Pansements pour une soirée dans les étoiles

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Voilà, ça faisait quinze jours. Je devais contrôler la cicatrisation de la brûlure de Roy Turner, étudiant controversé de l'Université de Cymru. Son passé ne plaide pas pour lui, et il me semblait avant de transplanner, que les étudiants qui l'avaient pris pour cible avec leur stylo truqué jouaient sur son passé trouble pour en faire une victime.

Sur ces considérations, et après avoir donné les directives pour le week-end à Richard, je transplannai directement dans l'entrée de Cymru. Le ciel du pays de Galles était plus limpide que celui de Londres, ce qui me rassura sur la soirée que je devais en principe passer sur les toits. Logiquement, Roy devait me raconter une histoire en matière d'étoiles en échange de mon déplacement à Cymru pour sa visite de contrôle.

Je ne savais pas si M. Turner comptait tenir sa promesse, mais il me semblait être homme de parole... Alors j'y comptai quand même un peu. De toute façon, j'avais prévu de passer le week-end au Pays-De-Galles alors...

- Alors... si je me souviens bien... Le bureau du Directeur, c'est...

Je tournai la tête de gauche à droite pour me souvenir du chemin à prendre. Les lieux avaient pas mal changé depuis 1991. C'est en repensant à la date que je me rendis compte de l'âge que j'avais... Et de tout ce qui s'était passé depuis.

Est-ce que je n'étais pas en train de courir derrière la jeunesse? D'habitude, c'est plutôt elle qui me court après, et de bonne façon en plus.

Le hall était bondé d'élèves qui partaient pour la zone de transplannage pour rentrer chez eux. Un flot de souvenirs me revint tout à coup en mémoire, bons ou moins bons.

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

- ... En haut de l'escalier principal, première porte à droite.

Répondit une voix mi-froide mi-amusée dans le dos de la médicomage qui décidément, tendait à se faire un peu remarquer à en juger par les regards curieux qui se tournaient vers elle. Roy se tenait dans son dos, un livre sous le bras et un demi-sourire sur les lèvres. Les cours les plus tardifs venaient tout juste de se terminer et il n'allait pas tarder à rejoindre les logements étudiants qu'on leur offrait en cas de nécéssité. Hé oui, c'était un fait : Roy n'avait plus jamais eu de maison depuis l'âge de sept ans, et devait se contentait de ce qu'il pouvait s'il voulait vivre sous un toit. Cela avait été Poudlard, puis l'Université... mais en dehors de cela... Bref, de ce fait, il ne rentrait pas chez lui et se trouvait être le seul à ne pas user de transplannage, son logement ne se trouvant qu"à quelques mètres du bâtimment principal.

- Désirez-vous aller à l'infirmerie comme prévu ?

En venir au fait rapidement, voilà quelle était la politique de Roy lorsqu'il se languissait de rentrer et se reposer un peu... Son bandage avait tenu, même s'il avait fait l'objet de controverse dans les amphithéâtres... certains en venant même à lui demander "qui avait-il encore essayé d'assassiner"...
Le jeune homme ne répondait généralement pas à ce genre de provocations gratuites... puis il se disait qu'eux, ne pouvaient pas comprendre ce qui s'était passé. Ils n'avaient pas vécu ce qu'il avait vécu, ils ne se mettaient pas une seule fois à sa place, ni ne cherchaient à comprendre... alors pourquoi accorder de l'intérêt à ce tas d'ignorants ?

* Je ne pensais pas la croiser ici... * Songea-t-il pour en revenir à Penelope tout en attendant sa réaction.

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

- M. Turner.

La surprise était au rendez-vous même si la voix de M. Turner ne m'était pas inconnue. Je voulais aller prévenir le Directeur de mon arrivée, mais s'il l'avait fait, ça m'éviterait de souffrir de ses discours interminables sur sa haute fonction et la haute estime qu'il avait de lui-même, bien évidemment... Sur ce point j'aurais pu le concurrencer peut-être, mais il ne se serait pas rendu compte de la moquerie, ce qui n'aurait pas été très divertissant.

- C'est exact. J'espère qu'il a reçu ma lettre, j'aime autant ne pas aller le voir sinon, il ne nous lacherait pas. Il est du genre cireur de pompes zélé.

Le bandage de monsieur mon patient était toujours en place. Tant mieux, au moins, il ne s'était pas refait piéger. Ce n'était pas trop dans mes attributions de penser cela, l'intérêt de l'Hôpital était avant tout, c'est ce qu'on m'avait toujours dit et ce qu'on avait toujours voulu me faire penser. Mais comme je n'ai jamais vraiment été dans le moule, je sais faire quelques distictions et j'avais gardé l'habitude de penser par moi-même, n'en déplaise à la fonction.

- Nous pouvons aller où vous vouler, ma trousse est dans ma poche, je vous suis.

Les jeunes gens se pressaient dans une joyeuse cohue et disparaissaient par vagues successives hors du hall. A ce rythme, il ne faudrait qu'une poignée de minutes pour que les lieux se vident totalement.

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

- Il est cireur de pompes, certes, mais cela dépend des personnes, je peux vous le garantir. Quant à la lettre, il l'a effectivement reçue.

La réaction de monsieur le directeur ne s'était pas faite attendre, c'était le moins que l'on pouvait dire ! Dès réception, le voilà qui débarquait dans l'amphithéâtre en s'écriant "qu'avez-vous encore fait, monsieur Turner" ? Il est bien évident que Roy n'avait rien répondu et qu'il s'était contenté de montrer qu'il était bel et bien blessé, sans pour autant avoir droit par la suite à quelconque remontrance. Non, l'homme était reparti comme il était venu : en trombe.
Poussant un soupir, le jeune homme hocha la tête pour approuver de nouveau les dires de la médicomage : lui non-plus n'avait pas envie d'aller voir le directeur, c'était une certitude...

