Grand bal de la Saint-Valentin Auberge du Ménestrel Inspiré

19h30 Chemin de Traverse.

Alistair Caron, Ministre de la Magie arriva à l'Auberge du Ménestrel Inspiré avec à son bras, la somptueuse Oolong Ichabod. Sur la porte de l'Auberge, le système de sécurité s'affairait discrètement pour l'arrivée du Ministre.

La lumière s'échappant des fenêtres de l'auberge se reflétait sur les pavés humides du Chemin de Traverse. L'orchestre baroque était déjà à l'ouvrage. On entendait s'échapper l'air de la Marche pour la cérémonie des turcs de Lully.

Le Ministre regarda autour de lui essayant de surprendre l'objectif d'un appareil photographique. Depuis l'annonce de son divorce avec Gladys Hawkins, les paparazzi étaient nombreux à guéter le moindre de ses gestes, la moindre sortie, la moindre parole prononcée avec une charmante sorcière. "Ce soir, ils auront tout le loisir de prendre les clichés qu'ils voudront."

- Miss Ichabod, vous êtes resplendissante.

Et maintenant qu'il était célibataire, il comptait bien profiter de la publicité que lui ferait cette soirée auprès de Miss Ichabod. Ensuite, il utiliserait ce créneau pour masquer quelques réformes et quelques menus problèmes. Il serait ainsi tranquille pour un bon bout de temps.
La presse a sensation n'avait jamais été aussi utile qu'en ce moment! Merlin la bénisse!

"Miss Ichabod, vous êtes resplendissante." La complimentée tourna un regard amusé et quelque peu timide. C'est vrai qu'elle était belle, dans sa robe chocolat. A croquer, même -humpf ><.

"Je vous retourne le compliment, monsieur Caron; cet ensemble est magnifique."

Non, elle ne l'appellerait pas "monsieur le Ministre". C'était sa fonction, et pour un soir, elle deviendrait moins... pesante. Du moins, l'espérait-elle. Déjà qu'elle-même trouvait cela étrange, d'aller à ce bal de St-Valentin avec lui, qu'on disait fraîchement divorcé. Elle souhaitait juste ne pas faire la une des journaux à cause de ça. Honnêtement, quand un homme vous invitait, à moins que ce soit le pire des crétins, qui pouvait refuser? Personne. Surtout lorsque celui qui, normalement, aurait dû être présent, ne l'était pas.

Oolong se demandait d'ailleurs pourquoi était-ce elle et non une autre, que le Ministre avait invitée. Nombre de femmes n'auraient pas craché dessus, sur cette invitation. Le pouvoir, la... célébrité, peut-être? Tout cela importait peu à l'attrapeuse; ni l'un ni l'autre n'apportait réellement quelque chose. Elle l'avait vécu de manière encore plus frappante, ces derniers temps...

"Nous allons nous asseoir?"proposa-t-elle, un mince sourire aux lèvres.

Les flash, si elle pouvait les éviter, entre nous, elle n'avait rien contre. Avoir sa tête dans le journal avec un article cinglant de la part de la Gazette n'était pas spécialement... agréable. Surtout que cette chère Skeeter avait pour fâcheuse habitude de déformer la réalité ...

- Avec plaisir.

La table "ministérielle" était évidemment au centre de la salle de réception. Elle n'était pas plus richement décorée que les autres car il ne fallait pas se montrer au-dessus du peuple, mais elle était à la vue de tous.

Alistair accompagna sa cavalière jusqu'à sa chaise et l'aida à s'asseoir convenablement. Puis, il regarda la salle autour de lui. Dans le fond, à côté de la porte qui menait à la salle de bal, il avait un buffet avec une multitude de bouteilles colorées qui attendaient preneur pour l'apéritif.

- Désirez-vous boire quelque chose? Je vais aller au buffet. Qu'est-ce qui vous ferait plaisir?

Lui prendrait sûrement un Bourbon-Pur-Feu, comme à son habitude. Mais ils devaient sûrement avoir du champagne ou quelques bons cocktails pour ces dames...

Mais avant qu'il n'ait pu esquisser le moindre geste, un curieux sorcier vint prendre leur commande. Il portait une péruque baroque ridicule ainsi qu'une tenue sorcière de cette époque.

- Monsieur, madame, que désirez-vous comme apéritif?

- Un Bourbon-Pur-Feu pour moi s'il vous plaît.

