Blessé par une mauvaise blague...

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

C'était précisément ce qui amenait Roy à l'hopital ce matin là, alors qu'il revenait de l'université, une large brûlure s'étendant le long de son avant-bras droit. En début des cours, alors qu'il était entré dans l'amphithéâtre pour s'installer, comme à son habitude, des élèves de dernière année n'avaient rien trouvé de mieux que de lui jeté un stylo de leur composition personnelle... qui n'avait pas tardé à lui exploser dans la main par la suite.
C'était les aléas de la vie quotidienne... guère de monde appréciait la présence de l'ex-serpentard, ce dernier s'en fichant pourtant royalement, bien que cela ne fut un peu dur à vivre quelques fois. C'était d'ailleurs le vas aujourd'hui, puisqu'il allait être forcé de rater les cours afin d'aller obtenir des soins. Son bras lui faisait mal, mais il n'en laissait rien paraître. La douleur était devenu une telle habitude pour lui, qu'il n'y prêtait que guère d'attention... en fait, c'était un professeur qui lui avait suggéré de se rendre à l'hopital, jugeant son état préoccupant.

- La porte à gauche du charriot dans le fond du couloir, avait dit la médicomage de l'accueil afin de le guider dans ses recherches d'un endroit approprié à son cas.

Hochant la tête sur un bref "merci" presque inaudible, le jeune homme prit donc le chemin de cette fameuse porte, traversant le couloir d'un pas leste alors que les regards féminins se tournaient vers lui. Encore une fois, il n'y prêta que trop peu d'attention, languissant d'en finir une bonne fois pour toutes avec cette blessure pour retourner à l'université.
Les couloirs étaient d'une froideur commune à beaucoup d'hopitaux moldus : quoi que les sorciers eurent pu dire là-dessus, les odeurs de désinfectants et les murs blancs n'avaient rien à envier aux autres, ce qui était déjà une bonne remarque à faire. Cet environnement, ne devait pas être facile pour les patients en tout cas.
En ce qui le concernait, Roy était déjà venu ici, cinq années auparavant. Autant dire, que sous le joug de son tuteur, il avait eu droit à un traitement des plus difficiles à supporter, et s'en était ramené avec de belles côtes cassées et quelques autres marques de strangulation et bleus dont il préférait ne pas se souvenir désormais.
Ce n'était plus que du passé.

- Il y a quelqu'un ?

Demanda-t-il avant d'entrer dans une pièce encore vide de toute présence humaine. Haussant les épaules, il se contenta donc d'avancer sans hésitation, cherchant du regard une personne qu'il aurait pu ommettre de voir ou de remarquer. Il n'en fut rien, ce qui le rassurait grandement sur sa capacité d'attention. Lorgnant la pièce donc déserte, il se rendit jusqu'à la seule et unique fenêtre des lieux, ne s'attardant pas sur les objets qu'ils contenaient et observant sans broncher la branche d'un arbre qui se balançait au dehors, sans qu'aucun bruit ne puisse pénétrer jusqu'à ses oreilles.
C'est donc dans cette position droite et austère qu'il attendit que quelqu'un arrive...

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Bientôt la fin de ma garde... Pas trop tôt, je sui vannée. La nuit a été longue et assez agitée. Le magicobus a été saboté et Spike n'a pu le contrôler lorsqu'un bus moldu a foncé droit sur lui. Le bilan a été lourd: 15 blessés grave, et 7 légers, le tout avec des blessures qui n'avaient rien de magique. Cette nuit, le Poussos a coulé à flots. Ce n'était pas souvent que ça arrivait. Le prophet avait déjà dû faire ses choux gras de l'affaire et le pauvre Spike devait certainement se morfondre dans les couloirs de l'hôpital.

Je me dirigeai d'un pas lent vers les vestiaires pour me changer lorsque Sylvia me rattrapa. Elle m'exposa rapidement ce qu'elle avait vu du jeune homme. Rien qui ne relevait apparemment de mon service, mais tout le monde était débordé. Alors, dans la confusion générale, elle l'envoya à mon étage.

Je dis adieu à la douche pour retourner au fond de mon couloir. Je n'entendis pas un bruit en m'approchant de la salle d'examen.

- Il y a quelqu'un?

Le patient ne devait pas souffrir outre mesure. Je poussai la porte et découvris un homme de dos. Il prenait son mal en patience si l'on pouvait dire.

- Bonjour, je m'appelle Penelope de Luxley. Que vous arrive-t-il à cette heure de la matinée?