- L'infirmerie sera parfaite.

L'infirmière de l'Université était rentrée chez elle depuis peu de temps, il serait donc aisé d'utiliser le matériel qui se trouvait là-bas pour les soins. Enfin, c'était là le raisonnement de Roy, mais il pouvait bien se tromper. La seule chose qu'il attendait c'était que cette soirée se termine rapidement. Mieux valait lui donner ce qu'elle voulait de lui, puis rentrer...
Ainsi prit-il le chemin de l'endroit où ils devaient aller sans plus ajouter un seul mot, se contentant de mettre ses mains dans ses poches.
Il ne lui fallut pas longtemps d'ailleurs pour emprunter un couloir devenu sombre, s'écartant du bruit de la salle de Transplannage pour suivre le chemin qui s'éclairait désormais sur leur passage grâce à de nombreuses chandelles accrochées aux murs.
Par négligeance, la porte de l'infirmerie n'était jamais verrouillée, aussi il n'était pas bien compliqué d'y entrer, même sans y être autorisé... chose que fit Roy, laissant tout de même Penelope passer la première dans la pièce.

- Après vous... dit-il avec un zeste de lassitude dans le ton de sa voix.

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

L'infirmerie n'avait rien de comparable à celle de Poudlard. Sa capacité d'accueil devait être à peu près du double de celle dirigée par Poppy. Tout un pan de mur était recouvert d'étagères aucouleurs chatoyantes à droite, variant vers le sombre vers la gauche. Je reconaissai là la classification des éléments basiques de Mandy Leyev, rien à voir avec le moldu Mandeleïev... Une grande armoire trônait à côté d'une large fenêtre donnant sur la place, juste devant l'entrée de l'Université.

C'était bizarre qu'il n'y ait personne dans l'infirmerie. Sans doute n'y avait-il pas de garde prévue pour le week-end. Je me dirigeai vers un lit eu hasard, sortit une maniature de ma poche ainsi que ma baguette.

- Engorgio.

La trousse de soin reprit son apparence et sa taille normale, c'est à dire un objet encombrant et lourd. De là, je pris tout ce qui était nécessaire pour agir, ciseaux, coton, lotion, poudre...

- Asseyez-vous je vous prie. Avez-vous ressenti des douleurs étranges, une faiblesse dans vos capacités magiques ou autre chose étrange durant ces quinze jours?

Je chaussai mes lunettes sans tarder pour constater que son bandage bien qu'abîmé, n'avait pas chnagé de couleur, et semblait plutôt bien mis.

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

- Non, juste des picotements, mais rien de bien alarmant, je pense...

Il était bien loin d'être médicomage, même si ses études à Poudlard l'avaient aidé à en connaître long sur les médicaments utilisés en médecine magique. Ce n'était certes pas suffisant pour parvenir à soigner quelqu'un de gravement blessé, mais ce n'était pas inutile pour les petits bobos de la vie de tous les jours. Excepté le fait qu'on l'avait presque forcé à se rendre à Ste Mangouste pour qu'il ne lui arrive rien, malgré ses protestations. Et voilà qu'aujourd'hui, il devait se faire soigner à nouveau !
Prenant place sur l'un des lits de l'infirmerie déserte si l'on ne comptait pas la présence des deux personnes qui s'y trouvaient, le jeune homme attendit donc qu'on le guérisse, tendant son bras d'un air résigné : à quoi cela aurait-il bien pu servir de protester contre des soins alors qu'il en avait probablement besoin plus qu'il ne voulait le croire ? A rien ! Autant se montrer patient, aller regarder les étoiles, et finir par se rendre dans son propre lit pour une petite nuit de sommeil bien méritée. Roy n'était en rien feignasse, mais il fallait dire que les journées et soirées de travail à l'université l'avaient épuisé ces derniers temps...

- Vous avez donc étudié ici ?

Engager la conversation. Voilà, c'était peut-être la meilleure chose à faire s'il ne voulait pas avoir droit à quelques remontrances sur sa façon peu sociale de traiter les gens... Poser une question et laisser passer un discours pendant un petit moment était la solution la plus efficace.
De plus, elle semblait savoir où se trouvait le bureau du directeur, et à moins qu'elle eut déjà eu la possibilité de venir auparavant, elle devait forcément avoir étudié ici, surtout lorsqu'on savait qu'elle était tout de même médicomage...

- Cela fait-il longtemps ?

La question était innocente, mais il pensa au dernier moment, bien trop tard, donc, qu'elle allait peut-être voir là une insinuation sur son âge, et, autant qu'il s'en souvenait, certaines femmes n'aimaient pas parler de leur âge... comme le professeur de Runes de l'Université qui avait jadis rendu muet un élève un peu trop curieux par un sortilège bien placé...

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

- Autant me dire tout de suite que j'ai déjà un pied dans la tombe jeune homme.

Alors que cet endroit me rappelait Yacine et tout ce que nous avions vécu ici, cette vermine semblait prendre un malin plaisir à rejeter tout ce que je pouvais lui apporter, le tout enveloppé dans une obsession de fierté frisant le ridicule. Il m'énerve.
Je devrai tout lui donner et partir. A croire qu'il n'a jamais été gallant ma parole!

Attends, attends, attends.

Rembobine.

Bon, il fait le malin, il n'a jamais mal, c'est le plus fort... Ok, ok, ok... Il n'y a pas de problème. Depuis quand un comportement comme t'énerve? Depuis quand est-ce que tu t'énerves pour un rien?

