Une simple missive...

Aujourd'hui, il n'y avait pas foule, au Ministère. L'atrium qui, habituellement était bondé de sorciers et sorcières en tout genre, paraissait bien vide, à la jeune Oolong. Cette dernière, vêtue d'un ensemble d'un bordeaux foncé tirant sur le noir, une cape de cette même couleur voltigeant sous ses pas, rapides et impérieux, elle avançait, tendue.

Une missive, une simple missive, même pas signée. Elle était venue, sans trop savoir pourquoi, jugeant à présent cela d'une stupidité affligeante. C'était peut-être simplement le goût du risque, qui l'y avait poussé? Si oui, comment diable trouvait-elle la force pour le faire, si peu de temps après son... accident?

Avec ça, on la regardait encore plus, ce qui n'allait pas pour lui plaire. Rien qu'aujourd'hui, en venant au Ministère, elle s'était vue accostée par une journaliste de la Gazette, désireuse d'entendre la célèbre attrapeuse parler de ce qui s'était réellement passé. Elle avait refusé, bien sûr. Oui, son accident n'était pas des plus minimes; oui, elle avait eu mal; oui, on avait eu peur pour elle; et alors? Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire, hein? Elle avait autre chose en tête, de toute manière. Cette petite lettre, anonyme, lui demandant de venir au Ministère le plus rapidement possible. Soit, elle était venue.

Une missive. Une simple missive. Certes, mais derrière ce bout de papier d'une banalité affligeante, le Ministre de la magie avait quelque chose derrière la tête.

Il attendait la jeune femme assis à son bureau, méticuleusement rangé, comme d'habitude. Dans sa tête s'agitaient les différentes modalités qui s'offraient à lui pour organiser cet évènement. Après le succès qu'avait connu la réception et l'innauguration, il ne pourrait en être autrement pour cette petite sauterie.

Alistair se leva de son bureau et se dirigea vers l'immense baie vitrée qui lui offrait une vue imprenable sur l'Atrium. Il aperçut une forme connue drapée dans une cape bordeaux.

- Ah, la voilà. J'en suis bien aise.

Du coup, la curiosité en éveil, il remonta les deux marches nécessaires et retourna s'asseoir.
Tout était prêt pour accueillir la championne.

Les regards se tournaient dans sa direction, par moments, sans qu'Oolong y prête la moindre attention. La célébrité que lui avait donné ses exploits sportifs lui importait peu; elle avait toujours eu autre chose en tête que de signer des autographes, ou autres bêtises hypocrites. Relisant encore une fois, elle sortit sa montre, un étrange création qui semblait tout indiquer, sauf l'heure, et se remit en marche, direction l'ascenseur...

Arrivée à l'étage qu'indiquait la missive, elle ne pensa pas une seconde que c'était là, précisemment, que se trouvait le bureau du Ministre de la Magie. Elle déambulait donc, une mine pensive sur le visage, passant négligeament devant l'antre d'Alistair, la porte de cette dernière s'ouvrant sur son passage. Se stoppant net, Oolong se retourna, fixant d'un air quelque peu méfiant l'entrebaillement. Autour d'elle, il n'y avait personne, et donc, pas d'autre choix possible: c'était là que la conduisait cette étrange missive...

Elle frappa, par politesse, avant de se poser sur le seuil de la porte, plongeant presqu'instantanement ses iris sombres et abyssales, dans celle du Ministre. Il n'y avait là aucune gêne, juste une mince surprise. Généralement, les stars du Quidditch -nom qu'elle trouvait particulièrement stupide, soit dit en passant- ne venaient pas ici, dans son bureau. Certes, on les invitait à de nombreuses récéptions, mais...

"Monsieur le Ministre."murmura-t-elle doucement, un vague signe de tête en guise de salutation.

Elle sortit le petit bout de papier de sa poche, questionnant l'homme du regard.

"J'espère ne pas m'être trompée, en pensant que l'anonymat vous allait si bien..."ajouta-t-elle, un mince sourire aux lèvres.

Attendant sa réponse, elle en profitait pour détaillé rapidement le bureau. Bien rangé, décoré dans un soin luxurieux... Elle ne put s'empêcher de penser qu'il allait bien avec son propriétaire.