... pour que vous veniez me faire faire des heures supplémentaires? finit-elle dans sa tête. Le ton était courtois et détendu. Puisqu'elle était là, autant se rendre la plus agréable possible... surtout si elle devait lui faire mal tout à l'heure. Je reboutonnai ma blouse avant qu'il ne se retourne. Et dire que j'aurais déjà être sous une bonne douche brûlante... Au lieu de ça, je me retrouvai au boulot, avec certainement deux poches énormes sous les yeux et les traits fatigués par cette nuit de dur labeur... Merlin est parfois injuste.

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

- Bonjour, je m'appelle Penelope de Luxley. Que vous arrive-t-il à cette heure de la matinée?

Etrangement, le martellement des talons sur le sol, n'avait pas attiré l'attention de Roy à ce moment-là, les yeux de ce dernier préférant s'attarder simplement sur l'arbre face à la fenêtre, alors que la personne dont il venait de percevoir la voix, entrait tout juste dans la pièce.
Ce fut d'ailleurs, au même moment que le jeune homme choisit de se retourner, plantant de ce fait, son regard profond directement dans celui de la médicomage. La première chose qu'il put remarquer à juste titre, ce fut qu'elle semblait fatiguée, ses paupières étant soulignées par des cernes assez épaisses. Y avait-il donc autant de travail que cela au point que les médicomages ne soient à ce point épuisés ? C'était quelque peu étrange du point de vue de quelqu'un qui n'appréciait que trop peu le milieu hospitalié. Néanmoins, Roy se contenta de garder sa langue d'ex-Serpentard derrière ses dents et hocha furtivement la tête face à la présentation qu'elle lui imposait.
Se fut d'un air détâché qu'il s'empressa de tendre son bras blessé devant cette fameuse madame de Luxley, tout en répondant :

- Un simple accident de stylo...

La chose pouvait paraître stupide à première vue lorsqu'on l'entendait être prononcée ainsi, mais ce n'était plus du tout le cas lorsqu'on voyait l'énorme brûlure qui partait de la paume du jeune homme pour aller se perdre jusqu'à son coude...
Hé oui, à l'université, il n'était plus obligatoire d'utiliser des plumes pour écrire, seulement, cela comportait bien plus de risques qu'auparavant, c'était indéniable. Seulement, cela ne semblait pas affecter plus que ça la personne qui avait été victime de cette petite agression...

- J'aimerai si possible pouvoir en finir rapidement.

Ce n'était peut-être pas très poli ni courtois, mais ces deux notions n'avaient jamais fait partie du quotidien de Roy, malgré les remontrances que l'on eut pu lui faire à ce sujet. Oh, bien entendu, lorsqu'il avait une bonne raison de le faire, il manifestait très vite du respect pour les gens, encore fallut-il que ces derniers ne prouvent qu'il n'avait pas tord, bien entendu. Pas qu'il eut une très haute estime de lui-même, que du contraire, seulement qu'il se comportait de manière à n'être attaché à personne en particulier, pour ne pas avoir à être déçu de ses connaissances.
Ce n'était pas forcément le bon choix, mais comme beaucoup de monde était au courant de ses actes grâce aux journaux, il préférait ne pas agir autrement...
Son visage demeurant de glace, il se contenta d'attendre un moment que son interlocutrice daigne le soigner.

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

- Me croirez-vous si je vous dis que moi aussi?

Je m'assis sur un tabouret à côté du lit en lui faisant signe de s'asseoir en face de moi. L'étendue de la brûlure était assez impressionnante, mais ce qui l'était encore plus c'était le flegme manifesté par le jeune homme. La douleur devait le ronger mais il n'en disait et n'en laissait rien paraître. J'aime les gens comme ça, bien que ça ne soient pas les plus faciles à soigner. par un sort d'attraction informulé je fis venir à moi un petit gadget qui se révélait fort utile pour notre travail de soigneur. Pourtant à son origine, il a été conçu pour les journalistes.

- Ce simple accident ne vous a pas épargné, fis-je ironique. Les plumes de Poudlard sont moins dangereuses.

Une plume à papote voleta jusqu'à moi. Avant de prononcer le moindre mot, je pris quelques instants pour observer la blessure du jeune homme.

- Brûlure au second degré s'étendant de la paume de la main jusqu'au coude. Tissus arrachés sur l'avant bras, et saignements sur le radius... Traitement envisagé: pâte à brûlures appliquée an emplâtre et bandage. Visite de contrôle dans deux jours pour contrôler l'évolution de la cicatrisation et refaire un bandage. Fin de la communication. Va à mon bureau déposer le papier, j'ouvrirai un dossier au nom du jeune homme à moins qu'il n'en aie déjà un.

