Connaissance autour d'un thé

Les deux jeunes gens revinrent tranquilement de l'Allée des Embrumes. Comme l'avait pensé Calum, elle n'avait pas la tête être coutumière de cet endroit. La plupart des habitants et habitués de ce sombre quartier avaient tous la gueule de travers. Enin, c'est ce qu'avait remarqué Calum, mais il savait très bien que l'habit ou la tonsure ne faisaient pas le moine...

Enfin, sur le coup, il ne s'était pas trompé. La jeune femme lui avait dit qu'elle allait reprendre la Ménagerie magique, ils seraient donc pratiquement voisins sur le Chemin de traverse.

Cal poussa la porte de sa boutique. Un geste du poignet et l'écriteau se tourna lui-même pour afficher "ouvert". Un air chaud accueillit le propriétaire de la boutique dès qu'il mit un pied à l'intérieur. Le contraste avec le dehors était saisissant. Pourtant, Calum ne laissait jamais la cheminée allumée lorsqu'il partait. Même avec un sort de régulation, un accident était si vite arrivé... Et puis, ses livres étaient sa seule source de revenu, la réputation de la boutique aussi... Il fallait donc être prudent.

- Voilà, nous y sommes. Bienvenue chez moi. Je m'appelle Calum De Beaumarchais, pour vous servir.

La librairie n'était au final pas si loin que ça de l'Allée des embrumes, et pourtant le changement d'ambiance était plutôt frappant pour qui y fait attention. Beaucoup plus de clarté, un large chemin pavé aux allures propres en comparaison, et puis surtout... de nombreuses vies humaines, qui se croisaient sans se rendre compte des autres, et qui animaient sans que l'on y prête attention l'avenue.
Les deux jeunes gens n'avaient pas parlé durant les quelques mètres menant au commerce. Lowy tournait la tête et balladait son regard de boutiques en boutiques, du lampadaire vert sombre au banc de fer, afin de retrouver un quelconque repère de sa venue il y a a des années dans la capitale. Et au fur et à mesure, au son de ses pas claquants sur la pierre polie, les souvenirs lui revenaient, pas brides. Cependant beaucoup s'échappaient aussitôt, et il ne lui restait surtout qu'un ressentiment, une impression que des souvenirs précis.

Ding. Ding. Ding...

Déjà ! A croire que le temps passe plus vite dans cette Allée de malheur.

Ding. Quatre coups résonnaient dans la ville, sans perturber le moins du monde les passants. Cela aussi c'était un détail, rappel de souvenirs enfouis dans l'inconscient.
Deux secondes plus tard, son partenaire ouvrit la porte de sa boutique, et c'est seulement à ce moment là que la jeune femme se rapela qu'elle était elle même commerçante.

Zut, j'ai même pas jeté un coup d'oeil aux commerces pour la repérer..

Elle emboîta cependant le pas au dénommé Calum de Beaumarchais, un nom un brin bourgeois sur les bords, pensa-elle avec un petit sourire, cela pourrait expliquer son comportement de tout à l'heure. Chassant cette mesquine pensée, la jeune femme ne put s'empêcher de s'arrêter devant la première étagère écrasée de livres, trop heureuse devant la richesse que la boutique présentait. Elle passa un doigt rouge de froid sur la bordure verte d'un roman, puis se tourna vers le vendeur, le sourire aux lèvres.

- J'aime beaucoup. Vous avez de la chance de faire ce métier vous savez. Beaucoup plus que celui de faire vendeur de chouette... ne put-elle s'empêcher de penser. Je m'appelle Lowy Evan Smith.

- Enchanté. Oui, vous avez raison. C'est rare de nos jours de vivre de ses passions. Je suis un privilégié. prenez un livre si cela vous fait plaisir.

Il la regarda à côté de ses précieux rayons et la laissa jeter un coup d'oeil. Pendant ce temps, il invoqua un sortilège d'attraction pour faire venir à lui théière, thé, tasses et sous-tasses. Tout ce joyeux petit monde voleta de son appartement, au-dessus de la boutique jusqu'au rez-de-chaussée, et se posa sur le comptoir. Calum sortit un tabouret de derrière un rideau usé pour l'installer face à sa place, derrière la caisse.


Tout cela lui laissa penser qu'il lui faudrait redécorer son magasin un de ces jours. Certes il voulait garder l'esprit Fleury & Bott, mais cela n'impliquait pas de laisser l'endroit dans un cadre désuet.

- Du thé?