La championne fit son entrée, radieuse comme toujours, malgré sa mine contrite. Sa seule présence illuminait le triste bureau du Ministre.

- Asseyez-vous je vous prit, lui dit-il en se levant.

Le ton qu'elle avait employé en entrant plantait bien le décors dans lequel se déroulerait la conversation. L'affaire ne serait pas évidente à mener, mais on ne savait jamais.
Alistair fit quelques pas autour du bureau tout en cherchant ses mots. Avec ce genre de personne directe comme un âne qui trotte, il faut prendre des pincettes et prendre garde aux doubles sens.

- Miss Ichabod, vous n'avez reçu qu'un lettre pré-plumée, et avec l'enveloppe du Ministère vous pouvez en conclure qu'il n'y avait point d'ambiguité et point d'anonymat en l'occurence.

Il marqua une pause et un petit sourire naquit sur ses lèvres.

- La prochaine fois je veillerai personnellement à vous écrire une lettre de main et à la signer moi-même. Je m'excuse si ce manque d'attention vous a choquée. Je pensais que vous n'étiez pas femme à vous formaliser sur cette faute de ma part. Je veillerai à ce que cela ne se reproduise pas.

Il se retourna et lui fit un grand sourire l'invitant à se détendre.

Il l'invita à s'asseoir, ce qu'elle fit, sans le quitter des yeux. Oui, bien sûr, avec l'enveloppe ministérielle, elle aurait pu se douter de l'envoyeur. Mais qui pouvait imaginer recevoir une lettre du Ministre, franchement? Sacrée star du Quidditch ou pas, elle n'en restait pas moins une jeune femme comme les autres. Enfin... presque comme les autres.

"La prochaine fois je veillerai personnellement à vous écrire une lettre de main et à la signer moi-même." Oolong en riait intérieurement. Le pensait-il vraiment? Si oui, il en faisait un peu trop;elle n'en demandait pas tant... "Je m'excuse si ce manque d'attention vous a choquée. Je pensais que vous n'étiez pas femme à vous formaliser sur cette faute de ma part. Je veillerai à ce que cela ne se reproduise pas." L'attrapeuse resta un bref instant silencieuse, une lueur quelque peu démente s'allumant au fond de ses yeux, à l'entente des dernières paroles du Ministre. Elle avait, certes, un regard quelque peu inquiétant mais qui, par les mystères qu'il recellait, ne pouvait en être que plus envoûtant et troublant...

"Vous pensiez juste, dans ce cas, car je ne suis en effet pas femme à me formaliser de ce genre de détails. J'aurais simplement espérer que votre lettre m'informe un peu plus sur la raison de ma venue. Mais visiblement, vous souhaitiez le faire de votre propre chef...?"

Sa voix était calme, teintée d'amusement. Son regard pétillant d'intelligence passa une fois de plus sur l'ensemble de la pièce, avant qu'elle ne le repose sur l'homme de pouvoir qui se tenait devant elle. La jeune attrapeuse restait silencieuse, sans s'en trouver le moins du monde mal à l'aise. Si elle savait manier le mot et le verbe à la perfection, l'absence de paroles n'était pas en reste; elle jouait avec le silence telle une équilibriste, ces mots immôlés gardant malgré tout une force insoupçonnée...

En matière de silence, celui qu'entretint Alistair était lourd de conséquences. Avant de répondre, il s'assit au bureau et fixa Oolong dans les yeux, mis ses coudes sur la table et entrecroisa ses doigts devant sa bouche.

La nouvelle ne serait pas tout à fait réjouissante pour cette sportive au caractère si particulier. Comment allait-elle réagir? Bah, il verrait bien.

- Miss Ichabod, je ne vais pas prendre de gants pour vous parler. Ce que je vais vous dire est assez terrible et en pareille circonstance, la franchise est la meilleure des alliées possibles.

Le Ministre cessa de remuer et prit une longue inspiration.

- Miss Ichabod, votre mère est morte. On l'a retrouvée ce matin gisant sur le sol de sa cellule à Azkaban. Mais ce n'est pas tout. Nous avons de bonnes raisons de penser que ceux qui ont plannifié son meurtre en ont aussi après vous.