La plume disparut aussi vite qu'elle était arrivée.

- Est-ce que vous êtes déjà venu ici ? Si nous avons déà votre dossier, je n'aurais qu'à rajouter ces quelques feuillets à l'intérieur.

Je ressentis alors une sensation étrange. Les traits de mon patients ne m'étaient pas totalement inconnus... Je vois beaucoup de personnes tous les jours, je ne peux pas retenir tous les noms et tous les visages. Mais lui... Il me semblait que je l'avais déjà vu. J'étais certaine qu'il était déjà venu ici, à moins que je ne l'ai vu lors de mon stage à poudlard à ma sortie de l'école...

La porte de la salle s'ouvrit et une tête dépassa à l'intérieur. C'était Bonnie, une infirmière rousse, qui me demanda si je voulais partir et lui laisser le patient. Elle venait de voir la plume à papote dans le couloir et comprit que ce cas relevait plus de ses compétences que des miennes pour un traitement aussi basique. je lui fis signe que ce n'était pas la peine, que c'était très gentil de sa part, mais que j'allai finir ici. Je retournai auprès de mon patient.

- Alors, vous êtes monsieur?

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

- Roy Turner.

Pourquoi le fixait-elle de la sorte et pourquoi rester à le soigner si elle tenait effectivement à s'en aller alors qu'une de ses collègues lui proposait de le faire ? C'était incompréhensible pour le jeune homme, qui, non content de s'être assis à écouter le diagnostic lui être énoncé en même temps qu'à la plume à papote, se demandait bien s'il allait revenir une seconde fois... Une telle brûlure finirait bien par guérir, non ? Haussant les épaules à cette idée, il se contenta donc d'écouter ce qu'elle avait à lui dire, ses yeux se promenant au gré de la plume et son esprit se permettant de se souvenir des petits commentaires qui concernaient la prudence des plumes de Poudlard. C'était à croire que leurs pensées s'étaient croisées sans qu'ils ne s'en rendent compte.
Haussant un sourcil tout en se souvenant d'une question posée avant l'interruption de l'autre médicomage, il finit par dire :

- Oui, j'ai déjà un dossier ici, mais voici quelques temps que je ne me suis pas présenté à vos services.

Depuis la fin de son dernier procés environ. A présent, il s'en souvenait clairement, même si ce n'était pas un très bon souvenir : Après tout, n'avait-il pas failli être tué ? Pourtant, même s'il n'avait été que la victime dans cette histoire, c'était lui qui se retrouvait irrévocablement avec les mains entâchées de sang, et ses contemporains sorciers n'avaient pas manqué de lui porter bien des éloges à travers les journaux et autres commentaires cinglants...
Cependant, il ne leur en voulait pas de penser de lui qu'il n'était qu'un simple meurtrier qui, comme beaucoup d'autres Serpentard avant lui, avait simplement mal tourné. C'était un peu vrai dans un sens, à la différence près que dans son cas, cela avait été un choix plutôt simple à comprendre : tuer ou être tué.
Bon nombre de ces ignorants ne devait pas savoir ce que cela faisait de voir la mort de si près, tous confortablement installés dans leurs demeures, à se cacher grâce à leur délicieuse magie et accusant la magie noire de tous les maux de ce monde.
N'était-il pourtant pas vrai que des sorciers n'avaient pas toujours eu besoin de magie noire pour faire le mal ?

- Pourquoi rester si vous tenez tant à partir ?

La question avait probablement fait écho à ses pensées devenues irritantes désormais, ce qu'il s'empressa d'évacuer rapidement par cette remarque plus que cinglante...
Remuant son bras blessé sans ajouter un seul mot, il se contenta de pousser un soupir ennuyé : non décidemment, il ne voyait pas pourquoi il devrait revenir plus tard juste pour ça...

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Roy Turner... Voilà donc l' "assasin"?

Je me souvenais à présent. Comment ne m'en étais-je pas rendue compte plus tôt? Son histoire avait défrayé la chronique quelques années auparavant. Je l'avais soigné quand il n'était qu'un adolescent. Il était venu pour de multiples fractures. Finalement, je me rendis compte qu'il avait dû développper une tolérance à la douleur exceptionnelle. Personne n'aurait douté de ce qu'il subissait de la part de ce tortionnaire à l'époque en le voyant arriver dans cet état pitoyable.