Alors, je soupirai en regardant la fenêtre. Je ne le connaissais pas après tout. je ne savais rien de lui sinon ce que mon instinct voulait bien me laisser croire.

- C'était en 1991. J'étais au pavillon Ymenyddol. J'y ai passé un an et puis j'ai passé le concours d'entrée pour entrer à l'école Mangouste Bonham, voilà. J'ai passé une bonne année ici.

Le ton de ma voix n'était pas aussi convaincu que mes paroles voulaient le montrer. Je ne savais pas si passer un week-end proche de l'Université me serait vraiment utile... Au contraire. j'étais inexorablement en train de me résoudre à rentrer au boulot dès que j'aurais fini ici. Après tout, pourquoi ennuyer ce garçon?

La référence à mes jeunes années s'arrêterait là. Je n'ai jamais été très diserte sur mon passé. Je n'aime pas me dévoiler. Je déteste me montrer faible. Pourquoi parler de moi? J'aime la carapace que les années m'ont donnée et le froid que je jette aux autres. Je me déteste.

- Et vous M. turner, que souhaitez-vous faire après l'Université?

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

Le ton employé par la médicomage ne lui plut guère sur le coup. Pour qui se prenait-elle pour le reprendre de la sorte ? Fronçant les sourcils à la première phrase concernant l'âge de cette femme, le jeune homme eut le réflexe involontaire de retirer son bras de devant elle avant de répondre sèchement :

- Je n'ai pas voulu critiquer votre âge si c'est ce qui vous préoccupe le plus.

Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu recours à ce ton pour se défendre. Il ne se souvenait plus du tout de la dernière fois où il avait pu l'employer, mais avait la certitude que ça ne lui plaisait vraiment pas de faire un bond en arrière en le réemployant de la sorte. Avait-il seulement voulu l'utiliser ? Il l'ignorait. Peut-être qu'elle allait le prendre mal, c'était un fait, mais il ne pouvait plus corriger cette nouvelle ouverture de carapace : sursaut d'une vie passée des moins agréables. Toute trace de froideur s'évadant de son visage, il se contenta de baisser les yeux. Elle avait quand même daigné répondre à sa question quelques secondes plus tôt, sans doutes valait-il mieux ne pas lui laisser le temps de lui apporter une quelconque remontrance ?

- Je désirais devenir professeur à Poudlard... cette école... c'était un peu comme une maison pour moi.

Aujourd'hui, il ignorait si ce serait encore possible d'y devenir enseignant, surtout avec du sang sur les mains. Sous la bienveillance de Dumbledore, peut-être aurait-il eu une chance, mais qu'en était-il désormais ? Oh, bien entendu, il tenterait sa chance sans hésiter, néanmoins, il allait également courir le risque d'être simplement mis à la porte avant d'y avoir posé un seul pied.

Malgré son caractère, c'était pourtant là-bas qu'il avait pu connaître un peu de joie, retrouvant une sorte de famille à travers les quelques amis qui avaient pris soin de lui et l'avaient soutenu. Malheureusement, il n'avait plus eu aucunes nouvelles d'eux depuis des années, et savait que tout n'avait pas été rose pour eux... sinon on ne l'aurait pas laissé sans nouvelles... C'était ce qu'il voulait croire tout du moins, de toutes ses forces.
Dans un sens, il regrettait un peu cette époque de tranquillité à Poudlard.

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Deux semaines auparavant il avait été fort enthousiaste en évoquant l'astronomie, aujourd'hui, il confessait son envie de devenir professeur. Je commençais à comprendre ce qu'il redoutait lorsqu'il évoquait le futur: le poids de son passé.
Il n'était pas bien difficile de faire le rapprochement. mais en tout état de cause, il avait été reconnu en état de légitime défense lorsqu'il avait commis son crime. Et depuis, il n'avait pas défrayé la chronique. Alors, peut-être lui donnerait-on sa chance. c'était du moins ce que j'espérai pour lui.

Pour le coup, ma grogne passa. A mon âge, je n'avais pas à jouer les femmes fatales ou frustrées ou offusquées... Ce n'était qu'un gamin paumé. Sans plus attendre je saisi son bras, m'assis à ses côté, et le posa sur mes genoux.Un morceau de coton avec une solution de nettoyage rapide. Quelques allés-venus sur la cicatrice, et elle se para de mille couleur pendant quelques secondes, le temps que la solution pénètre.

- Et ici, n'est-ce pas non plus une maison? lui demandai-je d'un ton doux. Dans votre pavillon vous devez vous retrouver avec des gens passionnés comme vous, non?

Et maintenant, le test de Bonham. Je sortis ma baguette, murmurai une incantation secrète, et plaçai ma baguette à la perpendiculaire de son bras, la pointe sur la plaie. Le morceau de bois agit alors comme un outil de mesure de guérison, du rouge en bas au bleu ciel à l'extrémité du manche. Plus le niveau est haut, plus la guérison totale est haute.

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

Levant la tête brusquement lorsqu'elle lui saisit le bras d'un seul coup, Roy afficha une mine surprise, mais se laissa faire tout de même, ne répliquant rien pour ne pas l'énerver encore. Au contraire, il choisit de pincer les lèvres lorsque la médicomage appliqua le remède sur sa cicatrice, la regardant faire sans vraiment donner un avis particulier sur l'état de son bras. Elle devait probablement savoir mieux que lui ce qu'il avait et si c'était en voie de guérison.
Du moins ne réagit-il pas avant d'entendre la question qui lui était posée par la suite...