Tout en formulant sa demnde, Calum mit la théière à chauffer grâce à un caldarium, et disposa les tasses dans les sous-tasses. Elevé dans un milieu cossu, et malgré l'odyssée qui l'avait emmenée à visiter et à connaître d'autres cultures, Calum ne pouvait imaginer qu'un Britannique puisse ne pas aimer le thé. Idée ridicule, soit, mais c'était comme ça. Il conservait toujours du café ou des tisanes dans le placard au-dessus de son évier, mais il oubliait toujours de le proposer.

- Et vous, êtes-vous aussi chanceuse que je le suis?

Oui elle s'en accomoderait très certainement. Pourqoi une telle certitude? Il n'en savait rien. Sans doute la satisfaction de son propre sort assortie à une modestie des plus rares de nos jours l'avaient conduit à cette pensée immédiatement. Certains mots ne prenaient toute leur dimension que lorsque certaines personnes les prononçaient. Elle, elle semblait pouvoir conjuguer certains verbes avec quelques négations sans problème.

Pour un peu, s'il n'avait pas eu ses propres soucis, ils serait tombé sous le charme. Il fallait bien reconnaître qu'elle était jolie, pour sûr. Mais là, le jeune libraire se pensait juste content de l'avoir pour quasi-voisine? Tiens? Il n'avait même pas fait attention.

- Quasi-voisins? Seriez-vous commerçante ou simple habitante du Chemin? demanda-t-il en lui versant une bonne tasse d'eau chaude.

Il saisit différentes boîtes de métals, abîmées par le temps, qui témoignaient encore d'un riche passé dans une grande maison.

- Earl Grey, Darjeling, thé vert...

Le temps qu'elle se décide, un petit sucrier en étain vint se poster devant la jeune femme, cuillère au garde-à-vous. A la moindre parole, il irait la servir.

- J'ai toujours adoré ce service à thé quand j'étais gamin. Ma mère m'a fait là un joli cadeau quand je me suis installé ici.

[Regarde le dernier post du sujet des "toilettes" =) ]

"Quasi-voisin ?"

Lowy aurait pû se vexer, penser qu'il n'écoutait rien à ce qu'elle lui disait et qu'il la menait en bateau depuis le début avec des questions aux réponses dont il n'avait cure, mais son comportement l'empêcher d'y penser, il n'avait pas l'habit de ce genre de beau parleur manipulateur, bien au contraire. Elle laissa échapper un petit rire à sa question, ce qui lui valut un regard interrogateur, et répondit avec un petit sourire amusé.

- Ne seriez-vous pas un peu...

Dans la lune? Mmh non, ce ne serait pas correct.

- ...Rêveur ? A moins que vous ignoriez que la Ménagerie Magique était à quelques pas de votre boutique, ce qui ne serait pas improbable au final vu qu'elle est fermée depuis des lustres...

Elle cessa de sourire mais ne put enlever cette étincelle d'amusement dans les yeux, tout en lui désignant le thé vert du doigt. A sa remarque, son regard se porta sur le service, et plus particulièrement sur l'adorable sucrier qui s'approchait de sa tasse. C'était un ensemble délicatet fin, qui contrastait assez avec l'ambiance générale de la boutique remarqua-t-elle. Son sourire réapparut devant la cuillère au garde à vous, on aurait dit qu'ils étaient tous vivant, et elle osa effleurer la pièce en étain du bout des doigts, sans se douter d'une quelconque réaction.

Le petit sucrier sursauta et donna un coup de cuillère sur les doigts de la jeune femme qui avait eu l'impudence de le toucher. Suite à cela, il sautilla sur place visiblement énervé, en agitant la cuillère. Ce petit objet était légèrement cabot et susceptible, c'était le moins qu'on puisse dire.

Calum fut irrité de ce comportement et tapa le couvercle du sucrier par une petite pichenette de l'index. Vexé, l'ustensile partit se cacher derrière la théière.

- Excusez-le, enfin moi, enfin, bref.

En fait, Calum était aussi gêné de la conduite de son sucrier que de son propre oubli.

- Je suis confus, je n'ai guère prêté attention à ce que vous aviez dit tout à l'heure. J'ai beaucoup de soucis en ce moment. dit-il en triturant sa main droite dans la gauche.

Il ne s'en était encore ouvert à personne et ne savait pas s'il était prêt à le faire. Il venait à peine de rencontrer cette jeune personne, pouvait-il lui dire "Vous comprenez, ma main se met à écrire indépendamment de ma propre volonté. Un mort s'en empare et hop, je n'ai plus qu'à la laisser faire." Elle l'aurait sûrement pris pour un malade, ce qu'il n'était pas.