Tout en me levant pour aller chercher la fameuse pâte orange, je'essayais de me souvenir de l'affaire pour laquelle le Jugenmagot l'avait jugé... Le prophet en avait fait ses choux gras. il l'avait tué son tuteur ou une personne de la sorte.
Quelque part, je ne pouvais m'empêcher de penser que la légitime défense était sûrement justifiée. Mais d'un autre côté, se retrouver face à une personne qui avait tué était assez impressionnant. Elle le savait, ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait... Soigner des meurtriers faisait partie de son métier. Elle devait être capable de prodiguer des soins à n'importe qui sans avoir d'a priori. c'était dur quelques fois. Mais là, ce n'était pas le cas. ce garçon lui inspirait de la sympathie.

Je n'aimais pas le ton de sa question. C'est très rare de voir des patients réagir comme ça devant une marque de conscience professionnelle. Cependant, inutile de lui rétorquer quelconque argument. sans doute devait-il penser que j'avais une quelconque malveillance à son égard...

- Je savais bien que votre visage m'était familier. Je vous ai soigné il y a quelques années de cela. J'étais interne et vous n'étiez qu'adolescent.

Je pris le pot de pâte et me rassis sur mon tabouret pour soigner cette vilaine blessure. Je pris un peu de pâte orangée sur l'index et le majeur de la main droite et prit son bras blessé dans l'autre.

- ça...

"risque de faire mal". faillis-je dire. Je me repris. S'il voulait ne ien sentir, c'était son problème. ce n'était pas la peine de lui dire que le contact du baume sur la brûlure allait piquer.

- ça fait quoi quatre ou cinq ans que vous étiez venu, non?

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

- La visite dont vous parlez remonte à cinq ans...

Alors comme ça, elle s'en souvenait ? En ce qui le concernait, et il s'en étonnait, il avait eu du mal à se rappeler de son visage. Il fallait dire que cela n'avait pas été sa première préoccupation lorsqu'il était arrivé ici en étant adolescent... d'ailleurs, de préoccupations, en ce temps-là, il en avait bien d'autres, et pas des moindres. Maintenant qu'il y songeait cependant, il parvenait à ressituer les moments où il avait croisé cette femme. Ce n'était que de minuscules bribes de souvenirs, comme des conseils médicaux, et autres visites régulières, mais oui, il s'en souvenait assez bien à présent.
Il semblait qu'une éternité s'était écoulée depuis ce temps-là, et c'était peut-être le cas dans le sens où ces dernières années avaient été horriblement longues et pénibles à supporter. Lui qui avait toujours tenu à être discret, voilà que maintenant, tout le monde connaissait son visage et ne manquait pas de le lui faire remarquer par des sursauts ou des remarques peu agréables à entendre... Si Penelope le connaissait, en tout cas, elle ne le lui montrait en rien, et, dans un sens, il lui en était assez reconnaissant, chose qui le radoucit.

- Je ne pensais pas que vous vous souviendriez du moment où je suis venu, il y a cinq ans.

Hé voilà, c'était sa façon à lui de montrer qu'il n'était pas totalement hostile envers les personnes à qui il s'adressait : sortir une phrase qui n'avait pas vraiment un grand intérêt dans la discussion parfois, mais d'un ton qui se voulait nettement plus calme, bien qu'il ne restât toujours poli et posé dans n'importe quelle circonstance, tout de même. Il ne lui était pas facile de se manifester dans une quelconque conversation, et encore moins de s'exprimer clairement. C'était une chose qui arrivait, mais pas assez souvent pour que les gens parviennent à le cerner complètement.
Observant la pâte orange qui s'apprêtait à entrer en contact avec sa peau meurtrie, il serra machinalement les dents, chose qui montrait aisément qu'il se trouvait être parfaitement conscient que ce fameux contact serait désagréable à souhait...

Ce fut effectivement le cas, puisqu'au simple moment où le produit commença à faire de l'effet, il détourna rapidement la tête vers la fenêtre, tentant de rattacher son esprit à quelque chose d'autre que cette infâme brûlure. Il maudissait aussi sa propre réaction, n'aimant en aucun cas se dévoiler aux autres, mais qu'y pouvait-il ?
Il avait d'ailleurs, la ferme intention de se venger de ses bourreaux une fois de retour à l'université, et sans doute pas de la plus légère des manières... non, il allait leur laisser un souvenir plus que douloureux, un souvenir dont ils se souviendraient longtemps.
Restait biensûr à trouver quoi... et il suffisait d'observer son visage durci pour voir qu'il était déjà en train d'y réfléchir. Peut-être même que cette vengeance lui permettrait de pouvoir étudier tranquille à l'avenir, qui sait ?