Une maison... ici ? Non, ce n'était pas la même chose qu'à Poudlard. Là-bas, il avait été un peu heureux durant le peu de temps passé à flanner dans les couloirs en toute impunité, et à pouvoir parler avec des gens qui lui avaient été proches. Un chez-soi résidait dans le fait qu'on y était heureux. Pouvait-il dire qu'il était heureux à l'Université ? Oui et non.
Oui, car il avait accès aux études qu'il désirait effectuer, non parce qu'il n'y avait aucune connaissance proche malgré, il était vrai, beaucoup de passionnés dans son genre. Ce n'était pas la même chose, c'était une certitude.
Quant à son véritable chez-lui, celui dont il avait su profiter le temps d'une courte enfance, il n'était désormais plus que souvenirs et cendres.
Les souvenirs... depuis plusieurs mois déjà, il ne se souvenait plus des odeurs familières de la maison, ni même du visage de ses parents, qui s'effaçaient un peu, de leurs voix, qui n'étaient plus que de vains échos qui tentaient de se rattraper à lui pour ne pas sombrer dans l'oubli. C'était peine perdue, car même avec les plus vaillants efforts de notre part, le temps s'évertuait à effacer nos souvenirs les plus chers, les remplaçant par d'autres, souvent moins agréables à supporter. Que voilà une chose bien cruelle que le temps, pour se permettre de dérober aux hommes, leur mémoire la plus bienveillante...

- Ce n'est pas la même chose... Je ne me sens pas à la maison, ici...

Par-là, il n'entendait pas le mot "maison" comme pour qualifier un simple édifice résidentiel, c'était une chose bien plus réconfortante, plus profonde que cela...
Alors que la colère du jeune homme s'était muée en une tristesse dissimulée, ce dernier riva ses yeux sur les lueurs qui s'échappaient de la baguette de son interlocutrice, intrigué par ce qu'elle était en train de faire. A quoi servait cette manoeuvre ?
Haussant un sourcil, il se contenta d'observer attentivement, pour trouver la solution à sa question. Chercher ainsi des réponses sans les demander à l'avance, il avait toujours agi de la sorte quand cela concernait les études, ou des choses susceptibles d'attirer son attention.

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

- Je crois que je peux comprendre ça.

Dix degrés sur l'échelle de Bonham. La couleur commença à monter, lentement. Un bleu sombre agitait la pointe de la baguette, puis, il monta timidement au quatrième degré dans un bleu beaucoup plus clair qui tirait peu à peu vers le violet... inquième, sixième, septième degré... et c'est tout. Un beau rouge vermillon luisait sur ma baguette.

- Bien, vous avez atteint les 70° de guérison. C'est plutôt bien, la blessure a bien évolué.

C'était bien mais pas top comme aurait dit l'autre.Logiquement, au bout de quinze jours, le huitième degré devait être atteint. Je pensai que les activités quotidiennes de la fac, les rumeurs et autres choses à son égard, M. Turner n'avait pas du ménager son bras pour cacher le plus possible son bandage.

- Ces picotements m'inquiètent un peu. Je vais vous donner quelque chose.

Heureusement que j'avais prévu assez large question médicaments dan ma trousse. Je pris une petite fiole contenant un liquide argenté.

- Vous êtes presque guéri. Je viens de vous faire le teste de Bonham. La couleur et les degrés atteints sur la baguette indiquent le pourcentage de la guérison. Vous avez atteint le septième degré, c'est bien, mais normalement, vous auriez dû en être à 80%.
Pour les picotements je vous donne ceci. Une cuillère de cette potion le matin uniquement. Dans trois quatre jours, vous serez entièrement guéri.

Voilà. Côté soins, c'en était terminé.

- Nous en avons fini, il faut laisser la cicatrice à l'air à présent.

Je me mis à ranger mon matériel sans regarder monsieur Turner. Un Reducto plus loin, tout était miniaturisé, il ne me restait plusqu'à réduire aussi la taille de ma trousse.

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

C'était donc terminé ? Cela avait été rapide, mais il n'aurait pas espéré mieux, se lassant de regarder ce bandage qui le gênait plus qu'autre chose, et auquel il n'avait porté que trop peu d'intérêt, se contentant de le cacher autant que possible... chose pour laquelle il s'en voulut puisqu'il se retrouvait à devoir prendre de nouveau un médicament pendant quelques jours. Tant pis pour lui, au fond, il l'avait bien cherché, et s'en rendait parfaitement compte.
Remuant son bras alors qu'une fine cicatrice se dessinait désormais sur sa peau blanche, le jeune homme entendit le matériel être rangé non loin de lui. Comptait-elle repartir ? Ou bien avait-elle simplement choisi de l'ignorer un peu le temps de ce bref temps de repos qu'offrait le silence ? Il était vrai que Roy n'était pas quelqu'un de facile de caractère, mais, il était une chose qu'il savait faire mieux que quiconque :

- Nous avions un marché.

Il tenait toujours ses promesses. C'était peut-être étrange pour un ancien Serpentard, mais s'il était une qualité qu'il pouvait se permettre de conserver à juste titre, c'était l'honnêteté. Cette dernière était parfois poussée à l'extrême cela allait sans dire, pouvant être blessante à ce moment-là, cependant, on ne peut changer un tel caractère du jour au lendemain, et il avait maintes fois prouvé qu'il était capable de se contrôler. Fixant Penelope tout en haussant un sourcil, il lui suffit donc d'attendre patiemment qu'elle lui fournisse une réponse. Elle n'avait pas peur de se trouver sur les toits au moins ? Il aurait été malheureux qu'elle ait le vertige. A cette pensée ironique, le jeune homme ne put s'empêcher de lui lancer un demi-sourire provocateur, suivi de ces paroles :

- J'ose espérer que la brise du soir ne vous fera pas don d'un méchant rhume.