D'un geste lent Calum prit sa tasse de thé fumant en main et perdit son regard des les rayons de sa librairie. Cent idées travaersaient son esprit à la seconde. Pour peu son cerveau aurait autant fumé que la théière derrière laquelle le petit sucrier regagnait calme et sérénité. Fort heureusement la demoiselle se mit à parler et ses paroles firent poindre un petit sourire sur les lèvres du libraire.

- Bien sûr, avec plaisir. Et si vous avez besoin d'un coup de main pour une éventuelle remise en état, je puis même vous aider.

Il but une gorgée de thé brûlant ce qui lui fit monter les larmes aux yeux et lui brûla le gosier.

- Vous savez, il existe un véritable esprit d'entraide entre les commerçants. J'ai été bien aidé moi-même quand j'ai débarqué ici. De la boutique, je ne connaissais que ce que mes souvenirs m'avaient laissé, autrement dit, plus une image d'Epinal qu'autre chose. Je n'étais qu'un écrivain raté et qu'un vagabond quand je suis revenu à Londres... Enfin tout ça pour dire que je serai ravi de pouvoir vous aider.

Où est Throstning? Lui seul devait savoir quelque chose à propos de ce qui m'arrive... Chaque fois qu'il repensait à leur périple à travers l'Europe, Calum ne pouvait s'empêcher de repenser au vieux mage. C'était idiot, cmais c'était comme ça. Quand on n'a pas de père valable, on s'en trouve un. C'était ce qui s'était passé avec lui. Throstning l'avait mis en garde contre cette affection filiale. De temps en temps il lui écrivait, mais jamais il n'avait répondu.

Calum pesta lorsque le petit sucrier eut ce mouvement de recul, il se retint de le gronder simplement parce qu'il avait daigné donner une cuillère de sucre. En temps normal il adorait ce service. Mais lorsqu'il recevait du monde, le caractère de cet objet le mettait plutôt mal à l'aise. ici, heureusement que sa compagne n'en avait pas pris ombrage, il aurait été vexé. Au contraire, elle paraissait se moquer totalement des convenances et des réactions stéréotypées, ce qui tranquilisa le jeune homme.

Il inclina sa tête pour sceller leur accord.

- Je prends le risque.

Lorsqu'elle posa sa question, contre toute attente, il ne se sentit ni embarrassé ni en peine de répondre, aucontraire. Il ressentit au creux de lui le vide qui s'était emparé de lui lorsqu'il avait décidé de regagner Londres. Ce vide, c'était sa liberté. Certes, il ne se sentait pas prisonnier, loin de là. Il se sentait simplement "obligé de", contri par la normalité que l'on exigeait de lui. Et la mésaventure qui lui arrivait avec sa main n'était pas faite pour le rassurer.

- J'ai passé cinq ans de ma vie sur les routes d'Europe. Je suis parti sans rien, du jour au lendemain pour une quête de sens. J'ai visité de nombreux pays l'italie, la Bulgarie, la France, l'Allemagne, l'Espagne. Le tout à pied et dans le silence la plupart du temps. Je ne saurais trop vous expliquer pourquoi ni comment. Disons que j'en ai juste ressenti le besoin à un moment donné de ma vie.

- Je ne suis pas nomade au sens strict du terme. Merlin, c'est difficile à expliquer. Je suis ce qu'on appelle vulgairement un fils de bonne famille. J'ai passé dix-sept ans de ma vie protégé de toutes les questions que je pouvais me poser, installé dans le confort que me procurait la richesse de ma famille.

Il prit un biscuit et mordit dedans. Pour un peu on aurait pu croire qu'il y avait mis toute sa rancoeur.

- A ma sortie de Poudlard je ne savais pas quoi faire. Je savais que je pouvais écrire, héritage génétique sans doute. J'avais besoin de me démarquer, de chercher un sens à ma vie.

Plus qu'il ne le souhaitait au départ, calum finit par se dévoiler. Cette fille avait le don de le mettre en confiance. D'n autre côté, ce qu'il racontait n'avait rien de secret ou de pénible à avouer. il en était même plutôt fier.

- Je suis allé voir ma mère et je lui annoncé que je voulais partir. La séparation a été très dure. Mais les années passées à découvrir les pays ont sans doute été les plus enrichissantes de ma vie.

Sans parler de l'autre type de découverte qu'il avait faite.

calum prit la théière en main et remit du divin breuvage dans la tasse de son invitée. cette fois, il prit tout seul la cuillère du sucrier pour servir Lowy lui-même. Puis, il se servit et but une gorgée bien chaude. Il ne savait pas si c'était le thé ou la présence de cette jeune femme qui le rendait si disert, mais le tout était qu'il se sentait bien, en confiance.

