Une nouvelle ère s'annonce... PV Syb

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Mardi 8 janvier 2008

8 heures du matin.

La journée s'annonçait banale somme toute. Je venais tout juste de prendre ma garde. Comme d'habitude j'étais arrivée un quart d'heure à l'avance pour potasser le résultat de mes patients, prendre un thé corsé et rendre les visites tranquillement. Ces heures sont d'ordinaire les plus calmes de la journée. La pluie s'abattait sur Londres. Mon regard restait bloqué sur la fenêtre sur laquelle ruisselait l'eau.

Je venais juste se sortir de mon bureau lorsque Melinda arriva à bout de souffle en haut des escaliers. Elle leva vers moi un regard rempli d'émotions mélangées que je n'arrivais pas à démêler.

- Madame... Madame...

- Hé bien, qu'y at-il?

- Madame... C'est la quatorze.

- Quoi la quatorze?

- Elle s'est réveillée.

Sans avoir besoin de plus amples explications, je pris à toute vitesse l'escalier à mon tour et le dévalai pour atteindre le quatrième étage. La chambre quatorze était celle où résidaient deux anciens profresseurs de Poudlard qui avaient subi des sortilèges ayant altéré leur mémoire.
Lockhart était le premier. Il était ici depuis 1992, notre plus vieux pensionnaire. Il ne se souvenait plus de qui il était, ce qui n'était pas plus mal d'ailleurs.
La seconde était Sybille Trelawney. Elle avait subi des doloris et imperium à répétition de la part de mages noirs lors de la chute de Voldemort. Sybille était une héroïne à sa façon. Elle était restée célèbre dans l'histoire pour avoir jeté des boules de cristal sur la tête des envahisseurs de Poudlard... D'une certaine manière j'étais heureuse de contribuer à sa survie, en espérant qu'un jour, elle retrouverait toutes ses facultés... Enfin, pas concernant la divination puisqu'elle n'en avait pas. J'avais toujours détesté cette matière.

Arrivée devant la porte, j'entendis des vociférations venat de la chambre.

Nombre de messages : 43 Age : 65 Date d'inscription : 28/12/2007

Une étrange odeur emplissait les narines de Sybille. Elle fronça les sourcils et tourna la tête. Les rideaux de la salle de divination étaient tirés, le feu crépitait dans l'âtre de la cheminée et les élèves la regardaient, sagement assis sur leurs poufs respectifs. Dans un coin, elle vit les jumelles Parvati voutées sur leur table.
Elle leur jeta un étrange regard, à mi-chemin entre la surprise et la curiosité. Qui aurait d'ailleurs su car derrière ses lunettes à triple foyers, une seule expression pouvait se lire, celle d'une chouette qu'on vient de réveiller au fond d'une grange.
L'odeur étrange la dérangeait de plus en plus.
"Miss Parvati et Miss Parvati, veuillez cesser de bruler les racines de sauge. Le cours ne porte pas sur la consultation des esprits aujourd'hui mais sur la lecture dans les boules de cristal."

Sybille était allongée dans son lit d'hôpital, les yeux fermés depuis la nuit durant laquelle les Mages noires, à la solde de Voldemort, l'avait torturé, la soumettant au sortilège de Doloris ou de l'Imperium. Mais pas une fois ils ne lui avaient posé une question. Ils s'amusaient simplement à la voir se rouler de douleur.
Mais aujourd'hui, bien à l'abris des murs de Ste Mangouste, elle ne faisait que rêver. Ses mains accompagnant les gestes qu'elle faisait dans ses songes.

Ses doigts agripèrent la poche de perfusion.
"Nous allons commencer ce cours," dit-elle en posant sa boule de cristal sur son bureau "par tenter d'apercevoir le futur proche.
Je ne vous demanderai pas de prévoir plusieurs mois ou plusieurs années à l'avance, seules quelques rares personnes extrêmement douées, comme moi, peuvent y parvenir après des années de concentration."

Elle sera les doigts autour de la boules de cristal et regarda à travers.
Elle y vit le visage de Neville et, se redressant, lui demandant précipitemment :
"Savez-vous nager?" ce à quoi le garçon acquiessa timidement.
"Les strongulots sont des êtres cruels et tout le monde n'est pas destiné à un glorieux destin." ajouta-t-elle en lui tapotant l'épaule.
Elle revint vers son bureau et recommença l'experience. Mais cette fois, elle vit quelque chose qui la choqua à tel point qu'elle jeta la boule de cristal.