En ce qui le concernait, Roy avait passé le plus clair de son temps sur les toits, peut-être s'agissait-il là de son côté animagus qui refaisait surface de temps en temps ? Quoi qu'il en fut, il n'avait pas dit cela sur un ton mauvais, ni froid pour une fois. Cela pouvait surprendre, certes, mais cela lui arrivait aussi de se montrer sociable, bien que ça ne soit pas souvent le cas, vous l'aurez remarqué.
Sautant du lit sur lequel il était assis, il se dirigea directement vers la porte de l'infirmerie, s'adossant à l'encadrement et attendant un instant avant de jeter un oeil à l'horloge qui se trouvait au fond de la salle.
Il était presque l'heure...

- Enfin... si vous n'avez pas renoncé...

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Renoncer ne fait pas partie des verbes que j'ai pour habitude d'usiter. Disons que je ne pensais pas qu'il tiendrait son engagement, et d'un autre côté, je me demandais s'il était bon de remuer ainsi le passé. Yacine était mort alors... à quoi bon?

C'était vrai, d'un autre côté, je ne voulais pas non plus froisser ce jeune homme ni son amour pour les étoiles. C'était sans doute ce qu'il avait de plus cher dans sa vie.

- Un serpentard tenant ses promesses? Serions-nous deux spécimen en voie de disparition? Ne vous inquiétez pas pour ma santé, elle est excellente, et même sans cela, je serai capable de me soigner, non?

Mes affaires rangées, un dernier regard sur l'infirmerie, et je le suivis. Ce garçon était unique et lunatique, assez spécial dans son genre.

- Sachez mon bon monsieur que je ne renonce jamais. Je me disais simplement que vous aviez peut-être quelque chose de mieux à faire et que ma demande, la dernière fois, avait peut-être pu vous contrarier. Mais puisqu'il n'en est rien, je vous suis...

Vraiment, quel curieux personnage. Par certains côtés, je dois dire qu'il me rappelait...

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

Et dire que Roy croyait avoir laissé les préjugés entre maisons à la porte de Poudlard lorsqu'il en était ressorti pour la dernière fois, avec ses ASPIC en poche et son avenir devant lui... Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas entendu quelqu'un lui rappeler combien la différenciation entre maisons pouvait être étrange. En ce qui le concernait, le jeune homme n'avait jamais été aimé des adèptes de Serpentard et avait bien plus de fois dormi sur les toits de l'école plutôt que dans la salle commune où il se risquait à recevoir des trombes d'eau dans la figure en pleine nuit comme par magie ! Les gens de sa maison le trouvaient encore plus odieux qu'autre chose et ne cessaient généralement pas de le provoquer, ce qui était vain, je vous l'accorde puisqu'il ne leur portait aucun crédit. La seule petite fois où un Serpentard avait sous-estimé les capacités de Roy, cela s'était soldé par un duel en pleine Allée des Embrumes.

D'abord sans la moindre arme sur lui, la Serpentarde en question n'avait pas hésité à l'attaquer sans la moindre précaution, et, fort peu enclin à se plaindre des coups minables que l'on lui portait, Roy s'était laissé faire sans même réagir... jusqu'à ce qu'elle ne fasse l'erreur ultime de croire qu'elle pouvait se battre à mains nues avec lui.
C'est donc à l'instant où elle avait enfin laissé sa baguette de côté que le jeune homme, du haut de ses 16 ans, avait empoigné sa propre baguette, alors métamorphosée en caillou, et avait transformé la bougresse en rat.
Depuis cet incident, plus personne n'avait douté de ses capacités magiques, et plus aucune mauvaise langue n'avait fait allusion au fait qu'il n'était pas vraiment un Serpentard.
Roy n'avait jamais vraiment défendu les couleurs de sa maison, mais tout doute avait été dissipé quant au fait qu'il y appartenait bel et bien : toute personne le mettant au défi s'étant toujours retrouvée en bien mauvaise posture. Autant vous dire que le jeune homme avait souvent eu droit à quelques heures de colle pour ses actes de "vengeance"...
Un autre problème était là également d'ailleurs : s'il était un animagus, très peu de gens étaient au courant. Son ancien tuteur l'avait initié à cette métamorphose de soit et y était parvenu après beaucoup de travail... mais Roy n'avait jamais été déclaré comme tel. Nul doute que si le Ministre de la Magie apprenait que l'étudiant était un animagus non déclaré, ce dernier aurait encore des ennuis à n'en plus finir. La raison pour laquelle il n'en avait pas fait mention depuis ? Avec tout ce qui s'était passé, ce n'était pas la peine d'en rajouter...

- Nous y sommes presque...

Ce n'était pas bien compliqué de trouver la fenêtre qui permettait d'accéder aux toits. Il suffisait de gravir les quatre étages de l'Université et le tour était joué. Perdu dans ses pensées, Roy n'avait pas remarqué qu'ils avaient déjà grimpé trois étages.
A cette heure-ci, personne ne faisait de ronde dans les couloirs puisque les logements étudiants se trouvaient plus loin que le bâtimment principal.
Les lieux étaient plutôt sombres, voire inquiétants, et une odeur de renfermé planait dans l'air. Ce n'était pas agréable comme atmosphère, mais Roy s'y fondait assez bien : que personne n'ose venir, c'était le meilleur moyen d'être tranquille.
La dernière marche enfin dépassée, le jeune homme se dirigea dans le couloir de droite, longeant un mur recouvert de vieux tableaux poussiéreux, mais encore capable de se mouvoir pour observer les passants qui s'aventuraient là à cette heure-ci. Pas mal d'entre eux connaissaient l'étudiant qui se déplaçait devant eux, aussi ne se mirent-ils pas à grogner et hochèrent-ils la tête pour approuver qu'il n'y avait aucun danger à l'horizon. Seule la présence de Pénélope les alerta quelque peu, mais pas assez non-plus pour les contrarier : elle était avec l'étudiant.