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Cet homme là n'aime pas montrer sa souffrance. C'est ce qu'il laissait penser, alors, je ne fis pas de cadeau. Je continuai mon travail en remontant mes applications jusqu'au coude. Une chance pour lui, il ne fallait pas faire pénétrer la crème. L'application par couche épaisse diminuait d'autant la douleur: elle n'avait pas à masser la blessure. C'était déjà ça.

Je relevai la tête vers lui en lui donnant un sourire assez énigmatique façon Joconde. Il était totalement hors de question que je lui demande quoi que ce soit sur son "affaire", de la même façon, je n'avais pas à m'enquérir de la façon dont était arrivé l'accident. Cela ne me laissait guère le choix dans les sujets à aborder.

Pourquoi parler alors me direz-vous? Tout simplement parce que ça fait partie de la procédure de traitement, le patient est mis en confiance, pense parfois à autre chose que sa douleur... Mais tout cela ne sort que des livres. De ce jeune homme, je n'espérais pas obtenir grand chose en terme de communication.

Alors, en me levant pour aller chercher quelques bandages, je demandai sans espoir:

- Alors qu'est-ce que vous étudiez de beau à l'Université?

Là je ne risquai pas grand chose, ma question était des plus banales et ne le forçait en rien à dévoiler quoi que ce soit de sa vie privée.

J'ouvris l'armoire à matériel située à côté de la fenêtre. Elle était bien approvisionnée, je ne manquerai de rien. Je pris quelques poches de compresses et trois bandes magiques. En effet, ces bandes sont enchantées et changent de couleur au fur et à mesure de la guérison du patient. Cela ne dispenserait pas M. Turner de sa visite de contrôle certes, mais ça m'aiderait à moi.

Je repartis m'asseoir à ma place.

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

- J'étudie l'Astronomie ! C'est une matière très intéressante vous savez, je...

... voulais devenir professeur... Termina-t-il en pensée alors qu'il venait de s'apercevoir que son ton enjoué n'avait que trop dévoilé sa passion pour ses études. Honteux, il détourna les yeux un instant tandis qu'il venait d'oublier rapidement la douleur de sa blessure, bien que soucieux désormais de savoir s'il allait lui falloir revenir ou non en ces lieux. Pour l'heure, il maudissait sa propre faiblesse d'esprit de ses quelques instants plus tôt et aurait aimé ne pas dévoilé ce côté de sa personnalité, judicieusement cachée, à une inconnue.
Que pouvait-il dire maintenant ? Lui expliquer qu'il n'avait pas pu réaliser ce qu'il souhaitait parce qu'il avait failli finir en prison ? C'eut été lamentable, et la pitié ne faisait pas partie des sentiment que Roy aimait le plus. Poussant un soupir, il se contenta donc de garder un silence plutôt pesant, mais qui ne faisait que renforcer davantage sa gêne. Il n'était pas difficile de voir à quel point il se sentait embarassé par la situation présente... surtout lorsqu'on constatait la légère teinte rosée qui était apparue, presque invisible, sur ses joues.

- Va-t-il falloir que je revienne un autre jour ?

Changer de sujet : voilà qui était une chose utile quand on savait manier les mots correctement ! Pour l'heure, il ignorait bien la façon dont il pouvait le faire, mais il se devait d'attirer l'attention sur autre chose, et la vue des bandages que l'on s'apprêtait à lui appliquer l'avait bien aidé sur ce coup-là.
Encore de la douleur... finalement, son quotidien n'avait changé qu'à moitié depuis ces deux dernières années. C'était sans nul doute une partie de sa vie qui resterait ancrée de la sorte à sa mémoire, et à sa chair. Malheureusement, il ne pourrait pas y remédier avant un bon moment, voire peut-être jamais si avec un manque de bol croissant il venait à se faire tuer, ou emprisonnait avant la fin de son existence telle qu'elle devait normalement se dérouler. Les gens du Ministère de la Magie l'avaient à l'oeil désormais, et le moindre faux pas lui vaudrait de ne pas recevoir de cadeaux de leur part, d'autant plus que le Ministre n'était pas des plus compréhensif, si tenté qu'il eut déjà aimé quelqu'un de sa vie pour comprendre ce que cela voulait dire...