La nouvelle devait être dure à avaler, quoi que, venant de cette famille, Alistair se demandait qu'elle originalité entourerait cette annonce.

Les premières paroles du Ministre n'effrayèrent pas le moins du monde l'attrapeuse; elle se montrait simplement curieuse de connaître la suite. Ayant eu vent qu'un groupe d'extremistes, prônant le retour aux anciennes valeurs, se mettait gentiment mais sûrement en place, elle s'était d'abord imaginé qu'il lui parlerait de ça, bien que ne voyant pas quel rapport il pouvait bien y avoir avec sa petite personne. Puis elle s'était dit que, peut-être, cela concernait le Quidditch. Son accident avait fait courir de nombreuses rumeurs et alimenté nombres de discussions... Etait-ce de cela, dont il voulait lui parler? Non, c'en aurait été trop étrange. Pourquoi le Ministre l'aurait-il faite venir pour ça? Pourquoi l'avait-il faite venir, d'ailleurs?

Votre mère. Morte. Gisant sur le sol de sa cellule. Meurtre. Ils en ont aussi après vous. Son cerveau venait d'encaisser l'information, mais Oolong, elle, refusait. Non, impossible. Elle avait dû mal comprendre, c'était trop... injuste? Oui. Trop soudain? Aussi. A coup sûr, elle avait mal entendu...

« Pardon? »lâcha-t-elle, ébêtée, regardant le Ministre en fronçant les sourcils, absente.

Votre mère. Motre. Gisant sur le sol de sa cellule. Meurtre. Ils en ont aussi après vous. Elle réalisa. Après le premier choc, lui vint l'horreur, le dégoût, la rage, le désarroi. Si l'on connaissait en elle une jeune femme d'un tempérament et d'un calme hors du commun, ne montrant pas facilement son mal-être ou ses émotions, contrôlant la moindre syllabe, en moins de cinq secondes, il n'en fut plus rien.

Une larme roula sur sa joue, allant s'écraser dans ses cheveux gris anthracite. Puis deux, puis trois, et ainsi de suite. Cédant face à la douleur, une main pour cacher ses yeux déjà rougis, elle sanglottait en silence, essayant vainement de se reprendre. C'était comme si on la tirait des années en arrière, lorsqu'elle avait vu sa Mère se faire emmener à Askaban, pour ne plus en sortir. Et maintenant, elle était morte, sans qu'elle ait pu l'en sortir. C'était comme un rêve que l'on réduisait en poussière, avec une violence et une indifférence inouïe; elle avait mal, elle se sentait mal. Jamais elle ne l'avait été autant... c'était à en mourir.

Hj: Est-ce que les bras du Ministre sont réconfortants? xD

Comme n'importe qui, voilà comment elle avait réagi à la nouvelle. Cela n'était point étonnant. L'amour filial reste extrêment puissant quelles que soient les actions que nous pouvons commettre durant notre vie.


Alistair ne savait pas trop comment il devait réagir face à la jeune sportive. Aller lui apporter son soutien personnel en posant une mmain sur son épaule? Lui dire une ou deux banalités d'une imbécilité affligeante en espérant qu'elle n'en retiendrait pas le sens? L'affaire était délicate... d'autant plus qu'il lui restait encore une chose à lui dire.

Alistair fit le tour de son bureau et opta pour un rapprochement de la demoiselle sans pour autant établir un contact physique quelconque.

- Pour votre propre sécurité, il serait judicieux que nous dépêchions un auror auprès de vous, le temps que nous y voyions un peu plus clair dans toute cette affaire.

Puis, il vint juste à côté d'elle et posa sa main gauche sur son épaule droite. Le Ministre n'était pas habitué à ce genre de contact humain.

- La dépouille de votre mère vous sera rendue dans les plus brefs délais. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, dites-le-moi.

Sa sécurité? Un auror auprès d'elle? C'était tellement dérisoire, à côté de ce qu'elle venait d'apprendre, qu'elle en reprit soudain contenance. Levant son regard rougit, les larmes coulant toujours en silence et à intervals réguliers sur ses joues, elle fixa le Ministre en fronçant les sourcils.