- Nous y voilà, j'espère que vous savez au moins grimper !

Et sur ce, il ouvrit les volets en grand avant de se glisser à l'extérieur. Se hissant de ses bras sur les rebords de tuiles rouges avant de s'y appuyer pour voir si sa compagne allait le suivre. Bien entendu, habitué à de telles manoeuvres, Roy avait su monté avec une souplesse peu commune, le chat qui était en lui n'étant pas innocent à ce fait.
Penché sur le rebord de la toiture, il attendit donc que Pénélope se décide, prêt à la rattraper si elle faisait un faux pas. Il ne fallait surtout pas qu'elle tombe !
Il avait déjà eu un mort sur les bras, encore un et il était bon pour Azkaban...

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Les tableaux m'intriguaient... Je ne me souvenais pas que l'Université possedait un "Hall of Fame" comme Poudlard. Même s'il ne s'agissait que d'un couloir, les personnalités remuantes étaient des sommités dans leur spécialité. Ainsi, mon regard découvrit quelques spécimen que le monde sorcier avait produit de plus brillant. Ils n'avaient pas l'air enchantés ravis de me voir. Seule la présence de Roy les rassurait, ce qui mit un coup à mon amour propre. Bah, peut-être qu'un jour mon portrait sera accroché ici... et à Poudlard bien sûr.

L'exercice, je n'avais rien contre. J' en faisais tous les jours dans mon boulot. Mais c'était vrai que l'endurance n'était pas ma grande spécialité. heureusement que nous avions gravi les escaliers en silence sinon j'aurais attrapé un point de côté. C'est ça la trentaine...

- Tant mieux.

Lorsque je vis Roy disparaître à travers la fenêtre, oui, je me demandai pourquoi il n'y avait pas une tour d'astro ici... Avec l'argent que donne le Ministère à cette Université, c'est un comble. Quelle mauvaise fois Penny...

- Il me semble même si une telle activité pour moi remonte à bien longtemps.

Je passai par la fenêtre avec le plus de grâce possible... Moué, enfin si on veut. Je commençais peu à peu à me demander comment se déroulerait la soirée. J'espérais néanmoins que Roy arborerait une mine un peu plus réjouie que celle des tableaux.

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

Les toits en ardoises de l'université n'étaient pas bien durs à escalader, cela allait sans dire. Roy n'eut aucun mal à le faire, habitué à ces lieux depuis qu'il s'y trouvait. Penelope ne s'en sortait pas trop mal, il décida donc de la laisser grimper seule pour la fin de son ascension. Galanterie, galanterie... oui, mais elle était grande non ? Puisqu'elle connaissait déjà cette façon de faire, alors il n'y avait de raisons de se faire du soucis.

Ce soir, les conditions pour une observation astrologique étaient parfaites, et le jeune homme ne s'en portait que mieux : imaginez un peu parler des étoiles sans les avoir en face de soi ! C'eut été inconcevable, ou pire : stupide ! Le ciel était bien dégagé cette fois, aucun nuage ne venant perturber la fluidité de son étendue teintée d'un bleu-marine profond. Dommage que les lampes qui bordaient les pourtours des bâtiments eurent été gênantes du fait qu'elles éclairaient un peu trop les alentours. Mais cela ne suffirait pas à décourager Roy, qui était bien décidé à remplir sa part de marché.
Levant les yeux, il se concentra un instant pour bien parvenir à situer les étoiles qu'il recherchait afin de pouvoir les montrer à sa compagne d'un soir. Pour lui, c'était chose aisée, pour elle, ça ne le serait peut-être pas. Un sourire vint illuminer son visage lorsqu'il trouva la constellation qui ferait l'affaire pour son petit exposé. C'était même sa préférée, mais il espérait que Penelope n'en serait pas trop déçue.

* Encore faut-il qu'elle parvienne en haut du toit en un seul morceau... *

Pensa-t-il avec un rictus ironique pour lui même sans pourtant oser énoncer à haute voix le fond de sa pensée... Elle mettait un sacré temps à se décider de grimper jusqu'à lui. Ah... C'était vrai que les ardoises étaient un peu glissantes à cause des pluies qui avaient envahi le ciel depuis quelques jours... enfin, ça ne risquait quand même pas de la faire tomber, si ?
Désormais inquiet malgré lui d'avoir un cadavre sur les bras, le jeune homme se retourna pour la surveiller, juste au cas où...

- Besoin d'aide ? Où bien cela ira-t-il ?

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Arrivée sur le toit, une bonne bouffée d'air gallois me sortit de tous mes tourments. Je ne suis pas sujette au vertige, mais je sentis immédiatement que je ferai mieux de ne pas me retourner, les lumières de l'esplanade de l'entrée de l'Université m'auraient donné le tournis.

Roy était devant, loin, trop à mon goût. La nuit était déjà là, quoi de plus normal pour un soir d'hiver? Les étoiles et la lunes laissaient filtrer une douce lumière guidant mes pas. Elle me mit également en alerte quant au danger qui rôdait en ces lieux... Les ardoises recouvrant le toît montraient clairement qu'une chute était bien possible et que je pourrais très bien finir ma nuit à Sainte-Mangouste.

Une maine sur une cheminée, un rebord salvateur, je terminai ma lente ascension vers l'inconnu. C'était vrai pour tout: je ne savais pas comment se passerait la soirée, et finalement, je ne connaissais pas tant que ça ce cher Monsieur Turner.