Les yeux grands ouverts, Sybille avait maintenant le regard qui fixait le plafond de sa chambre d'hôpital, sa poche de perfusion perçue inondant les draps de son lits au niveau de ses pieds.

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Les cris s'échappant venaient de Lockhart. On avait mis les deux professeurs dans la même chambre en espérant que leur présence mutuelle les aiderait à retrouver la mémoire. C'est l'absence de voix féminine qui me mit la puce à l'oreille.

J'ouvris la porte et vis Trelawney dans la plus curieux des états. Elle ne bougeait pas et son regard était fixe, tourné vers le plafond. A cette attitude je savais déjà que Melinda ne s'était pas trompée.
Depuis dix ans, Trelawney passait ses journées à parler aux meubles, à s'agiter, à caresser sa lampe de chevet comme s'il s'agissait de sa belle boule de cristal. Elle était éveillée mais plongée dans une fausse réalité, où elle voyait toujours ses anciens élèves, où elle parlait à Severus Snape.

Visiblement, le traitement expérimental avait fonctionné sur elle. Pas sur Lockhart qui vint me saluer...

- Un autographe docteur? Il paraît que je suis quelqu'un de très célèbre! vint-il me dire à l'oreille.

- C'est très gentil à vous professeur, mais j'en ai déjà une belle collection.

frustré, il s'en alla bouder sur son lit. Cela ne dura que deux minutes. Par la suite, il se leva d'un bond et s'en alla à la fenêtre qu'il ouvrit en grand et se mit à crier.

- Je suis le roi du monde !!!!

Comportement imprévisible. Après son petit numéro, Lockhart regagna son lit et se glissa entre les draps.

- Dodo...

Je me reconcentrai donc sur ma patiente.

- Professeur Trelawney?

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Sybille, le regard fixé sur le plafond blanc de sa chambre, ne semblait pas se rendre compte de ce qui se passait autour d'elle. Lockhart aurait pu se jeter par la fenêtre qu'elle ne s'en serait pas émue davantage. Ou peut être n'était-elle tout simplement pas dérangée par ce chahut parce qu'elle l'avait déjà prévu, ce qui n'aurait rien de surprenant étant donné ses extraordinnaires dons de prémonitions. Après tout, n'était-elle pas l'arrière arrière arrière petite fille de la célèbre Cassandra Trelawney, la plus reconnue des voyantes que le monde magique ait connu.

Tout à coup, Sybille entendit son nom. Ceci sembla la faire sortir brutalement de son état avec un léger sursaut. Elle tourna tout doucement sa tête vers le médicomage, ses yeux écarquillés derrière ses lunettes à triples foyers. Son regard, curieux, se posa sur une grande femme vêtue d'une robe de sorcier verte qui la regardait d'un air sérieux et professionnel, suivie par une petite sorcière, également vêtue de cette même robe verte, qui la regardait, quant à elle, d'un air conjuguant l'intrigue et la pitié.
Sybille regarda la seconde des 2 femmes, son visage lui rappelant quelque chose mais elle n'aurait su dire quoi. Peut être l'avait-elle tout simplement eu en tant qu'élève à Poudlard mais ce n'était pas la première chose qui vint à l'esprit de l'ancienne professeur de Divination.
Elle pointa son doigt en direction de Melinda et dit, d'une voix légèrement éraillée par le manque de paroles durant ces dernières années :
"Je vois quelque chose de sombre...
Vous courez un grave Daaannnger."

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Cette fois il n'y avait pas de doute, le Professeur Trelawney était bien de retour dans la réalité, ou du moins, la sienne. C'était la première fois qu'elle dirigeait ses paroles vers quelqu'un depuis qu'elle était arrivée ici. Elle avait passé les dix dernières années de sa vie à revivre des bribes de cours ou de sa vie passée.
D'après ce que j'avais pu comprendre et noter pour son dossier, il s'agissait toujours de souvenirs remontant au maximum à 1997, soit à l'année de la chute du Dark Lord.

Dans son coin, Mélinda, qui avait juste pénétré dans la pièce quand Lochart s'était remis au lit, semblait apparemment terrorisée par la pseudo prédiction de la pseudo voyante.

- Mélinda... je me ravisai. Pas la peine de lui dire ça maintenant. Préparez une nouvelle chambre pour Miss Trelawney, qu'elle puisse complètement revenir avec nous sans être indisposée par notre vedette locale.