Bref, pour y revenir, la carrière professorale de Roy ne viendrait peut-être jamais à être réalisée... ce qui ne décourageait pourtant pas le jeune homme, bien que l'on lui eut dit qu'il tentait l'impossible. Malgré ce qu'il avait toujours pu en dire, il aimait beaucoup Poudlard, et se voir nommé professeur dans le lieu qui lui avait probablement sauvé la vie, était une chose qu'il considérait comme un grand honneur... d'où son acharnement au travail et cette volonté de fer.

- Avec mes cours je suis un peu débordé. Quand faudra-t-il que je revienne ?

En posant cette question il venait de prouver que revenir ici n'était pas sa première occupation, que du contraire ! Il avait dans l'idée qu'on le laisserait peut-être tranquille grâce à ses cours... Oh, il n'avait rien contre cette femme, mais il était vrai que cette blessure l'agaçait un peu...

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

- Comme je vous comprends...

A l'entendre prononcer ces deux phrases, j'eus l'impression de me revoir au même âge. Au cours d'une mésaventure dans la forêt interdite, je dus soigner une camarade qui s'était faite attaquer par un centaure mal luné. Seules et sans défense, j'ai dû me débrouiller comme je pouvais pour lui porter secours. Les quelques leçons retenues en potion et en botanique me furent d'un grand secours et je découvris ce soir là ce pour quoi j'étais faite. Par chance, à notre retour à l'infirmerie, Madame Pomfresh, impressionnée par ce que j'avais réalisé me colla pendant un mois avec elle. Je passai alors les meilleures retenues de ma vie, pendant lesquelles j'appris beaucoup. Aujourd'hui encore je me demande si elle ne l'avait pas fait exprès...

Roy avait cette flamme dans son regard, du moins pendant qu'il parla. Ce regard qui vous ferait abattre des montagnes pour parvenir à vos fins, celui qui aiderait Sysiphe à pousser son rocher tout en haut de sa montagne. Il n'y avait pas de doute. Mais pas question de le pousser là-dessus.

Pendant que je lui fis le bandage, un sourire s'empara de mon visage. Un tour, deux tours, trois tours. Bien serré pour qu'aucun microbe ne vienne perturber la guérison. Ainsi, on limite le risque d'infection. J'avais l'impression d'entendre Poppy me professer ses conseils.

- Oui, vous sevrez revenir. Si vous voulez, je peux passer à l'Université pour la visite. ce n'est pas dans les protocoles, mais bon... je ferai une exception. A une condition.

Je ne voulais pas poser une condition drastique ou du genre à l'effrayer. Non, je voulais simplement qu'il me fasse plaisir.

Dans l'astronomie j'ai toujours adoré quand le Professeur Sinistra nous racontait les légendes sur les formations des constellations. Vous pourriez m'en raconter une s'il vous plaît? ça me rappellerait le bon vieux temps de Poudlard...

Je vais vous faire une prescription pour que vous ayez un pot de pâte à brûlure sous la main, ainsi que quelques antalgiques moldus. S'il vous plaît, racontez-moi... Prenez celle que vous préférez.

En me levant, je doutai de sa bonne volonté. Mais vu son entrain lorsqu'il avait fendu son armure, j'espérai quand même. Je partis m'asseoir au bureau dans le fond de la pièce. Une feuille de parchemin, une plume, et j'écrivis mon ordonnance en attendant qu'il accepte ou non ma proposition.

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

- Oui, vous devrez revenir. Si vous voulez, je peux passer à l'Université pour la visite. Ce n'est pas dans les protocoles, mais bon... je ferai une exception. A une condition.

Il ne fallut pas plus pour que Roy se renfrogne à nouveau. Une condition ? Qu'entendait-elle par là ? Sur le moment, il se demandait bien en quel honneur elle se permettait de lui fixer des conditions... en ce qui le concernait, il n'avait pas de temps à perdre avec ce genres de sornettes et selon ce qui se dirait, se contenterait de quitter la pièce sans aucune autre forme de procès. Fronçant les sourcils, il attendit donc qu'on lui annonce le verdict de cette fameuse condition... mais tout en se demandant toujours ce qui pouvait donner le droit à cette femme de lui imposer quoi que ce soit.
Aussi resta-t-il surpris d'apprendre qu'elle ne souhaitait qu'une chose : apprendre plus de l'astronomie et d'une seule et unique constellation. La demande était aussi étrange que le reste, et il avouait qu'il ne s'y était pas vraiment attendu. C'est donc avec un air surpris, mais sûr, qu'il répondit :

- Pour parler des étoiles, il faut se trouver sous les étoiles, sinon, on ne transmet rien qui vaille la peine d'être entendu, ou retenu...

