Juste un verre...

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La vie n'a pas été tendre avec elle, et elle est bien décidée à se venger. De quelle manière? Elle ne le savait pas encore. Pour se détendre un peu et profiter de la fin de journée annoncée par la baisse du soleil, elle avait décidé de paresser, de laisser venir à elle l'inspiration, au gré de ses envies.

Aujourd'hui, ses pas l'emmenèrent au Chaudron Baveur pour aller boire un jus de citrouille bien frais. L'air du mois de Septembre était des plus chauds. Pas de quoi flâner dans la rue, le risque d'insolation était trop grand quand on a la peau claire comme la sienne.

En poussant la porte, une délicieuse odeur envahit ses narines pour son plus grand bonheur. Des muffins à la myrtille! C'était ce qui lui manquait le plus depuis son départ de Cornouailles. Qu'est-ce qu'il lui manquait son Pays-de-Galles! Mais la nostalgie n'avait pas sa place ici. Elle avait quitté Richard pour son plus grand bien, il ne fallait pas qu'elle l'oublie.

- Merlin tout puissant, j'ai une faim de loup!

Elle entra et alla s'asseoir au fond de la salle en attendant que Tom arrive pour prendre sa commande.
Mais Tom était submergé de travail en cette fin d'après-midi. Nombreux étaient les badauds venus chercher un raffraichissement.

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Comme il allait me faire du bien ce verre de Whisky pur Feu! J'en avais bavé pendant toute ma garde. Un accident de cosmétiques à Pré-Au-Lard avait envoyé une cinquantaine de clientes en folie attirées par les soldes à mon étage. L'interne chargée des empoisonnements par potions était en voyage et n'a pas pu rentrer à temps. Nous avons été surchargés et dépassés.

C'était horrible. Jamais je n'avais été autant débordée depuis le début de ma carrière.

Aussitôt sortie de cet enfer, je me suis dirigée illico vers le Chemin de Traverse et spécialement vers le Chaudron Baveur.

Ma bonne table devait m'attendre. Mais en entrant, stupéfaction. Il y avait tant de monde que les clients prenaient même à emporter. Certains auraient même pu se marcher dessus pour une boisson fraîche...

- Salut Tom, comme d'habitude...

Je me dirigeais sans plus tarder vers ma table, occupée par une femme seule.

- Bonjour, je peux?

Elle était très élégante, d'apparence très soignée. Elle n'avait rien des adolescentes pleines d'hormones qu'on avait l'habitude de croiser sur le Chemin de traverse avant la rentrée. Sans doute était elle issue elle aussi d'une longue lignée de sorciers. Je le saurais très vite...

Invité

Cette voix fit sursauter Alienor qui ne s'attendait pas du tout à ce que quelqu'un lui adresse la parole. Il y avait d'autres tables qui n'étaient occupées que d'une seule personne, alors pourquoi était-elle venue à cette table spécialement?

- Je vous en prie. dit-elle en joignant le geste à la parole.

La femme en question était plutôt grande et rousse. Sa manière de se déplacer témoignait d'une certaine grâce et d'une attitude assez hautaine, exactement tout ce que Lily détestait. Des femmes comme ça, de la haute comme elle, elle en avait rencontré beaucoup, mais aucune n'avait su lui laisser un bon souvenir. Elle se contenterait donc d'être courtoise sans plus.

* Pourvu qu'elle ne reste pas longtemps...*

Tom se pointa à leur table avec la boisson de la mystérieuse femme. Alienor en profita pour commander un bon jus de citrouille bien frais. Durant son installation, la jeune femme n'avait pas soufflé mot, c'était assez étrange. Alienor semblait étrangère à cette table où elle s'était pourtant assise la première.

- Un Whisky-pur-feu, à cette heure-ci et par cette chaleur? Quel courage!

Comme elle ne savait pas trop par où commencer, Aliénor avait opté pour une phrase d'une banalité affligeante. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire qu'elle se siffle un whisky maintenant? Rien. Elle aurait sans doute mieux fait de se taire.

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A peine servie, je saisit le verre et le porta lentement à ma bouche. L'alcool commença à couler lentement dans ma gorge en brûlant tout sur son passage. oui, il était tôt pour boire une boisson de cette sorte, oui la chaleur risquait de me faire mal, mais franchement, de quoi se mêlait-elle?

- Après la dure journée de travail que je viens d'avoir, je peux vous dire que je me fiche de l'heure qu'il est et des convenances.

Je me tournai vers Tom.

- Tom, tu peux nous porter quatre muffins s'il te plaît?

- Ca roule Penny.

Je faisais tourner le verre dans ma main machinalement. Une fraction de seconde avait suffit pour me faire repartir vers les horreurs croisées dans mon travail.

Soupir. Il faut que je m'habitue à l'évasion du quotidien et de ses peines. Depuis la chute de Voldemort les atrocités étaient plutôt rares, mais le malheur éxistait toujours pour certaines personnes...

