dirigea vers la porte d'entrée, le livre si convoité qui l'avait fait venir ici plus tôt dans l'après-midi fermement tenu sous le bras.