L'interne s'éloigner sans se le faire demander deux fois. Et quelques secondes après... Une bruit de chute attira mon attention, tout comme les cris de Mélinda qui avait chuté dans les escaliers. Pas la peine de se précipiter, Pete devait dejà être avec elle. Peut-être que son état post trauma lui aura confié de véritables pouvoirs de voyance... Ce serait drôle tiens...

- Professeur, comment vous sentez-vous?

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Sybille regarda la réaction de Mélinda d'un oeil plein de pitié pour cette pauvre jeune femme qui n'allait pas tarder ressentir la douleur et le poids de la fatalité sur ses épaules. Mais les ordres de la directrice de Ste Mangouste ne se firent pas attendre et l'assistante quitta immédiatement la pièce.

C'est alors que l'ancien professeur de Divination se leva. Elle se regarda dans un des miroirs qui se trouvait dans la pièce. Se rapprocha de la glace, ne semblant pas très bien voir comment elle était vêtue. Se rapprocha encore, avec cette moue sur le visage des gens légèrement abasourdis par ce qu'il voient et lorsque son nez toucha presque la paroi froide de la glace, elle se retourna vers un fauteuil adjacent à son lit et prit un châle en grosse laine rose passé qu'elle posa sur ses épaules, comme pour cacher cet ideux costume qu'on infligeait au malade.

C'est alors qu'elle vit Lockhart, assis sur son lit. Elle marcha dans sa directement, sa poche de perfusion toujours rattachée à son bras, trainant maintenant par terre la suivant vers le lit de lockhart telle une bête molle qu'on promènerait en laisse. Un bruit dans la couloir indiqua que quelqu'un tombait dans les escaliers, ou quelque chose du genre et, sans se retourner, ses pas la rapprochant toujours du lit du l'ancien professeur de Défense contre les Forces du Mal, elle leva son index au-dessus de sa tête, comme pour dire "je le savais".

Sybille se trouvait maintenant devant le professeur Lockhart. Elle approchait ses doigts du visage de son ancien confrère. Une expression de grande curiosité se lisait sur son visage, un peu comme les enfants qui tiennent à toucher les animaux au zoo. Mais c'est alors que la directrice de Ste Mangouste l'interpela. Sybille la regarda, se souvenant tout à coup qu'elle était toujours dans la pièce. Elle se pressa de rejoindre Penelope, sa poche de perfusion percée la suivant toujours, et se posta devant elle.
"Avez-vous des boules ?" demanda-t-elle, sans hésitation dans la voix.
Devant la mine interrogatrice de son interlocutrice, elle ajouta :
"ou peut-être un tarot de Marseille ?"
Quelques secondes passèrent avant qu'elle finisse par dire.
"Sinon, ce n'est pas grâve.
Pouvez-vous me prendre un billet pour le prochain Poudlard Express, j'ai un cours Lundi sur la lecture dans les entrailles de Lonbalug."

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L'intrusion du professeur dans mon espace vital m'inquiéta quelque peu. Allait-elle me prédire encore une fois une mort certaine? Un accident imminent? Non.
Ses paroles eurent simplement pour effet de me faire sourire.

- Allons nous asseoir Professeur, vous voulez bien?

Je la pris délicatement par le bras, la fis asseoir sur son lit. J'en profitai pour lui ôter cette perfusion qui n'avait plus de raison d'être. C'était curieux de la voir stressée à ce point. Espérons que lui dire la vérité ne la fera pas replonger.

- Professeur... Ce que je vais dire risque d'être un peu brutal, alors j'aimerais que vous m'interrompiez dès que nécessaire. D'accord?
Professeur Trelawney, nous sommes en 2008.
Vous n'aurez pas cours encore pour la bonne et simple raison que vous êtes ici à Sainte-Mangouste depuis presque 10 ans.

Je fis une petite pause pour lui laisser le temps de tout assimiler.

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Sybille, debout devant Penelope, la fixait du regard. Son visage s'approchait peu à peu de celle de la médicomage. L'ancienne professeur de Divination allait s'écrier, ayant eu un flash, qu'un malheur ne tarderait pas à s'abattre sur sa famille mais elle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que Penelope engagea la conversation et l'invita à s'assoir.