- Je suis quand même revenu avec les réponses que je cherchais, et une question.

fallait-il lui parler du changement de nom et de son père qui lui causait toujours autant de tourments? Il n'en avait aucune certitude, aussi, il préféra garder cela pour plus tard.

A nouveau il porta la tasse à ses lèvres et vida la tasse...

- Je sais que je suis un oracle. De quoi, je ne sais pas. Pour quoi, je ne sais pas...

HJ: je termine demain ou ce soir désolé

Le question était logique, il se l'était bien posée lui aussi quand la fée lui avait annoncé. Malheureusement, elle n'avait pas pu lui donner la moindre explication.

Le jeune libraire plongea son regard dans sa tasse vide. Depuis so retour à Londres, il avait repris une vie normale, avait un bon travail, bref, il était heureux. Mais sur le coup, il se demanda s'il ne s'était pas plongé à corps perdu dans son travail pour éviter de penser à sa mission d'oracle.

- Je ne sais pas. J'ai rencontrée une bonne fée auprès d'un Lac. Elle avait pris la forme d'un loup qui nous suivait depuis deux jours... Elle m'a simplement dit qu'au moment venu, je libèrerai une prophétie perdue. C'est tout. Je n'en sais pas plus.

Cal s'arrêta un instant et porta toute son attention vers Lowy.

- Vous en savez beaucoup sur moi, mais je ne peux en dire autant sur vous. Qui êtes-vous? Qu'aimez-vous?...

Il arbora un grand sourire pour lui signifier qu'il n'y avait aucune intention malveillante dans ses questions.

- Vous n'êtes donc pas très bavarde lorsqu'il s'agit de vous. Serait-ce le signe d'une trop grande modestie ou d'une timidité maladive? Ni l'un ni l'autre à mon avis.

Une idée soudaine prit le jeune libraire.

- Veuillez m'excuser quelques instants.

Il se leva et disparut au détour d'un rayonnage pour rejoindre son bureau. Il grimpa au premier étage, et pénétra dans l'une des pièces qu'il affectionnait le plus. Deux fenêtres donnaient sur le Chemin de Traverse et sur la foule passant par vagues successives. Il s'approcha de son bureau et ouvrit le tiroir central. Il en sortit un ensemble de feuillets volants. Il y en avait au moins cent pages.
Ses sourcils se levèrent le temps qu'il réfléchisse à l'opportunité de la faire lire... Puis, il redescendit plutôt content de lui. Lorsqu'il arriva finalement au comptoir, il lui tendit le tout.

- Durant mon voyage, j'ai tenu un journal. A partir de cette prise de notes, de mes souvenirs et autres, j'ai écrit le récit de mon voyage. Je l'ai intitulé "Un vent de liberté". J'aimerais beaucoup que vous le lisiez, si ça vous fait plaisir évidement, jamais je ne vous forcerai.

Il se rassit en espérant qu'elle accepterait.



HJ: Je vais faire une sorte de journal dans le forum écriture dans lequel je vais raconter ce qu'il y a dans ces feuilles. Tu pourras t'y appuyer si tu décides de lire.

- Tim... Ho non, je ne suis pas tellement du genre réservée avec les gens, sinon jamais je ne vous aurais suivis dans cette boutique, répondit-elle avec un petit sourire malicieux. Et modeste, pas plus qu'un autre je pense.

Elle allait rajouter quelques secondes plus tard qu'elle n'aimait pas particulièrement que les gens en sache trop sur elle, mais Calum se leva prestement de sa chaise. Heureusement peut-être. Elle resta une demi-seconde interdite, le suivant des yeux alors qu'il grimpait à l'étage. Des bruits de tiroirs et de feuillets se faisaient entendre, alors qu'elle prenait un autre gateau. Elle ne mangerai certainement pas beaucoup ce soir. Un coup d'oeil au sucrier, et Lowy se mordit la lèvre comme pour s'interdire de le taquiner.

Cinq heures sonnèrent au-dehors de la boutique, et déjà le soleil se faisait moins lumineux. La jeune femme s'était détourné du sucrier pour regarder les quelques passants du Chemin, lorsque le libraire redescendit, dans les mains une multitudes de feuilles manuscrites. Un journal à ce qu'il disait. Cela lui rapella avec un mince sourire son propre, hum, carnet de bord, ou plutôt son fouilli pêle-mêle dans son sac, d'écrits, de paysages et toutes sortes de documents personnels de ses escapades ou même états d'âme. Lorsqu'il lui proposa de le lire, ses yeux s'animèrent d'une petite étincelle. C'était là une preuve de confiance irréfutable, et à cet instant Lowy se dit qu'elle pourrait lui faire confiance, vraiment.