- Je vous remercie, je me débrouille...

Inspiration, expiration. Inpiration, expiration.

la vue était spledide. Les bourgs alentours sortaient de l nuit comme autant d'improbables traces de vie, de fourmillement devant l'éternité et l'immobilité des étoiles. j'avais... J'avais oublié ceci. Ces impressions. Tout.

Je ne sais combien de temps passa avant que je ne me décide à ouvrir le bec à nouveau. Quelques secondes? Quelques minutes? Le silence était autant apaisant que la nuit. Un instant appartenant au passé ou à l'histoire. Je commis une erreur.

- De quelles étoiles vas-tu me parler Yacine?

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

Sursautant en entendant le nom prononcé, Roy ne sut quoi répondre. Pourquoi donc venait-elle de le nommer "Yacine" ? Une erreur ou bien autre chose ? Haussant un sourcil, il se demanda soudainement ce qu'il devait répondre à cela, ou si au contraire il devait poser des questions sur l'identité de la personne qu'elle venait de mentionner. Ce fut la curiosité qui l'emporta sur le reste :

- Qui est Yacine... ?

Il ne s'était pas contenté de dire qu'il s'appellait Roy et non pas Yacine, non, il avait décidé qu'il voulait savoir de qui elle voulait parler. Ce serait peut-être déplacé, totalement indiscret, mais elle n'allait quand même pas le laisser ainsi en suspend alors qu'elle venait elle-même d'en parler, non ? Attendant une réponse, Roy se contenta de lever les yeux vers le ciel une fois de plus et de répondre à la question qui aurait normalement du lui être destinée :

- Je vais vous parler de la constellation du Dragon...

Il n'en dirait pas davantage, c'était certain, de peur de ne pas parvenir à obtenir la réponse à sa question précédente. Ses yeux ne trahissaient pas son étonnement, du moins le croyait-il, mais c'était tout le contraire en vérité, il ne cessait de fixer Pénélope, suspendu à ses lèvres pour enfin connaître le fin mot de l'histoire qu'elle pourrait peut-être elle-même lui raconter avant que lui ne fasse son petit exposé.
S'apercevant de son insistance envers elle, il se détourna, un peu honteux avant de dire :

- A moins que vous n'ayez une préférence dans le ciel... dans ce cas, vous n'aurez qu'à choisir...

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

J'étais face à ma propre bévue. J'aurais beau me traiter de tous les noms de bestioles que contenait le bestiaire de Scamander, ça ne changerait pas les données du problème.

Mes yeux avaient-ils brillé en prononçant les paroles fatidiques? Sans doute. Etais-je démasquée? Sans doute. Pourrais-je m'en sortir? Sans doute. En embrochant quelques aphorismes et divagations littéraires... Mais pourtant, je n'en avais pas envie. Son regard à lui non plus n'en avait pas envie. Cette insistance me mit mal à l'aise.

Moi aussi je perdis mon regard dans les étoiles...

- Le dragon sera parfait.
Je suis désolée de mon lapsus. yacine était... un ami qui m'était cher et qui avait l'habitude de me parler des étoiles.

Je n'arrivais pas à la regarder dans les yeux. C'était plus fort que moi. J'avais eu une mauvaise idée de vouloir faire revivre le passé. Je pensais que j'étais bien plus forte que ça.

- Je suis désolée Roy.

Avec ça, je m'assis, tremblante sur le toît en ardoises, sans quitter le ciel des yeux.

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

Roy garda le silence en l'écoutant s'exprimer et expliquer le pourquoi du comment de son lapsus. Un ami ? Voilà donc pourquoi elle avait tant tenu à venir observer les étoiles ? Ce n'était donc pas pour un cours, ou une dette, mais pour faire revivre un passé perdu dans les profondeurs du temps ? Qu'espérait-elle en faisant une telle chose ? Le jeune homme n'en savait rien, mais aurait bien aimé comprendre... ce qu'il se garda bien de faire avant d'en savoir davantage. Assis non loin de Penelope, il observa son attitude pendant un bon moment et ne manqua de la voir trembler. Ce n'était certes pas de froid, il s'en doutait bien, ou du moins, les sens du chat qui était en lui, ne mentaient pas.

- Et cet ami... que lui est-il arrivé ?

La question n'était peut-être pas appropriée à la situation de gêne qui s'était installée entre eux, mais cela avait été plus fort que lui. La curiosité est bel et bien un défaut si elle nous envoie embrasser des évènements que nous aurions pu éviter. Etait-ce le cas avec cette femme qui semblait être rongée par le poids d'un passé pourtant révolu ? C'était sûrement ça.
L'étudiant tourna alors la tête pour la fixer de ses yeux profonds... avant de s'en détourner sans trop savoir pourquoi et d'ajouter sur un ton mélancolique :

- Vous m'avez donc fait venir ici pour faire renaître le passé... ?

C'était ce qu'il avait compris de cet entretient, en effet, et désormais, il se demandait si cela devrait continuer ou cesser sur le champ avant que Penelope ne se mette à craquer...
Aussi termina-t-il de dire :

- Nous devrions peut-être en rester là... je ne suis pas un fantôme.

Du moins l'espérait-il après toutes ces années... Lui-même se demandait si les sentiments étaient encore aptes à venir s'infiltrer en sa personnalité. Il en doutait depuis son adolescence, bien qu'ayant tenté maintes fois de faire en sorte que cela soit le contraire. Peut-être était-ce pour cela que ses plus précieux souvenirs s'effaçaient un à un depuis pas mal de temps... peut-être parce qu'il ne devenait rien d'autre qu'une âme vidée de substance et d'émotions véridiques. Qui pouvait bien dire où se trouvait l'âme fragile du véritable Roy à travers ce regard si dur et ce masque de froideur implacable ?