Les deux femmes se dirigèrent vers un des lits qui bordaient les murs de la chambre et s'y assirent. Sybille regarda d'un air interrogateur son interlocutrice. Ne bougeant plus la tête. Son instinct et ses dons si aiguisés lui ayant suggéré qu'il se passait quelque chose de grave.

Penelope ouvrit enfin la bouche et au fur et à mesure de l'avancée de l'explication la bouche de l'ancienne professeur de Divination s'ouvrait d'étonnement. Une fois que le silence se fit, la tête de Sybille, restée jusqu'à lors dans la même position, se décala, comme celle d'un automate qui s'arrête tout juste. Les yeux dans le vague, la voyante lumineuse tenta d'articuler quelques mots, en vain. Seuls des sons sortirent de sa bouche. Elle était visiblement sous le choc de la nouvelle. Quelques images lui revinrent alors en mémoire. Des boules de cristal se brisant sur le sol. Des pas piétinant les morceaux de verre, des tortures,... Elle regarda Penelope, avec sur le visage cet air horrifié, et dit, distinctement cette fois :
"10 ans sans une voyante de mon calibre... Comment a fait le monde magique ?"

Elle jeta alors un coup d'oeil à l'autre patient qui partageait sa chambre et eut pitié de cet étrange personnage qui se croyait célèbre et indispensable... Quelle tristesse d'en arriver à ce point-là.

Elle reporta son attention sur Penelope et lui demanda, sans détour :
"Que m'est-il arrivé ?"

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C'était très curieux de la voir réagir, ou plutôt, de constater son absence de réaction. Comment pouvait-on rester de marbre en apprenant qu'on a perdu dix ans de sa vie? Sa seule réaction fut d'essayer de dire quelques mots qui refusèrent apparemment de sortir convenablement.

Que m'est-il arrivé?

C'était bien la question à poser... Enfin un éclair de lucidité.

- Vous avez... Vous avez fait preuve de beaucoup de courage lors de la Bataille de Poudlard. Vos faits et gestes ont été rapportés longtemps après votre admission ici et font encore l'admiration de tous. Vous aviez déclenché une pluie de boules de cristal sur les mangemorts qui pénétraient dans le château... Vous faites partie de nos héros.

Je m'arrêtai en grimaçant. Je ne savais pas trop comment lui parler du maléfice qu'elle avait subi. Je savais bien que la franchise était la meilleure arme dans ses cas là, mais j'avais peur de déclencher quelque chose de mauvais pour elle et amorcer une crise post-traumatique.

- Mais un peu plus tard, alors que vous fûtes à cours de boules, Deux sinistres individus ont croisés leurs maléfices et vous ont attaqué dans le dos...

Au moins c'était concis et précis...

- J'ai fait tout mon possible pour vous aider à retrouver conscience le plus rapidement possible mais j'ai échoué. Vous avez passé deux mois dans le coma, et ensuite pratiquement dix ans sans savoir qui vous étiez.
Je suis heureuse finalement que mon dernier traitement ait réussi.

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"Mais..."
Sybille ne savait pas trop comment prendre tout ce qu'on venait de lui dire.
"Mais..."
La voix éraillée et bégayante, l'ancienne professeur de Divination se souvenait peu à peu de ce qui lui était arrivé. Tout à l'exception, bien entendu, de l'attaque dont elle avait été la victime.
"Mais..."
Elle... Une héroïne de la Guerre... Et une martyre...
"Mais..."
Elle était donc encore plus forte que son aïeul; Cassandra Trelawney.
Sybille S'imaginait déjà à quoi devait ressembler la Sculpture que Minerva avait du faire faire à l'image de l'extraordinaire voyante qui avait sauvé le monde libre et qui ornementait de manière ravissante l'entrée du chateau, ou peut être même la Grande Salle. Elle avait visiblement passé trop de temps en compagnie de Lockhart.

"Mais qui fait donc les cours de Divination à ma place ?" arriva-t-elle enfin à demander.
"Pas cet imposteur de centaure, j'espère."

Elle se leva d'un bond et se dirigea vers son lit d'hôpital. Elle prit son grand sac, que les infirmiers avaient pris soin de ranger dans le placard attenant au lit, probablement plusieurs années auparavant, et y fourra toutes ses affaires.
Sans même faire attention au fait qu'elle était en robe d'hôpital, elle se dirigea vers la porte de la chambre. Avant d'y arriver, elle se tourna vers Penelope et dit :
"Je vais bien maintenant. Je peux y retourner ?"