- Je m'appelle Penelope. Et vous?

Dans un grand moment de solitude, Je me mis à regarder attentivement mon interlocutrice. Sa tenue vestimentaire la mettait en valeur sans pour autant trop en dévoiler. C'était une dame de la Haute, pourtant, sa façon de parler se voulait très populaire et résolument détachée de ses origines. Qu'est-ce que cela pouvait bien cacher? L'Homme a souvent tendance à se dissimuler derrière des rideaux de fumée qu'on contourne facilement avec un peu d'observation...

Invité

- Des muffins! Quelle délicieuse idée, je voulais justement en commander. A croire que nous étions faites pour nous rencontrer aujourd'hui.

Toute excitée, Alienor tendit sa main pour enterriner leur rencontre.

- Je m'appelle Alienor, enchantée Penelope. J'ai fraichement débarqué de Cornouailles où j'ai vécu depuis ma sortie de Poudlard. Je n'aurais pas cru que Londres ait autant changé depuis mon départ. Enfin, maintenant, j'aurais tout le loisir d'en apprécier la teneur à présent. Connaitriez-vous une auberge où je pourrais louer une chambre?

Tom apporta une jolie assiette en porcelaine sur laquelle étaient disposés les quatre gâteaux? Une sublime odeur de fruits rouges s'en échappait. Alienor en prit un et se hâta de mordre dedans.

- Que faites-vous dans la vie Penelope, si ce n'est pas indiscret bien sûr? demanda-t-elle en délaissant son gâteau des yeux.

Contrairement à ce qu'elle avait cru, depuis que Penelope s'était assise à sa table, la journée d'Alienor avait connu une splendide embellie. Discuter, faire de nouvelles connaissances, c'était cela qui lui avait manqué chez elle.

Heureusement que Milo, son frère, l'avait aidée à fuir et à divorcer. Se retrouver loin de Michael était une délivrance. A quarante ans, elle avait l'impression de renaître.

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Elle ne semble nullement impressionnée. Bien, bien, si elle veut jouer, allons-y.

Alors que je lui retournais son regard, plusieurs clients vinrent occuper une table qui se libérait à côté de nous. C'était des habitués vers qui je dus tourner mon regard pour dire bonjour. Impossible de faire autrement. Après ça, je souris et me remis à parler, mais à Alienor cette fois.

- Je dirige Sainte-Mangouste, en toute simplicité.

Je pris un gâteau que je commençais à manger en toute décontraction. Cette femme était surprenante à plus d'un titre. Finalement, j'avais peut-être bien fait de venir ici et de la trouver installée là. Un signe de Merlin? Peut-être. Il faut dire qu'en ce moment, je n'ai pas trop le temps de m'occuper de moi et de ma vie sociale ou sentimentale.

- Vous me semblez être un femme de bonne société et de charmante compagnie. Si vous voulez, je peux vous inviter chez moi, dis-je sans m'embarrasser d'autre considération.
J'ai une grande maison donnant sur Hyde Park, dans le Londres moldu. Si ça vous tente... Je serai ravie de vous accueillir.

Oh oui j'en serai ravie, mais je me demande si elle aura le cran d'accepter... Peut-être fis-je une bêtise? Oh, et puis... J'ai bien le droit de m'amuser.

Invité

- C'est très aimable à vous. J'avais peur que vous ne reculiez au dernier moment. Il est rare de rencontreer des personnes aussi directes que vous dans ce monde.

Alienor laissa de quoi généreusement payer leurs consommations sur la table et fit signe à Penelope de se lever. Lorsque Tom viendrait, il aurait certainement le sourire aux lèvres. Elle n'avait pas l'habitude d'être pingre avec les pourboires.

- Allons-y voulez-vous? J'ai hâte de voir tout ce que vous avez à m'offrir.

Elle se dirigea vers la porte et attendit la jeune femme devant le pub. Comme elle ne savait pas où transplanner, il fallait bien qu'elle l'attende. Ca leur ferait une occasion de se rapprocher. Si Penelope avait cru la mettre mal à l'aise, il était clair qu' cet instant, les rôles étaient inversés.

Alienor regarda autou d'elles dans la rue. La nuit était tombée. Il leur faudrait manger un out car les muffins ne leur tiendraient pas l'estomac toute la nuit.
La rue était déserte. Par les temps qui courent, on n'est jamais trop prudent. D'après ce qu'elle avait lu il y avait beaucoup de vl à l'arrachée sur le Chemin dès que la nuit tombait.

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- Je ne suis pas du genre à reculer... Loin de là.

Alors que je m'apprêtais à payer les consommations, la charmantes Alienor avait déjà dégainé sa bourse et réglé généreusement l'addition. Le tavernier fut bien surpris lorsqu'elle lui fit signe de tout garder. En fait elle aurait pu payer à peu près trois fois ce qu'elles avaient commandé. Sur le coup, je trouvais cette femme surprenante...