Elle posa sa tasse vide et prit le fameux "Un vent de liberté" dans les mains, délicatement, son regard accroché aux quelques mots de couverture. Peut-être qu'il expliquait certaines chose sur cette drôle de fée.

- Ce serait avec un immense plaisir, Calum. Vous permettez que je vous appelle Calum?

Elle venait de se rendre compte qu'elle l'avait appelé ainsi plusieurs fois déjà, sans y faire attention, le plus naturellement du monde. Comme si cela ne faisait pas une seule heure qu'ils se connaissait. Lowy posa le journal prés d'elle, sachant trés bien qu'elle se jetterait dessus une fois la porte de sa boutique passée. Ce qu'il venait de faire était donc un geste important pour la jeune irlandaise, un acte de confiance. Elle ne put s'empêcher de penser qu'il méritait à son tour de savoir à qui il avait à faire, du moins une petite partie, celle qu'ils semblaient avoir en commun. Il y eu quelques secondes de silence, Lowy ne sachant pas comment s'y prendre.

- Vous savez, au final notre parcours à quelques ressemblances, du moins la dernière partie de notre vie.

Elle ne sut quoi rajouter d'autre, et préféra laisser le silence reposant se réinstaller, attendre une réaction de son interlocuteur.

Merci, c'était tout ce qu'il avait envie de dire. Mais au-delà de ça, il préféra lui faire un signe de la tête. Si elle le comprenait, ce n'était déjà pas si mal. Ce genre de personne là était assez rare dans son entourage: il y avait Alexander Cuningham qui avait parfois tendance à agir de manière paternelle avec lui. Sa mère bien sûr, avec qui il gardait d'excellents rapports, et enfin, miss Lowy Evan Smith.

Il se sentit plongé dans un état de félicité peu commune. Ils se comprenaient, enfin, elle le le comprenait. Ils avaient des points communs. Cela faisait une éternité qu'on ne lui avait pas dit une chose pareille.

- Merci. Vous savez, les feuillets que je vous ai donné son en cours d'édition chez Dumalley Fils, vous savez, l'éditeur du Chemin de traverse. Il se situe un peu plus haut sur le Chemin. Ils m'ont donné un accord de principe. Je suis heureux que vous soyez la première à lire ma prose.

En claquant dans ses mains, Calum congédia les ustensiles qui regagnèrent la cuisine rapidement, le petit sucrier fut même le premier.

- Je ne sais pas si j'ai le talent de mon ancêtre, mais en tous cas comme lui j'ai la passion de l'écriture.

(désolée du retard :X et bonne année x) )

Un thé classique, un thé de moldu, aurait déjà dût être froid aprés prés d'une heure. Celui de Lowy lui réchauffait encore agréablement le creux des mains, tandis qu'elle écoutait le jeune homme face à elle. Elle lui accorda un sourire. Il était heureux qu'elle en soit la première à lire les pages, alors que pouvait-elle dire elle, une inconnue rencontrée deux heures plus tôt dans un sinistre endroit, à qui il confiait une partie de sa vie en toute confiance?

- Et moi j'en suis trés flattée, Calum. Vous pouvez croire que dès ce soir, il sera entamé.

Dit-elle avec un léger sourire. Comparaison de deux vies aux allures semblables, elle allait en savoir plus en découvrant les feuillets. Son regard se posa sur l'horloge ancienne du magasin, et la fin de la conversation lui échappa. Pas loin de cinq heures trente, il était temps pour elle de prendre congé, sinon jamais sa ménagerie -elle eut une lueur de mécontentement dans le regard-, jamais elle ne serait prête pour le jour de l'ouverture. Lowy déposa la tasse toujours fumante sur le comptoir, et effleura du bout des doigts le sucrier qui avait évité le rangement, le visage amusé. Puis elle leva la tête vers Calum, tout en se préparant à se relever.

- L'heure tourne, et j'ai une ménagerie à remettre en ordre avant la fin de la semaine, cher collègue.

La jeune femme se leva,et prit l'ébauche de manuscrit posé devant elle, puis tourna son regard vers le libraire.

- Je compte sur vous pour dans deux jours donc? Prenez votre meilleure combinaison, nous aurons du travail.

Ces derniers mots prononcés, elle lui adressa un simple signe de tête agrémenté d'un sourire poli, ne prenant pas l'initiative d'un geste plus amical, puis se dirigea vers la porte cliquetante avant de s'enfoncer dans la douceur de fin d'aprés-midi.