Alexander arriva devant l'Auberge d'où s'échappait déjà une grande lumière et un bon bruit. Il en poussa la porte et fut émerveillé de voir le travail qu'avait pût effectuer le service d'ordre, d'entretien et de décoration qu'avait employé le Ministère pour l'occasion. Il s'agissait tout simplement d'un véritable prodige, la dernière fois qu'Alexander avait poussé cette porte, l'auberge lui aillant paru, bien que coquette, plus petite et plus intimiste.

Le vieil homme avançait vers la pièce principale, un elfe de maison s'étant présenté pour lui retirer son manteau et un autre lui précédent le pas jusqu'à la salle de bal.
"Un sortilège d'agrandissement..." prononça vaguement Alexander en jetant un coup d'oeil à une pièce adjacente au Hall d'entrée et dans laquelle on pouvait entrevoir les canapés d'un fumoir.
L'elfe de maison qui conduisait le Ministre des Sports et Jeux Magiques se retourna et, d'un petit sourire malicieux, lui répondit :
"Et ce n'est pas tout. Un leviosa permanent permet de faire voleter la décoration. Une métamorphose fait bougeonner continuellement les roses sur les tables et un sort combiné des elfes de maison a tnté de reproduire le ciel magique de Poudlard."
Les grands yeux de l'elfe fixait Alexander.
"Entre autre." ajouta-t-il enfin. Sa petite voix aiguë était joviale et un sourire naquit sur les lèvres du vieil homme. Néanmoins, ce n'était pas parce que c'était la St Valentin et que le monde magique serait à la fête ce soir qu'il fllait pour autant que les créatures magiques en oublient leur rang.

Ils entrèrent enfin dans la salle de bal et Alexander se mit dans un coin duquel il pourrait voir pénétrer tous les autres convives.

Aleck se trouvait encore, quelques heures plus tôt, dans les couloirs de Cymru, en cours d'Enchantement Avancé. Mais dès que le professeur Fletcher avait refermé son livre et rangé sa baguette, le jeune Cunningham fut un des premiers à sortir de la salle de classe. Il avait aussitôt couru vers le Pavillon Chwarae où se trouvait la chambre qu'il partageait avec Patrick, un irlandais qui, comme lui, jouait au Quidditch dans l'équipe universitaire et espérait entrer dans le circuit pro. Son collocataire était déjà là, son cours de Botannique optionnel ayant été annulé pour cause de gèle des mandragores, mais Aleck n'y prêta pas attention. Il prit rapidement la valise qu'il avait préparé le matin même ainsi que sa caisse dans lequel, tout comme sur le modèle de son grand-père, il rangeait son balai, ses balles d'entrainement et les instruments d'entretien. Il prit à peine le temps de se changer, jetant sa robe de sorcier sur son lit et enfilant rapidement un jean et une chemise blanche qu'il ne rentra qu'à moitié dans son pantalon et sortit aussitôt de la chambre, jetant un salut évasif à son collocataire allongé sur son lit et lisant le Chicaneur. Aleck courut vers la cheminée qui se trouvait dans l'entrée du Pavillon, posa ses valises dans l'hâtre et prit un bonne poignet de poudre de cheminette.

Quelques minutes plus tard, il se trouvait au 9 Kneazle Road, dans la maison londonienne de son grand-père.
Il se prépara, prenant cette fois-ci le temps de parfaire son allure, et sortit d'un pas serein de la maison, fermant derrière lui à double sort comme l'exigeait son grand-père.
Il aurait pût aller au bal en transplanant mais il trouvait tellement plus amusant de faire le trajet sur son balai. Il prit donc sa baguette et jeta sur lui-même un sort d'invisibilité, ce qui fut autorisé depuis que l'Ordre du Phénix s'était servi de la technique pour protéger Harry Potter.

Le trajet se déroula sans encombre et Aleck se posa bientôt sur le pas de la porte du Menestrel Inspiré. Il avait préféré aller directement au-dessus du Chemin de Traverse, se doutant que Tom, au Chaudron Baveur, devait bien rire de voir des sorciers aussi bien habillé passer par chez lui pour se rendre à la soirée.
Il frappa à la porte, ne sachant si cela se faisait ou non, et un elfe vint lui ouvrir.
"Voulez-vous que je gare votre balai, Monsieur ?" lui demanda poliment la petite créature.
- Volontier. lui répondit Aleck.
Et l'elfe de maison s'exécuta, prenant le balai et l'accrochant délicatement dans un placard visiblement prévu à cette effet où plusieurs balais étaient déjà accroché les uns à côté des autres. L'elfe se retourna et donna en échange un bout de parchemin sur lequel le jeune homme pût lire un numéro et qu'il rangea dans la poche intérieur de sa veste.
Un autre elfe de maison vint à lui et le conduisit vers la salle de bal où plusieurs personnes étaient dékà là. Il balaya rapidement du regard la salle mais ne vit pas la personne qu'il attendait. Néanmoins, il reconnut de nombreuses têtes familières, dont celle de son grand-père.