Une fois dehors, je la pris par le bras pour transplanner devant chez moi.

- J'ai beaucoup à vous offrir.

Un petit "pop" annonça notre arrivée. La façade de la maison blanche était à peine éclairée par les réverbères de Queensborough.

Avec un claquement de doigts, la porte d'entrée s'ouvrit pour nous laisser entrer. Le hall était décoré de tapisserie rouge et s'ouvrait sur le salon de réception. J'aime beaucoup ce salon, mais il manquait un peu d'intimité par rapport à la soirée qui nous attendait. Alors...

- Je propose que nous allions au salon vert, nous serons plus à l'aise. Vous désirez manger quelque chose? Mon elfe peut nous préparer un repas de derrière les fagots.

Une elfe ravissante apparut: c'était Lacky. Sa famille était à notre service depuis des générations, mais moi, je l'avais libérée. Elle travaillait pour moi de son plein gré...

Invité

- Très bien.

La maison avait beaucoup de cachet. Bien que dans le style architectural de ses voisines, elle dégageait un charme particulier, un entretien sérieux, comme sa propriétaire. Tout respirait l'argent et la facilité entre ces murs.

Un petit elfe fit son apparition dès que Penelope eut fini de prononcer le mot repas. Elle était moche, mais curieusement, elle était assez propre et habillée. Après quelques ordres, elle disparut dans la cuisine. Penelope la fit pénétrer dans le salon vert. Le salon vert portait évidemmen très bien son nom. La tapisserie était vert pastel, et les fauteils étaient recouverts de velours vert émeraude...

Elle était radieuse. Au milieu de sa maison, elle était splendide. La soirée promettait d'être excellente.

- Quel est le programme de la soirée Penny? Je peux vous appeler comme ça?

En oubliant toute règle de bienséance, Alienor partit vers un fauteuil et s'installa.

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- Pour commencer, je vous propose un petit apéritif.

Un joli meuble en meurisier du XIXème gardait jalousement une belle collection de bouteilles. Whisky-Pur-Feu: Irlandais ou Ecossais, du Bourbon-Pur-Feu, et toutes sortes de liquoreux promettant un bon mal de crâne. Je l'ouvris pour rechercher la boisson qui correspondait le mieux à mon invitée.

Une bouteille au contenu rouge attira immédiatement mon attention. Il s'agit d'un apéritif français faisant honneur à mon ascendance française. A la base, il s'agissait d'un apéritif moldu, mais une fime sorcière l'a repris et l'a rendu plus... magique. Une liqueur de cerise et d'orange amère associée à une décoction de jus d'oeillet et d'alcool de citrouille. L'ambassadeur moldu est devenu le diplomate magique!

Je saisis un verre et servis un verre pour Alienor, puis, je me servis un bon Bourbon-Pur-Feu.

- Tenez, commençons par là. Je ne vous ai pas demandé ce que vous vouliez car l'un de mes jeux favori est de servir le verre correspondant le mieux à l'image que je me fais de la personne qui m'accompagne. Il me semble que le diplomate magique est fait pour vous...

Je levai mon verre pour trinquer.

- A notre rencontre... Le programme ? Laissons-nous juste porter par cette délicieuse soirée. Pas de calculs.

Je bus une gorgée et remarquai Lacky passer dans le couloir. Je lui donnerai certainement sa soirée.

Invité

- Comme c'est original... A notre rencontre.

Alienor prit le verre qu'on lui proposa, le leva en l'air comme le voulait la tradition, et le porta à ses lèvres tout en réfléchissant. Le mélange était plutôt doux même si quelques notes d'amertumes persistaient une fois la gorgée avalée. C'était là sans doute les effets de l'orange amère qui ressortaient. C'était un bon choix, un excellent choix même.

- Laissons-nous donc porter par la soirée. C'est si rare de savoir profiter du temps de nos jours. En Cornouailles fort heureusement, les gens connaissent encore sa valeur... Les gens du terroir sont les plus avisés quand il s'agit d'écouter la nature et de respecter le temps.

Un voile de mélancolie passa devant ses yeux. Ses terres lui manquaient à présent. Elle le ressentait bien. L'alcool n'était pour rien là-dedans. A chaque fois qu'elle pensait à sa région, elle ressentait comme un appel de la terre inexplicable. Bien sûr, vous trouverez cela étrange. Si Alienor pouvait vous parler, elle vous dirait qu'il n'y a qu'en ressentant la même chose que vous pourriez comprendre, qu'aucun mot apposé à la situation ne serait assez fort pour expliquer le phénomène.

- Par quelle malchance une femme aussi délicieuse que vous se retrouve-t-elle seule dans la vie? demanda-t-elle pour changer de sujet.