Le ton n'était pas agressif, et encore moins en colère : il énonçait juste un fait. Pour Roy, raconter les légendes de la formation des constellations était une chose qui se faisait en temps, en heure, et au bon moment de la journée. Parler des étoiles en pleine journée n'était pas une bonne idée et toute l'explication perdait de son charme : ça ne ressemblait plus au final qu'à une simple histoire. Le jeune homme avait toujours contemplé les étoiles, aussi loin que sa mémoire pouvait remonter, c'était bien elles qui avaient su lui apporter un peu de réconfort. C'était bien peu de choses comparé aux besoins d'affection qui lui avaient manqué pendant si longtemps, cependant, il s'en était toujours contenté.
Machinalement, alors qu'il pensait cela, ses yeux s'étaient tournés vers le ciel, dissimulé derrière quelques nuages blancs par-ci par-là. Oui, Roy préférait nettement le monde de la nuit à celui du jour, la lumière n'ayant pas tous le jours été des plus appaisantes pour lui. En l'occurence, cette fois, il n'avait pas d'autre choix que d'accèpter s'il voulait ne pas rater une journée de cours de plus :

- J'accèpte...

Il ne la regardait pas dans les yeux en disant cela, il allait falloir qu'elle se contente de ça pour le moment...

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Monsieur Roy turner semblait être une personne de parole. Je n'avais aucun doute là-dessus. Il remlirait certainement sa part du marché. Quant à moi, un petit voyage au pays-De-Galles me ferait le plus grad bien. S'loigner de l'hôpital, de ses malades et de ses odeurs de désinfectants, si magiques qu'ils soient était la meilleure chose à faire pour se ressourcer complètement. Richard prendrait la direction de l'établissement predant mon congé, oui, ce serait parfait...

- Très bien. Dans quinze jours, je viendrai donc à Cymru. Je vais d'ores et déjà envoyer une letre à votre directeur pour le prévenir de cet état de fait.

Je profitai du bureau et de la plume pour écrire à ce fameux directeur. je ne pouvais pas débarquer comme ça dans son établissement. Quelques formules de politesses, le sceau de l'hôpital, et voilà, le tour était joué. dans la lettre je ne lui demandai pas l'autorisation. Après tout, il s'agit d'un soin médical, je décidai donc de m'asseoir le plus poliment du monde sur son avis.

- Tenez, vous lui donnerez ça de ma part. Prenez également votre ordonnance et votre potion. Pour tout retirer, il vous faut aller à l'accueil.

Je déteste parler dans le vide, et le regard qu'il prenait grand soin à laisser vagabonder dehors ne me plaisait pas du tout. ce garçon devait être une sacrée tête de mule doublée d'une fière personnalité. Un sacré Serpentard devait sommeiller en lui.

- J'ai hâte de vous entendre professer votre science M. turner.

Je me levai pour lui donner tous les papiers nécessaires.

- Si vous ressentez quoi que ce soit d'anormal dans votre bras, comme des fourmillements, ou un froid intense, revenez me voir immédiatement. Si le bandage vire au rouge également. Ne prenez pas de risque. Le stylo étaitpeut-être enchanté...

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

Ce qui était fait, était fait, mais il était vrai cependant que Roy n'était pas spécialement enchanté sur le fait que cette Pénélope allait venir le voir carrément à l'Université. Qu'allaient en dire les autres là-bas ? Il n'en savait rien... les autres n'étaient vraiment pas sympathiques sur ce point. D'ailleurs, ils ne l'étaient en rien à bien y réfléchir.
Remuant son avant-bras douloureux, mais dont les souffrances ne dureraient sûrement pas, le jeune homme eut un rictus amer en entendant les propos de la médicomage. Devenir rouge ? Son bandage ? Si ça se trouvait, on ne lui laisserait même pas le temps de guérir ! Cette situation était loin d'être agréable, mais c'était bien la réalité : avec la chance qu'il avait, les autres ne tarderaient pas à le débarasser de ce qui pouvait le guérir... Néanmoins, il ne pouvait en faire part à Pénélope, trop content de savoir qu'il n'aurait pas à manquer les cours, chose qui le rassurait et le convainquait de n'en rien dire également.

- Où nous retrouverons-nous ?

Elle avait donc hâte de l'entendre parler de ses études ? Quelle étrange femme était-ce là... Peu de gens s'étaient jadis intéressés à lui, alors c'était une chose un peu nouvelle de voir quelqu'un venir lui demander carrément de raconter tout cela...
Mais surtout, il y avait bien une question qui le tracassait :

- Dans quel but voulez-vous m'entendre vous "donner un cours" ?