« Ma mère a été assassinée alors qu'elle se trouvait dans le secteur le plus sécurisé d'Askaban, et vous pensez qu'un simple auror pourrait garantir ma sécurité, si j'ai bien compris, monsieur le Ministre? »

Sa voix était étonnament calme et posée, teintée d'ironisme. Après la tristesse venait la rage qu'elle éprouvait, l'horreur s'y mêlant avec plaisir. On voyait la folie prenante et terrifiante de la mère jouait à présent dans les yeux déjà bien troublés de la fille. Puis il lui expliqua que le corps de sa mère lui serait rendu dans les plus brefs délais, et que si elle avait besoin de quoi que ce soit, elle n'avait qu'à dire. Soit, elle allait être honnête, au point où elle en était.

« J'aimerais savoir si elle a souffert, et... et j'aimerais retrouver un sens à ma vie, des certitudes... »

Elle avait l'air autant perdue que des années auparavant, lorsque, à six ans à peine, on lui annonçait que sa mère allait en prison. Elle n'avait jamais cessé de penser à un moyen de la sortir de là. Et maintenant, c'était trop tard...

Monsieur le Ministre haussa les épaules.Sa remarque n'était pas dénuée de bon sang pour quelqu'un qui ne connaissait pas l'univers carcéral sorcier. Et ce n'était pas le moment de procéder à une telle initiation. Alors Alistair se contenta de répondre du ton le plus neutre possible.

- Vous savez, à Azkaban, on garde les prisonniers. On ne donne pas dans le confort ou le dorlotage. Votre mère n'était pas parmi les criminels les plus dangereux. Elle n'était pas plus protégée que les autres prisonniers. Donc, j'aimerais que vous preniez la protection que nous vous recommandons. L'auror qui s'occupera de vous s'appelle William Astuan. C'est quelqu'un de discret et de compétent.

Sur sa question par contre, il était plus réservé. En fait il ne pouvait pas savoir. Personne n'était jamais revenu d'un avada. Alors que dire? Une banalité d'usage. Ce serait somme toute suffisant.

- Je ne pense pas qu'elle ait eu le temps de souffrir. Vous savez, la fulgurance de cette attaque ne laisse pas beaucoup de place à la douleur.

Il aurait mieux fait de se taire, honnêtement, car Oolong n'était pas en état pour qu'on lui répète ce qu'elle savait déjà, à savoir qu'à Askaban, sa mère n'avait pas eut une belle vie. Soit, elle n'était peut-être pas la criminelle la plus dangereuse de la prison -tant mieux d'ailleurs-, mais il n'empêche qu'on l'avait assassinée dans sa cellule, visiblement. Alros comment, hein? Comment est-ce que, dans la rue, Oolong pourrait bien être en sécurité?

Bien qu'elle doutait qu'un auror suffise à quoi que ce soit, elle accepta d'un hochement de tête lassé. Puis il lui disait qu'elle n'avait pas eu le temps de survivre. Ah... Elle avait donc eu droit au sortillège de la mort, et non à un quelconque autre substitut, laissant d'abord la souffrance faire son chemin dans la victime. Tant mieux, au moins, elle était partie sans s'en appercevoir. Vu son état, elle n'aurait de toute façon pas réalisé, sans doute...

« Et je suppose que cet auror va me suivre... partout?»murmura-t-elle d'une voix hachée, prenant conscience de ce que cela signifiait.

Elle qui détestait être suivie, collée de près par quiconque, elle allait être servie! Et puis qui c'était, ce William Austuan, hein? Certainement encore un de ces vieux rescapés, pourris de l'intérieur depuis le temps, bégayant et bavant... Encore mieux --'...

« Et... ça va durer combien de temps? Vous rendez vous compte que vous me mettez dans une situation difficile, monsieur Caron? Très difficile, même...»

Elle soupira, pensive et exténuée. Aurait-elle jamais imaginé tout cela, en sortant de chez elle pour venir au Ministère?...

Hj: Il va en baver, avec Oolong, notre pauvre petit auror!^^

Le carctère de Miss Ichabod étant connu dans toute la communauté, il était difficile de penser que ce serait une réelle partie de plaisir pour l'auror avant tout. Le pauvre! Pour une première mission, il serait servi. En même temps, une mission de cette importance devrait le conduire à vouer une certaine fidélité au Ministre qui avait bien besoin d'avoir un auror de confiance.