Shay se sentait complètement perdue devant cette auberge. Tout d'abord, elle n'était pas à l'aise du tout dans sa belle robe. Elle n'était pas habituée à porter de si beaux atours aussi se trouvait-elle gauche empaquetée dans un vêtement destiné à d'autres qu'elles pensait-elle. Heureusement qu'elle était encore cachée sous une épaisse cape.
Et puis entendre toutes ces voix qui s'extasiaient sans trop savoir pourquoi contribuait aussi à ce sentiment de ne pas être à sa place. Elle s'accrocha au bras de son cavalier et se laissa guider.

- Monsieur, madame, voulez-vous me laisser quelques effets?

Un curieux petit elfe en verve vint à leur rencontre.

- Je veux bien vous laisser ma cape.

Elle tendit sa cape sans trop savoir si l'être qui lui parlait était assez près pour la saisir.

- Bien madame. Monsieur?

S'asseyant, aidée par un Ministre décidément au sommet de la galanterie ces derniers temps, Oolong prit place à la table ministérielle. Tout était gris, argent. Jettant un bref coup d'oeil aux autres tables, elle en vit une orange, une rouge... Il y avait de tout. Absolument de tout.

Alistair se proposa pour aller chercher un apéritif, mais avant d'avoir pu obtenir une quelconque réponse de la part de l'attrapeuse, il se voyait dévancer par un étrange sorcier. Se tournant vers ce dernier, un mince sourire aux lèvres, elle répondit d'un air tranquille qu'elle prendrait volontiers un petit cocktail au rhum, tiens, puisqu'ils en avaient! Le serveur repartant, elle se tourna à nouveau vers son cavalier, un mince sourire aux lèvres, que l'on devinait avec un certain... trouble. Nul doute qu'il n'y avait pas que la tenue de la jeune femme qui était envoûtante...

"Merci encore de m'avoir invitée, Monsieur Caron. Votre demande était des plus agréable..."

Elle passa doucement une main pâle sur un verre, perdue l'espace d'un instant dans un univers qui lui semblait propre. Même ainsi, au seuil d'une folie dévorante, elle restait magnifique. Elle ne l'était que plus encore, d'ailleurs...

"Mais j'avoue avoir été surprise."ajouta-t-elle, en relevant son regard sombre vers le Ministre."Je ne pensais pas être invitée. Surtout pas par quelqu'un comme vous..."

Nouveau sourire, indéchiffrable. Elle aurait, certes, put truffer ses paroles de simagrées, mais ce n'était pas son genre. Elle disait ce qu'elle pensait, ou se taisait, mais ses mots n'étaient en aucun cas antagonistes à sa pensée.

Calum se tenait debout, sur le Chemin de Traverse, attendant sa cavalière. Il attendait depuis un petit moment déjà. Il avait vu arriver son père au bras d'une célébrité. Lorsqu'ils apparurent, Calum s'était reculé et engouffré dans une ruelle sombre pour voir son père se pavaner devant la meute de journaliste.

- Je le hais. avait-il lâché pour lui-même.

Le dégoût que lui inspirait cet homme avait transformé les traits pourtant si fins de son visage en un vilain rictus.

Lorsqu'ils disparurent, il ressortit prudemment dans la rue en désespérant de voir arriver le professeur. Car cesoir, il sortait avec un professeur. Et pas n'importe quel professeur s'il vous plaît... Sybille Trelawney.

Il l'avait invitée un peu par hasard alors qu'ils marchaient en ces lieux. Depuis, il s'était bien fait à l'idée et en était plutôt fier. Il s'était dit en se remémorant les réactions en chaine de cette dame qu'il y avait peu de chances pour que quelqu'un d'autre ne l'invite. Il la rendrait au moins heureuse... Son père serait certainement furieux. Et alors? Il ne vivait pas pour lui... Et ce qu'il lui apprendrait plus tard vaudrait certainement une photo alors autant attendre et supporter.

- De toute façon, je l'entendrai bien arriver... Avec tous ses bijoux et son châle, je ne pourrai pas la manquer...

Mais contrairement à ce qu'il pensait... pas de bruit métallique lorqu'elle arriva.