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Roy 1 - Penelope 0

Dans le fond il n'avait pas tort, et je m'en étais rendue compte moi-même quelques minutes auparavant. Neéanmoins, j'avais beau être accrochée au souvenir de mon amour brisé, je n'en restais pas moins les pieds sur terre. On ne peut pas faire revivre les morts.

Se souvenir du passé avec émotion en évoquant des constellations oui, faire revivre Yacine, non. Ce n'était pas possible, et je n'étais pas femme à vivre avec les fantômes du passé. Finalement, ce n'était pas la même chose. Je ne suis pas non plus du genre à fondre en larmes en me remémorant les épisodes tristes de mon passé. Au final, j'avais juste envie d'entendre quelqu'un de passionné me raconter les étoiles. Oui, je penserai à lui, mais c'était tout. promis, juré, craché.

- Ce n'est pas la peine de vous raidir jeune homme. Vous n'avez rien d'un fantôme. Malgré tout ce que vous pourrez dire ce soir, il n'y a rien en vous qui se rapproche de lui, et qui me le rappellera, sinon les étoiles.
Monsieur Turner, vous voulez devenir professeur si je ne m'abuse, alors... enseignez-moi.

Et puis d'abord qui étais-je vraiment. Si je savais ce que je n'étais pas, que pouvais-je affirmer sur ce que j'étais vraiment. Le goût de la vie avait fui peu à peu mon être. J'étais redevenue la Penelope froide, cynique et calculatrice d'avant Yacine...

"Vraiment Penny? Crois-tu qu'on peut oublier ce qu'on est devenu?"

"William? Que fais-tu dans ma tête? Je ne t'ai pas ouvert depuis..."

"C'est à peu près ça... depuis qu'il est mort. Mais ce n'est pas pour ça que toute connexion a cessé entre ton âme et mon parchemin."

"... mais je n'ai rien écrit."

"Tes mains, non. Ton âme oui. Ecoute -toi, écoute ton être et profite seulement de la soirée."

"Mais William? William?..."

Mais William n'était plus là. Cette incursion de mon journal dans mon cerveau finit de briser toute certitude à mon égard. Non, je ne savais plus rien de moi. J'avais même le sentiment de m'être perdue depuis un bon bout de temps...

Nombre de messages : 47 Age : 37 Date d'inscription : 30/09/2007

Non, Roy ne s'était pas trompé dans un sens, il le sentait bien, mais que devait-il dire ? Elle n'avait pas répondu à sa question, et ne le ferai sans doutes pas, alors pourquoi insister ? Se levant dans une attitude qui se voulait souple, il jeta un oeil au ciel sans dire un mot, cherchant rapidement la constellation sur laquelle il ferait un bref exposé ce soir.
C'était drôle, se retrouver ainsi lui rappelait combien il avait toujours aimé les cours d'Astronomie... et combien il se languissait qu'une classe l'écoute à son tour, si toutefois une telle chose devait arriver un jour.

- Comme vous pouvez le constater, nous n'appelons pas cette constellation le "Dragon" ou "Draco" pour rien. Si vous vous donnez la peine d'observer, vous remarquerez cette forme sinueuse qui se dessine lorsque l'on suit précisément chacune des étoiles formant le corps. L'étoile la plus brillante que vous pouvez voir ici est l'une des quatre qui constituent la tête, on l'appelle Eltanin, ce qui signifie dans un language oriental "le Serpent".

Pour le lui montrer, il se plaça à ses côtés et désigna l'étoile en question.
Bougeant de nouveau, il alla se positionner directement dans le bon sens de la créature céleste avant de poursuivre :

- Il est important de noter qu'autrefois la "Petite Ourse" constituait l'aile du dragon, le rendant bien plus majestueux qu'il ne l'est à l'heure actuelle, mais ils ont été par la suite séparés pour donner deux constellations bien distinctes.

Un sourire vint alors illuminer pour la première fois le visage du jeune homme alors qu'il était concentré par son observation, et non plus par le fait de vouloir conserver une apparence glaciale.

- Nous ne pouvions espérer mieux : les conditions d'observation sont idéales pour observer cette constellation ! Elle n'est pas très brillante, non, on dirait même qu'elle s'efface aux yeux des humains, qu'elle se cache pour qu'on ne la voit pas...

Nombre de messages : 405 Date d'inscription : 13/09/2007

Ne sachant trop que faire après ce dialogue inattendu, je décidai de m'allonger sur le toît, et de me laisser bercer par la voix de Roy. La constellation du dragon c'était ça? Hé bien allons-y dans ce cas, j'ai hâte de me cultiver un peu.

Les ardoises étaient humides et glissantes, rien de bien confortable en somme. Mais une fois que l'histoire me prit, je n'y prêtai plus attention. Malgré moi je trouvai qu'il y avait beaucoup de similitudes entre Roy et lui. La même flamme, la même passion les animaient. Mais ça s'arrêtait là. Tant mieux.

Mes yeux se baladaient au gré de ses explications qui étaient très claires. J'y appris beaucoup.

- C'est vrai. J'avais remarqué cela par rapport à la petite ourse. Par rapport à la ceinture d'orion on dirait qu'elle se cache. Quelle est votre constellation préférée Roy?

Je ne m'étais jamais posée la question moi-même. Mais je suppose que pour quequ'un qui aime cette matière, la question doit être épineuse. Comment en choisir une et pourquoi? Selon son histoire? Son symbole?

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