Cela l'intriguait, en effet. Personne avant ne lui avait jamais demandé une telle chose...
Un air suspicieux sur le visage, il la fixait pour parvenir à peut-être lire quelque chose dans son regard qui aurait pu l'aider à deviner le pourquoi du comment de cette histoire...
On ne pouvait pas lui en vouloir d'être méfiant sur ce point, on ne savait jamais sur qui l'on pouvait tomber et la vie lui avait bien enseigné à être plus prudent.

- Avouez que c'est un peu étrange comme condition...

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Ah des détails techniques! C'est vrai que je les avais totalement oubliés.

- Je vous propose qu'on se retrouve à l'infirmerie. Si mes souvenirs sont exacts il y en a une du côté du pavillon James Ymenyddol. J'ai été étudiante une année là-bas avnt d'intégrer ma formation médicomagique. Alors dans quinze jours, ça fera lundi, on dira lundi à 20 heures? Comme ça j'aurais le temps de terminer mes visites post op. Ca vous va?

Je m'empressai de noter tout ça sur le petit calepin que je trimbale toujours dans mes poches, et je relevai les yeux vers le garçon en écoutant attentivement ses questions. Pour une fois qu'elle n'avait pas d'arrière-pensée... Mais bon, d'un autre côté, il est vrai que les gens aimant les étoiles étaient plutôt rares de nos jours. Aussi, je pris sur moi pour essayer de ne pas être trop froide.

Mon regard soutint le sien avec autorité et détermination.

- Je comprends tout à fait que cela puisse vous surprendre. Mais je ne veux pas de cours au sens strict du terme. J'aimerais seulement que vous me redonniez un peu de passé et de ses bons souvenirs. J'aimais beaucoup Sinistra à Poudlard. Vous l'avez eue comme professeur?

Inutile de lui parler des soirées passées sur les toits du château ou dans la tour d'astro avec Yacine. Pourtant, il y avait beaucoup de choses à en dire. C'était autant grâce à lui qu'à Sinistra que j'adore m'entendre raconter des histoires sur les constellations. Les soirées étaient tantôt froides tantôt chaudes, ventées, humides ou sèches, mais elles étaient toujours bercées d'émotion partagée en silence ou en amour. Leur souvenir seul me permettait parfois de sortir de ma mélancolie

Voilà simplement ce que j'attendais, pas d'amour pas de drague ou autre. Juste quelques souvenirs.

- A bien y réfléchir, je ne parlerai plus de condition sine qua non mais de service.

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

Roy l'écouta parler sans mot dire. Alors comme ça elle voulait simplement retrouver un peu du passé qu'elle avait laissé jadis à Poudlard ? Bon, de toute façon il pouvait bien lui concéder cela puisqu'il n'avait pas vraiment le choix s'il voulait pouvoir aller en cours ce lundi là. Hochant la tête avec sûreté, il posa une dernière fois les yeux sur son bandage et se dirigea nonchalamment vers la porte de la salle dans laquelle il s'était fait soigné, avant de se retourner une dernière fois vers Penelope :

- Nous nous reverrons donc dans quinze jours, à l'infirmerie, à 20h précise. A moins que je ne vous trouve perdue dans les couloirs avant...

Lança-t-il sur le ton de l'ironie avant de franchir le pas de la porte sans même attendre de réponse.
Lui rendre service, hein ? C'était plutôt étrange comme service à rendre mais pas forcément à une nostalgique... De toute façon, Roy n'y perdrait rien à part un peu de son temps, ce n'était pas si dramatique en fin de compte. Haussant les épaules, il parcourut les couloirs de l'hopital tranquillement, tout en songeant combien son point de vue avait changé depuis tout ce temps où il était lui-même sorti de Poudlard... Auparavant, il se serait contenté de dire à la médicomage de le laisser tomber complètement et de l'oublier... Oui, c'était dire si les gens changeaient de nos jours. Même chez lui cela se produisait. Ce n'était pas forcément une bonne chose pour lui que de changer de la sorte, c'était probablement même dangereux si l'on prenait en compte le fait qu'il n'avait pas eu cette habitude de se confier aux autres ou de briser son armure de froideur aussi aisément.

* J'ai hâte de voir combien elle va me détester. * Songea-t-il avec un sourire.

Ainsi quitta-t-il l'hopital pour rejoindre l'Université.
La suite se produirait dans plusieurs jours.

[--> suite à l'Université : " Pansements pour une soirée dans les étoiles "]