(HJ: comme j'ai pas de nouvelles Dresde, je poste notre arrivée, tu complèteras)

DJ: La robe, je l'avais achetée depuis longtemps. Ce n'était pas le choix de vêtements qui m'avait mise en retard, mais simplement la douche salvatrice de fin de journée. Aujourd'hui on avait vu défiler à l'hôpital une classe entière de première années de Poudlard à cause de l'un d'entre eux qui n'avait pas su maîtriser un sort de lévitation... ça promet pour le reste.

Depuis la demande peu conventionnelle que m'avait fait Dresde, j'étais toute émoustillée devant la perspective de cette soirée. Monsieur Hesse n'avait rien à voir là-dedans. C'était simplement que toute la communauté sorcière allait pouvoir se retrouver pour une fois, et en cela, il fallait remercier monsieur le Ministre de la Magie. c'était sans doute la meilleure idée qu'il avait eue depuis le début de son mandat.

En arrivant devant l'auberge, je défis les boutons de ma cape et la fis glisser entre mes mains, laissant ainsi apparaître ma tenue de soirée. A l'entrée, un petit elfe la prit pour aller la mettre au vestiaire.

- J'espère que nous allons passer une bonne soirée. glissais-je à mon cavalier.

Il y avait déjà tout un tas de personnes importantes dont le ministre et quelques personnes haut placées.

C'est flanqué de ses deux acolytes que Sir Andrew Dexter Malsane fit son apparition au bal. Cette fête était un évènement qu'il ne fallait pas manquer pour quiconque souhaitait rester dans les bonnes grâces d'Alistair Caron, Ministre de la Magie.

La rue humide était bondée des couples qui se pressaient pour se réchauffer. Cette atmosphère de bons sentiments donnait la nausée au vieux Lord qui pestait dans sa moustache. Phil et Nigel se tenaient à ses côtés au cas où... Les trois hommes entamèrent leur marche vers l'entrée de l'auberge. Sur le pas de la porte un misérable elfe leur demanda s'il pouvait les débarrasser. " Débarrasser le plancher oui... "

Andrew lui jeta son pardessus qui fit tomber la petite créature et lui donna un coup de pied en passant. Les deux autres lui lancèrent également leurs manteaux. La pauvre créature ne pouvait pratiquement plus se relever sous ce poids. Il lui fallut user de sa magie pour y parvenir.

A l'intérieur, des bougies flottaient dans les airs, la bonne humeur était générale. " Pas pour longtemps. " Andrew regarda machinalement où était placé Alistair...

Assis à sa table, Andrew regardait nerveusement sa montre. "Ca ne devrait plus être long..."
Dans la salle, tout était toujours mièvre. Alistair venait de provoquer un esclandre à cause de son impossibilité à se contrôler. Les petits jeunes roucoulaient, d'autres dansaient... Personne ne pouvait se douter de ce qui allait arriver dont le vieux lord était au courant.

En effet, dans quelques minutes, la joie s'effacerait bien vite du visage de tous ces inconnus que l'amour avait réuni ici. Ils trahiraient leur effroi en criant, hurlant qu'on vienne les aider. Leur muscles se crisperaient, et bientôt leurs yeux se videraient de tout signe de vie pendant que leurs corps s'écrouleraient sur le sol lustré de l'auberge qui deviendrait à jamais synonyme d'horreur.

Pour l'instant Andrew attendait et rongeait son frein en buvant une boisson beaucoup plus colorée que son âme.

La fête battait son plein lorsque trois hommes apparurent dans la salle à manger. La musique avait couvert le bruit de leur arrivée, teintée de sang et d'horreur. A l'extérieur, trois aurors avaient été tués lorsqu'ils détectèrent en eux des ondes maléfiques. Les cris des pauvres malheureux se perdirent dans l'esprit de félicité qui baignait les lieux.

Les gens ne s'aperçurent de leur présence que lorsqu'ils lancèrent des sorts d'avertissement et de sommation en pointant leur baguette au plafond. Ils inondèrent ainsi la pièce d'une lumière blanche aveuglante qui obligea l'ensmble des invités à se tourner vers eux.

A l'extérieur, le Ministre était protégé sans même le savoir. Après l'esclandre qu'il avait provoqué par son comportement d'adolescent attardé, sa fuite dans le patio était passée inaperçue.

Les intrus portaient de longues capes noires et des masques qui n'étaient pas sans raviver les douleurs et les fantômes du passé.

- La fête est terminée. lança l'un d'eux à la cantonade.

De nouvelles forces se lèvent. Bientôt un vent nouveau soufflera sur notre communauté, celui d'une nouvelle ère...


hj: Les méchants prendront le relai... Ceci était un post d'annonce.