Alors pour l'instant, les états d'âme d'une joueuse de quidditch, il s'en souciait comme de sa première baguette, même s'il compatissait sincèrement à son malheur.

- Certainement Miss Ichabod. Mais nous ne pouvons pas vous laisser courir un danger surtout lorsque nos services de renseignement sont formels.
Quand à ce qui était de lui donner une estimation de la durée de la mission, c'était assez délicat... Tant que les réseaux extrémistes ne seraient pas démantelés, ce ne serait pas terminé.


- Je ne peux pas vous donner de durée. Disons que M. Astuan se fera aussi discret que possible.

Les services de renseignement étaient formels? Et alors? Etait-ce pour cela, qu'elle devrait leur faire confiance, à eux? A ces salops qui lui avaient volé sa mère, alors qu'elle avait tout juste six ans? Merlin, ça, c'était trop lui demander. Même avec toute la bonne volonté du Monde, elle n'arriverait pas, jamais, à oublier... impossible.

Restant interdite, elle écoutait le Ministre d'un air distant, les poings serrés et les bras croisés sur sa poitrine. Il ne pouvait lui donner la durée de cette entrave, espérant seulement que Austuan se fasse aussi discret que possible; visiblement, Alistair et Oolong se comprenaient, sur ce point au moins...

"Je l'espère; j'ai toujours détesté être suivie par quelqu'un."murmura-t-elle un peu froidement, malgré tout."Et... vous avez des soupçons? Je veux dire, y a-t-il un suspect, ou seul le néant progressse dans cette affaire?"

Elle parlait d'une voix calme, qui trahissait cependant une certaine rage et appréhension. D'accord, elle n'était pas du genre à paniquer pour un rien, mais tout de même... L'idée d'être la proie d'assassins n'avait rien, en soit, de réjouissant.

Alistair sentit son corps entier commencer à se détendre. La conversation n'allait pas tarder à toucher à la fin, ce n'était pas trop tôt. Il n'est jamais agréable d'avoir à annoncer de telles nouvelles. Mais il fallait dire qu'elle avait plutôt bien pris la nouvelle. Il s'attendait à pire.

- Cela je ne peux vous le dire. Ce sont des informations confidentielles que nous dévoilerons en temps voulus.

Il se leva le visage voilé d'un air mystérieux, et se posta tout près de la championne. c'était maintenant que l'homme s'extirpait de sa fonction pour lui parler vraiment.

- Je suis sincèrement désolé pour ce malheur qui s'abat sur vous. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à venir me voir... Je me ferai un plaisir de vous aider.

Il posa une main rassurante dans son dos.

Une information confidentielle? N'était-elle pas la fille de la victime? N'avait-elle donc pas le droit de savoir? Non. Visiblement, non. Soit, elle l'apprendrait bien tôt ou tard. Une chose était sûre, celui ou celle qui avait tué sa mère payerait. Une simple certitude, qu'elle nourrissait d'idées vengeresses... Elle avait trop aimé sa mère, sans doute.

Le Ministre se leva alors et, à sa grande surprise, vient se poser près d'Oolong, posant une main, rassurante et réconfortante dans son dos. Cela lui paraissait étrange, de là part du grand Alistair Caron, l'homme de pouvoir par excellence. Mais peut-être que justement, en ce moment précis, ce n'était que Alistair Caron, et que l'homme de pouvoir venait de perdre son tour. Ses paroles la confortèrent dans cette idée-là.

"Merci..."

Elle aurait pu lancer une remarque cynique à souhait, comme elle les aimait tant, mais là, non. Non, elle était trop sous le choc, de la mort de sa mère, comme de l'attitude humaine dont pouvait faire preuve le Ministre. Et puis... elle ne se sentait pas bien. Vraiment pas bien. Mal, perdue... il n'y avait plus autour d'elle que de maigres points de repère, auxquels l'attrapeuse n'avait plus la force de s'accrocher.

"Quelque chose à boire, peut-être. Je... je ne me sens pas très bien..."dit-elle d'une voix faible, passant une main diaphane sur son front, fermant un instant les yeux.

Il y avait dans sa tête trop de souvenirs, un passé trop lourd, un présent insoutenable... et des voix. Encore et toujours...